CHAPITRE 7

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« L'obstination est le chemin de la réussite. »
Charlie Chaplin


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Ambre









Si le Lotus est considéré comme beaucoup comme le lieu de tous les péchés, c'est avant tout la boite de nuit préférée des célébrités.

Grâce à leurs lounges VIP, elle octroie à qui le désire une intimité optimale, à l'instar d'un confessionnal.

Quiconque vient ici dans l'optique de se défoncer n'aura jamais de soucis à se faire pour sa réputation. La cupidité sert d'oeillère lorsqu'il est question de dépravation. Et s'il y a un endroit qu'Isaac aime par-dessus pour tout pour venir décompresser, c'est ici. Après tout, ce lieu lui appartient pour une raison.

La pomme ne tombe jamais bien loin de l'arbre.

J'observe la devanture immense de la boîte, l'excitation faisant pulser mon sang à un rythme effréné à travers mes veines.

Cela fait une semaine que je viens ici, absolument toutes les nuits sans jamais m'approcher ou me faire remarquer. J'observe Isaac s'enfermer dans l'une des pièces pendant des heures, seul, jusqu'à ce qu'il réalise que je ne viendrai pas.

Je m'assure de ne jamais me faire remarquer pour éviter que l'un des employés l'informe de ma présence.

Je compte bien profiter de mon avantage dans la conversation pour poser à plat toutes mes conditions, même les plus farfelues. S'il veut discuter, on le fera, mais à ma façon.

Andrew m'a ri au nez, lorsqu'il a appris ce que j'avais en tête.

—C'est impossible, avait-il déclaré, il n'a aucune raison d'accepter. Seto ne le permettra jamais de toute façon, espèce de timbrée.

Et d'une certaine façon, il n'avait pas tort. Ce ne serait pas simple, mais « impossible » n'est plus un mot qui fait partie de mon vocabulaire. La folie a remplacé toute trace de lucidité de mon esprit depuis longtemps déjà.

— Mais tu vas rendre ça possible, n'est-ce pas ? Avais-je répondu en souriant.

Isaac finira par changer d'avis, parce que je n'ai pas prévu de lui laisser le choix. C'est lui mon cavalier.
Ma pièce ultime.

Et je compte bien l'utiliser.

Lorsque c'est enfin à mon tour d'entrer dans la boîte de nuit, le videur ne prend pas la peine de me fouiller. Il me laisse pénétrer après m'avoir saluée d'un signe de la tête que je lui renvoie par courtoisie.

Vu la longueur de ma tenue, difficile de penser que je puisse porter une arme. Pourtant, cachée à la lisière de ma robe, juste sous l'armature de mon harnais, se trouve ma dague.

À l'intérieur du bâtiment, le bruit de la musique me fait légèrement grimacer. Je déteste le bruit.

Je parcours la salle à la recherche de celui qui m'intéresse. Je laisse mes yeux traîner au niveau de la mezzanine, où se trouvent les salles privatisées. Seule une poignée de personnes est autorisée à y pénétrer : les prostitués que les clients appellent, et les quelques serveuses choisis sur le fil spécialement pour les invités d'exceptions.

Ça va le faire Ambre.
Tu ne peux pas flancher maintenant.
C'est interdit.

Je prends une grande bouffée d'oxygène avant de jeter un coup d'œil en haut. L'escalier supérieur est surveillé par deux hommes taillés comme des dieux grecs, ce qui ne fait que renfoncer le rythme frénétique des battements de mon cœur, qui s'affole dans ma cage thoracique.

NémésisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant