Easy Girl

CHAPITRE 8

TW: Certaines scènes à caractère violents
ou sexuel pourraient heurter votre sensibilité. Bonne lecture <3

«Je vois à présent ses yeux partout ...»

-APRILE-

Il devait bien être neuf heures du matin quand j'ai enfin décidé de quitter mon lit. Je sais que la blonde doit être terriblement inquiète et que les cours ne vont pas tarder à commencer.

La nuit a été longue et éprouvante. Je n'ai pas réussi à fermer l'œil, à peine trente petites minutes de sommeil. Puis, je me suis réveillée en sursaut, le cœur battant, persuadée que j'avais mon putain d'agresseur juste en face de moi. Cette peur soudaine m'a figée, et j'ai réalisé à quel point mon esprit était en proie à l'angoisse. Elle n'est pas aussi forte que celle que j'éprouve pour mon père, mais elle est intense quand même...

Je reste là, allongée, le regard fixé sur le plafond, me demandant comment j'en suis arrivée là. La pression des attentes, le poids des responsabilités, tout cela m'écrase. Mon lit, qui devrait être un refuge, devient une prison. Je sais que je devrais me lever, affronter la journée, mais une partie de moi souhaite rester cachée, loin des regards et des jugements. J'ai quelques trous de mémoire, mais certainement pas celui-là.

J'aimerais bien savoir combien de personnes sont venues à être au courant de la nouvelle... Sûrement tout l'université. Arianna a l'air d'être très populaire à sa façon, et je me demande si des gens que je ne connais pas ont aussi entendu parler de ça. Il y a sûrement tout l'université qui était au courant. Je souffle alors, un peu accablée par cette pensée. J'ai du mal à me rappeler du salopard qui m'a poussée dans la pièce en y repensant. Après tout, c'est aussi de sa faute, non ? Je ressens un mélange de colère et de frustration. Pourquoi est-ce que je devrais porter le poids de cette situation alors qu'il a joué un rôle dans tout ça ? Il faut absolument que je m'en souvienne...

Je décide enfin de me lever , la tête encore embrumée par le sommeil puis je me dirige vers la cuisine pour nourrir Rio. En m'habillant, je ressens une légère appréhension, comme si chaque geste était un rappel de ma situation. Je sors de ma chambre sans motivation et enfile mes chaussures et je prends une profonde inspiration, espérant que cette journée passera très vite.

En entrant dans le salon, je tombe sur lui, le brun, affalé sur le canapé avec une bière à la main. Comment peut-il se permettre de boire à cette heure ? La colère monte en moi à la vue de cet homme qui me maltraite, qui semble vivre sa vie sans se soucier des conséquences de ses actes. Je sors de la maison, désespérée.

Soudain, je vois Rachel qui tient un bouquet de fleurs, et une vague d'interrogation m'envahit. Que fait-elle ici ? Elle est déjà venue pour son argent non ?

«-Coucou ma star ! sourit-elle. Je voulais te voir avant les cours !

-Ah bon? Pourquoi ça ? m'interrogeais-je

-Et bien à cause de ce qu'il c'est passé nounouille, avec ce que Lewis t'a fait bordel... J'en ai encore la rage d'ailleurs...» souffle-t-elle

Lewis ? C'est le nom de mon putain d'agresseur ou celui qui m'a conduit à mon agresseur ?

-C'est qui Lewis Rachel ? parlais-je plus froidement cette fois

-Bah l'agresseur pardi ! Tu t'en souviens pas ?
Bref, va falloir porter plainte chouchou»

J'essaye une nouvelle fois d'assimiler la nouvelle. Lewis ? C'est lui le gros bâtard qui m'a violé ? C'est lui ? Je souffle et fixe le vide devant moi, mes pensées tourbillonnent dans un chaos indescriptible. Mon cœur bat la chamade, chaque pulsation résonne comme un tambour dans ma poitrine. Putain c'est quoi ce bordel ? Pourquoi je ne m'en souviens pas ?