2.

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  Je descends de la rame de métro et me presse jusqu'à l'adresse donnée par mon père. C'est le jour-J, nous allons signer le contrat du bail et c'est mon frère qui est chargé de s'occuper de tout. Mon père est déjà partie de la capitale pour gérer ses affaires et c'est donc à Arthur d'être responsable de la remise des clés.

Je vais donc en même temps faire la rencontre de mes nouveaux locataires et bien que je les connaisses de nom, je n'ai strictement aucun affect avec aucun d'entre eux. Je ne les ai même jamais vus pour être honnête. Ils me sont inconnus au bataillon. Je ne m'intéresse que très peu désormais aux amis de mon frère, tous confondus.

  Je tape le code par mimétisme d'après les chiffres notés sur mon téléphone et je soupire en rentrant dans le hall frais de l'immeuble. Je note vite que l'ascenseur est en panne, depuis combien de temps, bonne question puis je monte donc quatre étages avant d'arriver à notre palier. La porte est grande ouverte, des voix retentissent et je me permets donc d'entrer.

  Arrivée dans ce que je constate être le salon, je fronce les sourcils à la vue de tous les amis de mon frère bien présents mais à l'absentéisme par contre de ce dernier. Je reluque chacun de ses amis, sachant que ça va être eux mes fameux colocataires et ils m'aperçoivent à leur tour.

Finalement, c'était peut être une mauvaise idée de venir, même d'avoir menti à mon père. Peut être que ça m'aurait sauvé de ce groupe de trois garçons imposants.

— Ah ! Lou-Anne je suppose ? Dit l'homme en costard.

Il me serre la main et je lui rends son sourire par un sourire crispé de mon côté. Je suis entourée d'inconnus, voilà un truc qui me fous le cafard. Je salue d'un geste de la main gêné les amis de mon frère et ils me sourient en se présentant, du moins tous sauf un qui est sur son téléphone.

— Moi c'est Amir, lui c'est Marcel, lui Ormaz et Mathieu.

Je les regardes tous, en hochant la tête et ils font de même.

— Salut, moi c'est Lou-Anne du coup, la sœur d'Arthur.

Alors que j'ai enfin ouvert la bouche, le blond prénommé Mathieu lève la tête. Il me reluque de haut en bas et finis par me fixer longuement, ce qui a la conséquence de me mettre très mal à l'aise. Il peut vraiment regarder ailleurs ça ne me dérangerait pas. Je déteste que l'on me fixe.

— Votre frère semble avoir du retard, j'espère que tout va bien ?

J'hausse les épaules.

— J'ai pas plus d'informations que vous, je le piste pas et il est du genre à découcher. On peut attendre longtemps.

Il m'agace, cette ponctualité inexistante. C'est bien le manque de respect qui me rend folle. C'est d'une impolitesse à mon goût.

En même temps, une silhouette apparaît en furie et mon frère, essoufflé, apparaît.

— Excusez moi ! Vraiment désolé, j'étais en train de discuter de ma thèse avec mon professeur et je n'ai pas vu le temps passer...

Je fixe son suçon au cou, il ne l'avait pas hier. Je pouffe et met ma main sur ma bouche pour retenir mes rires. Amir semble avoir compris, il m'échange un regard complice.

— Sans problèmes ! Voici les papiers, tout a été réglé en interne si je ne m'abuse. Vous devez simplement signer les papiers et je vous remets vos clés.

Arthur souris, fier de son coup et signe les papiers non sans se vanter bêtement de l'achat de cet appartement et à la fin, l'homme au costard nous souhaite bonne continuation avant de déguerpir.

Ceux qui nous lient | PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant