CHAPITRE 15

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« Ni aimer, ni haïr : voilà la moitié de toute sagesse. Ne rien dire et ne rien croire : voilà l'autre. »
Arthur Schopenhauer

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Ambre










Lorsque je me réveille, j'ai tellement mal au crâne que je suis obligée de garder la couverture au-dessus de mon visage pour ne pas être aveuglée par la lumière qui s'infiltre à travers les volets.

Le matelas dans mon dos me semble bien plus confortable que celui de l'hôtel où je loge depuis mon arrivée, malgré la robe inconfortable que je porte encore.

Il me faut un moment pour me rappeler des événements de la veille.

Putain.
Le mariage, c'est vrai.

Puis les souvenirs me reviennent en trombe. La cérémonie. Les regards appuyés de Seto. Les compliments des invités. Et enfin, notre retour en limousine.

Je n'ai pas insisté lorsque Isaac a proposé que l'on aille chez lui hier. Qu'est-ce que j'aurais bien pu lui dire de toute manière ? Cela aurait paru étrange de retourner à l'hôtel juste après notre mariage alors que c'était notre nuit de noce, n'est-ce pas ?

Je délaisse ma robe de mariée au coin du lit avant de me diriger vers la salle de bain adjacente pour me débarrasser de l'odeur d'alcool et de transpiration qui me colle à la peau.

Ça y est, c'est officiel, je suis mariée à Isaac.

Le train est en marche, lancé à grande vitesse sur les rails de ma vengeance et je n'ai pas intérêt à me planter, sinon c'est mon arrêt de mort que je vais signer.

Je laisse l'eau couler le long de mon corps pendant que des centaines de questions se bousculent dans mon esprit.

Qu'est-ce que je fais maintenant ?

J'ai besoin de me rapprocher d'Evan et pour ça, je vais avoir besoin de Diana, sa femme. Une chance pour moi que je sois devenu une McGuire.

J'ai entendu dire qu'elle organisait des réunions avec les femmes qu'elle considère comme importante. Je n'ai plus qu'à m'arranger pour y assister.

Une fois propre, je m'enveloppe dans une cape de bain et fouille parmi les tiroirs de la chambre à la recherche d'une tenue. Je n'ai même pas eu le temps de récupérer mes affaires avant de venir ici, mais Dieu merci, il semblerait qu'Isaac avait prévu mon arrivée depuis un moment.

Le dressing est plein à craquer de vêtements. La majorité des tenues proviennent de grandes marques de luxe que je ne vois habituellement que dans les magazines de mode.

Il n'a pas fait les choses à moitié. Comment connaît-il ma taille ?

Je referme la grande armoire après avoir jeté mon dévolu sur une petite robe en satin noir. Le tissu est si doux qu'il glisse sur ma peau avec facilité. Au moins, c'est agréable à porter, même si je préférerais pouvoir enfiler l'un de mes joggings fétiches pour un lendemain de soirée.

Ce n'est que lorsque je suis sur le point de quitter la chambre que je remarque le petit mot déposé sur la table basse à côté du lit. Une écriture grossière s'étale sur le post-it et je devine sans mal qu'il s'agit d'un mot laissé par Isaac, même s'il ne l'a pas signé.

« Désolé de t'abandonner dès ta première journée en tant que femme mariée, mais j'ai des trucs à régler. J'essaierai de rentrer plus tôt. Fais comme chez toi. »

NémésisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant