☾Yennefa.
Une liane de piques invisibles s'enroule autour de ma trachée, laissant une sensation acerbe, quasiment suffocante.
Mon cœur tremble contre ma cage thoracique, prêt à exploser sous la pression d'une colère ruminante.
Les pulsations mécaniques de mon cœur bourdonnent comme une sentence, transformant cette tension en une affliction lancinante. Je peine à assimiler ce qu'il vient de se produire.
Ce message que je viens de recevoir et tout ce qu'il porte en son sens.
La réalité s'éloigne sous mes pieds. Pourtant, malgré cela, je redresse la tête, l'attention grave.
L'univers autour de moi devient flou, je gravite dans mes pensées, noyées par un mélange de rage et de peine tandis que je distingue une ligne de voiture qui pénètre sur le parking de l'université.
Elles défilent les unes après les autres, et une idée me traverse. Je me rends compte qu'il y a de grandes chances pour que Ylass soit là, s'il est venu en cours aujourd'hui.
Mes doigts se crispent et mon poing est si contracté que mes ongles s'enfoncent dans ma paume.
Je me dirige vers le parking d'un pas déterminé, un pas alimenté par un feu ardent que je ressens si rarement.
– Tu vas où ? crie Pénélope.
Je laisse mes deux amies derrière moi, incapable de leur répondre. Mon attention est rivée sur ma destination, et mon allure contre le bitume envoie une décharge électrique dans mes jambes.
Les secondes s'étirent, je ne fais pas attention aux étudiants qui me bousculent. Le souffle entrecoupé je continue de marcher, vite.
Et lorsque je m'arrête enfin, je scrute mon objectif avec minutie.
Je balaie l'espace jusqu'à me fixer sur un imposant 4x4 noir. Puis, en levant les yeux, je l'aperçois.
Le brun est adossé contre sa voiture, ses boucles d'ébènes retombant sur ses sourcils. Comme s'il sentait mon regard rempli de venin sur lui, il tourne le menton et plante ses yeux dans les miens, expulsant lentement la fumée de sa cigarette.
Je reste figée dans l'instant, étudiant chacun de ses mouvements. Ylass finit par écraser sa clope sous la plante de sa chaussure, et l'intensité de ses prunelles bleu est si arrogante et méprisante que cela me submerge.
Plus je soutiens ce contact, plus l'aversion se déverse en moi avec l'effet d'une eau-de-vie, laissant une empreinte d'effervescence dans mes gestes.
Un fil transparent nous lie, tissé par mon regard brûlant et le sien, glacé.
Ce qu'il représente dépasse l'animosité que je ressens. Il incarne une menace palpable, un danger sournois.
Ylass dissimule quelque chose qui a le don de me retourner l'estomac. Le bout de mes doigts bouillonne sous l'effet de cette frénésie qu'il suscite rien qu'avec ses iris.
J'aurais préféré ne jamais croiser son chemin, qu'il n'ait jamais existé dans ma vie. Depuis qu'il a fait irruption, j'ai l'impression que tout s'effondre.
Chaque centimètre de son être m'exaspère, à tel point que j'ai envie de lui hurler les pires atrocités, de lui cracher ma rancœur.
Je m'avance, empreinte de détermination, jusqu'à me tenir juste devant lui, sous son nez.
– Ta vie de merde doit être sacrément ennuyante pour que tu te mêles de ce qui ne te regarde pas, je commence, mes mots sont pointus.
Il ne réagit pas. Je n'ai pas l'habitude d'être vulgaire, mais cette fois-ci, je suis hors de moi. Ylass ne fait pas un geste, pas une parole, je ne vois que ce regard hautain qui m'enflamme encore plus.

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UNFAIRNESS
General FictionDans une ville où la forêt s'impose, des atrocités sommeillent, enterrées entre la terre et les ronces. 𝐘𝐞𝐧𝐧𝐞𝐟𝐚 𝐂𝐨𝐰𝐞𝐥𝐥, une âme tourmentée, s'efforce de fuir ses blessures. Parmi ses souvenirs douloureux, celui d'une nuit tragique : le...