«Tu en sais bien plus que ce que tu prétends»-APRILE-
Les battements de mon cœur deviennent plus intenses encore, battant à tout rompre en ne trouvant aucune réponse concrète. Il ne doit pas savoir ce qu'il se passe.
«-Miss ? Et bien, je ne pensais pas te retrouver dans cet état !»
Je fixais un point mort par terre, essayant de ne pas laisser les larmes couler ou de ne pas dire quelque chose que je pourrais regretter. C'était comme si le sol avait un pouvoir apaisant, me permettant de me concentrer sur autre chose que la douleur qui me rongeait. La peur m'envahissait à l'idée que Klaus puisse apprendre ce qui se passait. Je savais qu'il ne prendrait pas la nouvelle à la légère et qu'il pourrait bien tuer ce bougre de sang froid et même si le blond m'enchante pas, je ne souhaite pas non plus sa mort.
L'idée qu'un garçon puisse être au courant de ce qu'il me faisait me terrifiait. Je redoutais les conséquences de cette révélation, tant pour moi que pour celui qui aurait osé parler.-Nan sérieusement, il s'est passé quoi pour que tu réussisses à vomir ?»
Cherchant donc désespérément une réponse, un mensonge ou quelque chose de crédible à lui faire part, je le sens s'abaisser à mon niveau et me prendre par les épaules. Bordel de merde, je suis en pleine crise d'angoisse...
Je vois les lèvres du blond bouger, mais je n'entends rien de son baratin, le seul bruit qui résonne est le battement rapide de mon cœur et un bourdonnement assourdissant. La chaleur m'envahit, je sens que j'étouffe. Mes mains commencent à trembler au moment où j'essaie de trouver une excuse, comme si la panique s'emparait de moi, me rendant incapable de formuler la moindre pensée cohérente.Je vais mourir, ça y est. il était temps. le seigneur a enfin entendu mes prières ? Pour de vrai ? Qu'est-ce que je vais devenir ?
Je sens un liquide gelé couler tout le long de mon corps. C'était de l'eau...
L'eau froide coule le long de mes cheveux pour s'abattre sur mon dos. Je reprends petit à petit mes esprits et comprends que c'est l'autre chiant. Il est fou ?!«-Ça va ?, s'inquiétait-il.
-Tu es malade ?! haussais-je le ton.
Sérieusement ?! J'étais déjà trempée et tu en rajoute une couche ?!
-Miss je t'ai aidé tu sais, j'ai rien fais de mal, tu étais en crise de panique !» déclare-t-il outré
Quand je lève mes yeux noirs de colère sur lui, je vois que les siens sont remplis plus qu'il ne le devrait. Il ne devrait pas se préoccuper de mes crises mais plutôt de celles qu'il baise le soir.
«-Je m'en bats les couilles !, lui criais-je de plein fouet. C'est de l'atteinte à la vie privée ducon !
-Oh pardon ! Miss est superficielle et pense se débrouiller toute seule ?» ironise-t-il
Autant qu'il garde cette vision là de moi, il vaut mieux pour nous deux.
«-Ouais et alors ? Tu vas faire quoi ?, hurlais-je. Tu vas appeler ta copine la suceuse de prof ? Vas-y ne te gêne pas surtout ! T'es comme tout le monde !»
Il se met à sourire et se redresse soudainement. Il est complètement attardé ce bougre...
Puis, sans prévenir, il me prend par le col et me plaque contre un mur, rapprochant son visage de mon oreille. Mon cœur s'emballe encore plus, la proximité me fait perdre mes moyens. Je sens son souffle chaud contre ma peau, et chaque seconde semble s'étirer, rendant la situation à la fois terrifiante et électrisante.«-Aprile Rose Anne Vadruno... Fais attention à comment tu me parles et ce qui sort de ta jolie bouche mafois tentante. Tu n'es pas sans savoir que je déteste particulièrement les petites pestes de ton genre, alors baisse d'un ton c'est clair ?»
