UNFAIRNESS

.11. Le grand méchant loup

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** 𝑈𝑛𝑓𝑎𝑖𝑟𝑛𝑒𝑠𝑠 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛 𝑟𝑜𝑚𝑎𝑛 𝑝𝑠𝑦𝑐ℎ𝑜𝑙𝑜𝑔𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑞𝑢𝑖 𝑑é𝑝𝑒𝑖𝑛𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝑠𝑖𝑡𝑢𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑝𝑒𝑟𝑡𝑢𝑟𝑏𝑎𝑛𝑡𝑒𝑠 𝑒𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑜𝑟𝑡𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑡𝑜𝑥𝑖𝑞𝑢𝑒𝑠, 𝑣𝑜𝑖𝑟𝑒 𝑖𝑛𝑎𝑑𝑚𝑖𝑠𝑠𝑖𝑏𝑙𝑒𝑠. **

Yennefa.

Le lendemain.
Maison des Hooper.

Les feuilles ivoire de mon cours voltigent à travers l'air frais. Je les rabats d'un geste ferme, agacée de voir le vent s'amuser à disperser les pages.

Dans un soupir de fatigue, je saisis le surligneur posé à ma droite et je le décapuchonne avec mes dents, retenant l'embout entre mes lèvres.

Le regard toujours précis sur une phrase, je glisse la pointe colorée sur les mots, absorbant l'information qui s'y inscrit.

La couleur rosée imprègne le papier, illuminant les lettres d'une teinte plus chaude.

Je rebouche ensuite le surligneur avant de le déposer à mes côtés.

Depuis plus d'une heure, je suis affalée sur mon lit, le ventre compressé au matelas, repassant avec minutie les notions de mon cours.

Je prends soin d'annoter et de revoir chaque détail abordé plus tôt dans la journée, ne voulant que rien ne m'échappe.

Je ne supporte pas que le travail s'accumule, et une régularité obnubilante guide mes révisions depuis ma jeunesse.

Mes lèvres s'entrouvrent pour murmurer les mots à voix basse, comme pour graver ces concepts dans ma mémoire. Je le refais à plusieurs reprises, jusqu'à en être complètement satisfaite.

Une fois les connaissances solidement ancrées dans mon esprit, je lève les yeux, me raclant la gorge.

Hailey se tient à côté de moi, assise en tailleur sur le lit, plongée dans ses propres notes. Ses mèches blondes retombent en cascade sur son visage, voilant l'application de sa concentration, rivée sur les pages.

Après notre conversation d'hier, où elle m'avait confié ce qui la tourmente, je lui ai proposé que l'on travaille ensemble ce soir, espérant apaiser ses insécurités.

Derrière son air attentif, je sens que cet exercice lui est salvateur.

Je connais ses démons quand je les vois, ce perfectionnisme qui l'oppresse, ce besoin vital de l'excellence qui, parfois, la brise.

Plus jeune, elle avait développé des troubles alimentaires liés à l'anxiété qu'elle ressentait à cause des cours.

Aujourd'hui encore, je devine les vestiges de cette lutte qu'elle a avec elle-même.

Hailey donne tout, quitte à se perdre, et c'est bien ça qui la met en danger. Je l'observe, un sourire discret effleurant mes lèvres.

J'aimerais croire que ma présence suffit à alléger son fardeau.

– Alors, tu t'en sors ? lui demandé-je, curieuse d'en savoir plus sur son avancée.

Elle redresse son dos en s'étirant avant d'étouffer un bâillement. Puis, elle détourne son attention sur moi afin de me répondre.

– Ça avance... m'annonce-t-elle fébrilement, ses doigts frôlant la pile qu'il lui reste à apprendre.

Je me redresse du lit, adoptant une posture plus stable pour lui transmettre ma détermination.