UNFAIRNESS

.09. Les fissures du flou

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** 𝑈𝑛𝑓𝑎𝑖𝑟𝑛𝑒𝑠𝑠 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛 𝑟𝑜𝑚𝑎𝑛 𝑝𝑠𝑦𝑐ℎ𝑜𝑙𝑜𝑔𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑞𝑢𝑖 𝑑é𝑝𝑒𝑖𝑛𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝑠𝑖𝑡𝑢𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑝𝑒𝑟𝑡𝑢𝑟𝑏𝑎𝑛𝑡𝑒𝑠 𝑒𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑜𝑟𝑡𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑡𝑜𝑥𝑖𝑞𝑢𝑒𝑠, 𝑣𝑜𝑖𝑟𝑒 𝑖𝑛𝑎𝑑𝑚𝑖𝑠𝑠𝑖𝑏𝑙𝑒𝑠. **

Yennefa.

Je bats des cils à plusieurs reprises, m'efforçant de ne rien laisser transparaître quant à la confusion qui m'habite.

Sa confidence me laisse sans voix, il arbore une mine d'une indifférence viscérale.

– Alors je peux savoir qui t'a invité ? je m'interloque, le souffle coupé.

Ylass m'étudie méticuleusement, balayant lentement son attention sur le haut de ma robe avant de planter définitivement ses prunelles dans les miennes.

Au fond de ce bleu glacé, une énigme muette se masque.

Cependant, je n'ai aucune intention de l'élucider.

– Une brune, répond-il d'un ton désinvolte, passant sa main veineuse dans ses boucles épaisses.

Je remarque son tatouage qui sinue jusqu'à son poignet, dissimulée sous sa manche. Mais très vite, je reviens à la réalité.

Les pièces s'assemblent dans ma tête, et je ne tarde pas à comprendre de qui il s'agit.

– Maeve, soufflé-je à moi-même.

Un froncement de sourcils altère légèrement ses traits, comme s'il venait tout juste de percer un mystère.

Il tire encore sur sa cigarette électronique, la portant à ses lèvres. Lorsqu'il inhale une bouffée, ses yeux restent enterrés sur moi.

Je déglutis malaisément face à cette situation inconfortable.

– C'est donc ça son prénom, constate-t-il, avant de reprendre une nouvelle latte, l'air imperturbable.

Ylass avance, d'un pas nonchalant, délibéré, réduisant alors la distance entre nous à néant.

Mon instinct s'éveille, je reviens sur mes pas, veillant à ne pas me faire bousculée par les autres invités.

Ses commissures s'étirent en coin, sarcastiquement, je lève les yeux pour pouvoir suivre son regard alors qu'il arrive à ma hauteur.

Ses larges épaules marquent son corps, une énergie qui absorbe toute la lumière sur son passage.

– Ne sois pas jalouse, peut-être que ton tour viendra, me pique-t-il, se penchant sur mon visage, effleurant ma peau comme une promesse empoisonnée.

Un éclat de rire s'échappe de mes poumons, fendillant la tension comme du verre sous pression.

Son hypothèse est si absurde qu'elle attise l'irritation en moi. Je redresse le menton, une allure de défi pulsant dans l'extrémité de mes doigts.

– Dois-je te rappeler que tu ne m'inspires aucune affection ? rétorqué-je avec une audace teintée de mépris.

Il sourit de façon insolente, une provocation clairement maîtrisée. Ses fossettes se dessinent au coin de ses joues.

– Les nuances de tes émotions ne m'intéressent pas, commence-t-il, prenant une pause, laissant l'air lourd retomber sur moi.

Le bleu de ses iris me brûle l'épiderme, Ylass incline délibérément la tête sur le côté, comme pour savourer mon malaise.