J'avale difficilement ma salive et j'essaie d'assimiler ce qu'il vient de me balancer à l'instant. Comment connaît-il mon nom complet ? C'est Marie ? Non, même elle ne connaît pas mon deuxième prénom... Putain, c'est quoi ce cirque ?
Sur ses belles paroles, il me jette pratiquement au sol et part en riant. J'essaie de comprendre, mais rien ne vient. La confusion s'intensifie et je me sens complètement perdu dans cette situation absurde.
J'entends la sonnerie des cours, me faisant reprendre légèrement mes esprits. J'ai une soudaine envie de sécher et fumer avec Rachel au lieu de partir écouter le cours de philosophie mais si je le fais, mon père pourrait bien intensifier ses coups, déjà que les médicaments sont de trop... Cette tension entre le besoin d'évasion et la peur des conséquences me met dans une position délicate, et je ne sais plus quoi faire.
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Je viens de finir les cours et ce soir je ne travaille pas, laissant mon corps se reposer de cette journée catastrophique... Bien entendue, j'ai eu le droit à une petite visite de Marie et ses deux putes avant que je ne puisse sortir de l'université
«- Clocharde !» Commençait-elle
«-Ta crue ont allaient pas te reconnaître sale pute ? Va en enfer tu le mérites !» Continue Emelia
-«Meurs sale folle dingue !» finit Sohanne
Bien sûr personne n'avait réagi et faisait comme si je ne saignais pas et que je n'étais pas à terre. Ils ont pas les couilles d'affronter Marie puis, je sens qu'ils pensent tous la même chose.
Jusque-là leurs attaquent moral ne m'atteignais jamais, mais je commence à croire à leurs mots, je pense aller en enfer, je pense être une folle dingue et je pense être une pétasse superficielle, c'est souvent les paroles des autres contre la mienne qui n'est pas équitable. La leur est plus forte que la mienne, la mienne se fait piétiner par les mots des autres et cela suffit à me créer une personnalité ressemblant à toutes ses qualités. Cela n'est pas plus mal ?En rentrant, le brun faisait à manger et ne m'a pas adressé un mot, me faisant souffler de soulagement. Je suis donc partie nourrir Rio et jouer avec elle. C'était un moment de répit bienvenu, loin des tensions de la journée. La présence de Rio apporte toujours un peu de douceur dans ce genre de situation.
Je l'entends arriver et ouvrir ma porte, me regardant avec un sourire aux lèvres. Cela ne s'annonce pas bien en général... Mon cœur s'emballe, une vague d'appréhension m'envahit. Je sais que ce sourire cache souvent quelque chose, et je me prépare mentalement à ce qui va suivre-
«-Tu as passé une bonne journée ? commence mon père
-Oui, pourquoi ? mentais-je honteusement
-C'est moi qui pose les questions salope, souffle-t-il, puisque tu ne travail pas ce soir je t'autorise à sortir, mais seulement ce soir, quand tu rentreras je te veux dans mon lit c'est compris ?
-Oui
-Bien»
Puis il part sans rien ajouter de plus.
Cela m'étonne tellement. J'ai donc le droit de sortir? Il faut que je le dise à Rachel-
Je me couche dans mon lit et je fais un maximum de câlin à Rio :«-J'espère que tu passes des meilleures journées que moi ma boulette»
Je l'entend qu'elle ronronne. Elle se frottait à moi pendant que je me faisais chier avec elle.
J'appelle donc Rachel. Elle est sûrement à une
soirée la connaissant, j'espère bien qu'elle y soit de toute façon.
Elle décroche :«-Coucou Aprile ! Ça va ?
-Super merci, dis-moi tu es en soirée ?
-Ouaip, je serais chez mon plan cul-Je me prépare et tu viens me chercher ?proposais-je
-Aller !»

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Easy Girl
RomanceLe temps passe. Il ne reste plus que deux jours avant la rentrée scolaire, et Aprile travaille sans relâche. Aprile Vadruno est une adolescente mystérieuse, avec une réputation qui la précède. À l'université comme au lycée, elle est poursuivie par s...