UNFAIRNESS

.05. Un cadeau empoisonné

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Yennefa.

Les examens se sont achevés, emportant dans leur sillage l'angoisse tenace qui remuait mes entrailles.

Ces derniers jours ont été d'une intensité pesante, et la fatigue, insidieuse, martèle à présent mes tempes avec une lenteur cruelle.

Elle me rappelle le stress que j'ai vécu ces derniers temps.

Je veillais tard, absorbée par des révisions sans fin, m'épuisant à la lueur vacillante de la nuit. Désormais, un sentiment de soulagement m'engourdit. Sans doute provisoire, certes, en attendant la prochaine échéance.

Mais d'autant plus précieux qu'il succède à l'effort.

Je repousse doucement une mèche rousse derrière mon oreille, un geste nerveux que je répète sans m'en rendre compte, tandis que mes lèvres se pincent sous l'effet d'une légère appréhension.

Mon regard est fixé sur le paquet que je tiens entre mes mains, comme si le simple fait de le scruter avec obstination allait en améliorer l'apparence.

Le papier d'emballage, d'un vert pistache aux teintes satinées, s'enroule tant bien que mal autour de la petite boîte renfermant le collier choisi pour l'anniversaire de ma meilleure amie.

Cependant, je me rends vite à l'évidence. L'enveloppe extérieure n'a rien de présentable. Les morceaux de scotch, appliqués dans une hâte fébrile, débordent, mal alignés. Je fronce les sourcils.

L'angle supérieur bâille légèrement, laissant deviner le carton blanc de la boîte, et les plis irréguliers trahissent ma maladresse.

Je m'efforce de redresser les coins, de tendre les arêtes. D'un autre coup de main, j'essaie d'aplanir les surfaces, espérant encore pouvoir sauver ce qui peut l'être.

Le paquet me résiste, rebelle à toute tentative d'esthétique, comme si sa forme-même se moquait de mon empressement et de mon manque d'habileté.

J'expire un long souffle, laissant retomber mon dos au fond du canapé souple.

Mon échine continue de s'enfoncer dans la matière tandis que du coin de l'oeil, je distingue la silhouette de Neven.

L'homme au teint bronzé est concentré sur son propre papier cadeau, assis en face de moi, à l'autre bout du fauteuil.

Mon regard retombe discrètement sur son présent : son papier est soigneusement enroulé autour de la boite, chaque pli à sa place.

Je serre les dents, consciente d'être la seule à manquer cruellement de compétences dans cette activité manuelle.

Neven relève doucement la tête, son attention glissant lentement jusqu'à mon paquet posé sur mes cuisses, aussi difforme que raté.

Un sourire de compassion s'étire sur ses lèvres, ses commissures remontant en coin.

–  C'est... original ? s'amuse-t-il, avec une étrange douceur dans la voix.

J'esquisse un sourire gêné, reportant mon regard sur la décoration qui nous entoure. Depuis plus d'une heure et demi, nous harmonisons la maison et terminons les préparatifs.

Des guirlandes d'anniversaire s'enroulent autour de la cheminée, juste en face du canapé. Sur la table basse postée en face de moi, des snack en tout genre et quelques boissons sont disposées avec soin, offrant un aperçu réjouissant de la soirée à venir.

À deux, nous avons tout fait pour que le salon devienne un lieu accueillant à l'image de ce que mérite Hailey pour ses dix-huit ans.

Dix-huit ans.