Easy Girl

𝒫𝓇ℴ𝓁ℴℊ𝓊ℯ

À tous ceux qui ont rencontré la bonne personne au mauvais moment

Et à tous ceux qui se renferme pour oublier

Cette histoire est pour vous

La pluie n'est visiblement pas mon amie aujourd'hui. Le ciel était sombre et il y avait un soleil dissimulé sous des nuages gris qui se présentaient à moi. C'est la raison pour laquelle mes cheveux noirs sont devenus trempés et lisses. La pluie est tombée.
Ce temps n'est peut-être pas mon meilleur ami, mais il fait partie de mon quotidien. C'était moi. D'une certaine façon, il me ressemblait.
Il faisait souvent beau à Arcton, sauf quand je décidais de sortir où la pluie tombe à flots. Cependant, c'est arrivé si souvent que j'ai arrêté de compter le nombre de fois que cela est arrivée.

J'étais assise sur le trottoir, les pavés humides sous moi, priant pour que Rachel arrive très vite. Le vent glacial balayait les rues, et je pouvais sentir chaque goutte de pluie tomber sur ma peau, piquante et froide. L'atmosphère était pesante, teintée d'une impatience qui me rongeait lentement. Je regardais autour de moi, espérant apercevoir son visage familier au détour d'une ruelle, mais chaque minute semblait s'étirer comme si le temps lui-même se moquait de mon anxiété.

La pluie, elle, ne cessait de tomber, créant une mélodie mélancolique qui résonnait dans mon esprit. Chaque goutte semblait porter avec elle un fragment de mes pensées. J'avais besoin de la voir, de sentir sa présence réconfortante à mes côtés, surtout en ce moment de solitude. Il faisait trop sombre pour moi. Le froid s'infiltrait dans mes os, rendant chaque seconde plus difficile à supporter.

La rentrée scolaire approche à grands pas — plus que deux jours avant le grand jour — et je me rends compte que Rachel ne sera pas à mes côtés pour cette nouvelle aventure. En raison des décisions de mon père, j'ai dû changer d'université. Me voilà désormais seule dans une faculté qui m'est totalement étrangère. C'est une situation qui me stresse un peu, car je ne connais ni cet endroit, ni les personnes qui y étudient.

Cependant, il y a trois filles en particulier qui m'ont suivie dans ma démarche. Elles sont conscientes de la réputation de la faculté d'Ambrosia, reconnue pour son excellence académique. Leur intérêt pour cet établissement les a poussées à me suivre, et elles semblent impatientes de commencer cette nouvelle année scolaire avec moi. Mais ce n'est pas mon cas.
Si j'avais le choix... je les tuerais.

Je sens mon téléphone vibrer dans ma poche, une sensation familière qui capte immédiatement mon attention. Mon cœur s'accélère légèrement à l'idée d'un appel. Je prends une profonde inspiration avant de regarder l'écran.
C'est Rachel.
En voyant son nom s'afficher, je souffle un coup, rassurée.

«-Oui ? commençai-je

-C'est moi Aprile, je suis désolée je peux pas te ramener aujourd'hui je suis dans les bouchons depuis une demi-heure

-Ça ne fait rien, je comprends. À toute alors ?

-Ouais à toute poulette, désolée encore !» s'excusa-t-elle une nouvelle fois

Je raccroche alors, un sentiment d'irritation me prenant à la gorge. En regardant devant moi, je vois les voitures filer à une vitesse folle, leurs phares blafards illuminant la route dans un ballet hypnotisant. Le bruit des moteurs et le vrombissement des pneus sur l'asphalte créent une ambiance presque surréaliste, mais je ne peux pas m'empêcher de me sentir frustrée.
Je vais donc devoir rentrer à pied.
Je commence à calculer le temps que cela va me prendre : au moins un quart d'heure de marche, et cela me semble interminable.
Putain...
Je soupire intérieurement, me demandant pourquoi les choses ne pouvaient pas être plus simples. La perspective de cette marche m'ennuie déjà, mais je n'ai pas vraiment le choix.