Chapitre 9

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Elliott

Cause you and I, we’re born to die”

OCTOBRE

J’attends, assis sur une chaise, les mains sur mes genoux, j’attends Simon pour de nouveau parler du projet, patientant dans la salle où l’on met un peu de tout et n’importe quoi. On peut y voir, du tissus, du matériel pour la photo et pour le dessin, quelques ballons de sport, et un violon et un piano.

J’aurais bien pris le piano pour jouer un petit morceau, mais je stresse trop pour ça, je pose mes mains sur mes genoux pour qu’on ne voit pas mes mains tremblantes, j’ai vraiment envie que ce soit bien, qu’il se sente bien, que tu sois parfait au final.

Je regarde l’heure, je suis venu en avance, trop en avance. Alors j’attends patiemment, en imaginant le meilleur et le pire.

Je tapote mes genoux avec mes doigts et avec rythme, en attendant le beau garçon.

Si je dois être honnête, Simon me fascine, ces yeux gris me font penser à un orage.  Mais pas un orage où j’aurais peur, non, un orage que j’aime observer avec douceur, fascination et attention. Ses yeux si doux qui ont l’air d’avoir vécu les pire choses de ce monde,les pire des souffrance mais qui pourtant qui essaie de se relever. Ses yeux qui s'illuminent tous les jours mais qui se perdent parfois dans des souvenirs encore inconnus. Et pourtant, je ferais n'importe quoi pour que ses iris s’illuminent pour toujours et qu’ils ne souffrent plus.

- Hey !

Je lève la tête.
C’est lui.

-  Hey Simon !

- Ça fait longtemps du m’attends ?

- Non, à peine cinq minutes.

Menteur.

- C’est original cette salle, il le dit avec un petit rire.

- Elle l’est, et y’a rarement quelqu’un donc c’est très calme !

- Tu viens souvent ?

- Tu sauras me trouver maintenant.

Il me sourit, en s’asseyant à côté de moi.

Ce sourire.

Je ne m’en lasse pas, si je peux le faire sourire je le fais avec grand plaisir. Ce sourire est magnifique, il me donne des papillons dans le ventre, des étoiles dans les yeux et me fait tomber amoureux un peu plus tous les jours.

- Du coup, tes idées pour le projet Eli ?

Il m’a donné un surnom.

- Je me suis dit on pourrait partir sur où on avait des taches, cicatrice etc… Et on pourrait peindre comment on voit l’autre.

- Ouais c’est une super idée ! Et on pourrait peindre un objet ou quoi que ce soit le même dans toute la peinture.

- Oui ! Faut juste savoir quoi !

Alors on se met à réfléchir chacun de notre côté, qu’est ce qui pourrait nous ressembler tout les deux, on est tous les deux très lumineux, mais une lumière c’est ridicule à peindre, une lampe aussi.

Réfléchit Elliott.

Je sais ! Un soleil !

- Un soleil ! on est tous les deux très lumineux !

Il sourit en regardant le sol avec un petit regard triste puis lève la tête vers moi et me fait le plus beau des sourires.

- Un soleil c’est parfait !

- Bon bah maintenant il faut juste savoir où ?

- Toi tu sais où ?

- Oui j’ai une énorme tâche de naissance  dans le dos alors je pense ça pourrait être cool ! Et toi ?

- J’ai deux cicatrices sur le torse alors là, je pense.

- Niquel alors !

Il me sourit, je lui rends et je regarde le piano derrière lui.

- Ça te dis je joue un peu au piano ?

- Oui avec plaisir !

Je me lève, et je me dirige vers le piano et m’assois devant celui-ci en sachant que ca serait plus simple de jouer directement à même le sol. Alors j’allume le piano, et prends une grande inspiration avant d’approcher les mains des touches.

Je ne pense pas à quoi jouer, tout vient naturellement, je choisis un classique au piano,  « je te laisserai des mots ».

Quand je commence à jouer, c’est comme si plus rien est autour de moi, c’est juste ce piano et moi. La mélodie et moi. Cette mélodie que je ressens directement dans mon cœur, que je ressens avec toute mon âme. Je ferme les yeux pour ressentir encore plus la musique, je la connais par coeur et mes doigts connaissent parfaitement les touches du clavier alors je peux me permettre de fermer les yeux et je continue de jouer paisiblement sans me soucier de rien.

Je ressens enfin l'apaisement, ce calme dans ma tête, dans mon cœur, plus rien. C’est totalement calme et tout ça grâce au piano.
On pourrait croire que je ne reflechis pas trop à cause de mon énergie mais mon cerveau est vraiment le pire, malgré mon sur-activité, je suis très observateur et il me faut un simple petit et léger changement pour paniquer et commencer à trop penser, les milliers  de questions se bousculent dans ma tête, je m’enferme sur moi même et je finis par pleurer le soir. Seul.

Alors quand je joue, c’est le seul moment où tout s'arrête. Toutes ses questions, toutes ses angoisses, tous ses pleurs. Tout ça s'arrête quand je suis avec un piano. Mon cœur s'apaise et ça me fait du bien.
Ça me fait du bien que tous mes problèmes s’en aillent.

Je finis de jouer la musique avec douceur, puis ouvre mes yeux et lève ma tête vers Simon qui me regarde avec attention et un petit sourire aux lèvres, que je lui rends.

- C'était magnifique.

Il le dit comme si son souffle était  coupé. Et ça  me fait quelque chose d'inexplicable dans mon cœur. Mes épaules s'apaisent.

- Merci…

- Tu joues souvent ?

- Beaucoup moins qu’avant à cause des cours.

- Et tu n’as pas pensé à aller en musique ou au conservatoire ?

- Si mais bon, pianiste mes parents ne considèrent pas ça comme un métier, même artiste d’ailleurs.

- Je comprends, ma mère aussi dit cela mais je ne lui ai pas laissé le choix.

- Tu tiens tête, c’est génial.

- Ouais, pas toi ?

- Non, mes parents pensent que je suis en littérature, j’avoue tout honteux.

- Et quand ils vont l’apprendre tu n'as pas peur de leurs réactions ?

- Je serais surement renier de la famille, écoute peu m’importe.

- T’aimes pas ta famille ?

- Si si si, mais niveau étude ils sont un vrai calvaire.

- Ils veulent ton bien tu sais.

Je le regarde, je vois que quelque chose l’agace.

- Je sais, et ne croit pas que je me sens pas assez coupable.

Je me braque. J’ai merdé.

Ils sont pas chou?

Ndc: on va finir par encore pleurer aled

The first who fall in love losesWhere stories live. Discover now