Donne moi de l'amour; PLK

𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟸

- Ouais... euh. J'aurais du t'en parler de...

- Du fait que Mathieu ait une copine. Hm.

Le principal concerné semble me remarquer au moment où je hausse les épaules, du fil de barbelé entourant tout mon corps.
Je ne sais pas pourquoi je me sens comme ça. Ça fait 4 ans que je ne l'ai pas vu. Je suis partie sans le prévenir, presque une semaine après notre embrouille et notre rupture.

Ses yeux trouvent les miens, et malgré que je sois loin de lui, je remarque la surprise dans son regard, ainsi que de l'incompréhension. En fait, j'ai l'impression devoir une dizaine d'émotions passer sur son visage.

Je ne peux pas baisser le regard, en seulement quelques secondes, l'année de notre relation repasse dans la tête, comme un film.

La femme qui l'accompagne est jolie. Très jolie. Je ne suis même pas sûre de faire le poids face à elle.
Une jolie femme à la peau blanche et aux formes généreuses.
Tout mon contraire.

Je crois halluciner quand il s'approche de nous et tape l'épaule de Hugo dans son dos, la main accrochée à celle de sa copine.
Quelle était la probabilité pour que l'on se retrouve dans le même restaurent au même moment ?

- Oliana.

- Mathieu.

- Et tu es ?

Je me tourne vers la voix féminine qui résonne à côté de moi. Mes yeux trouvent les siens.
Est-ce que Mathieu lui a parlé de moi ? On ne dirait pas.
Deux options s'offrent à moi.
La première, je lui dis que je suis l'ex de son copain. Ce qui risque de créer des problèmes.
La deuxième, je me présente comme une ancienne amie, et aucun problème en vu.

Mathieu me regarde avec un air complètement perdu sur le visage. Il ne semble pas réaliser le fait qu'il me voit bien en face de lui.

- Son ex.

- Oh, Oliana. Oui il m'a parlé de toi, mais je ne savais pas que tu étais...

Je lève un sourcil en la voyant se pincer ses lèvres.
Qu'est qu'elle essaye de me dire au juste ?
Je croise les bras sur ma poitrine et lui conjure de continuer. J'aimerais bien voir ce qu'elle avait dans le tête. J'ai bien trop l'habitude des remarques déplacées.

- Enfin voilà.

Elle est culottée.
Je ricane. Je comprends le sous-entendu en moins de deux secondes. Les remarques sur ma couleur de peau ne me font plus rien. Je suis fière d'être métisse.

- Euh. Bon, on va vous laisser aller manger, lance Hugo en se grattant la nuque.

- Euh Mélie va t'asseoir j'arrive.

La principale concernée arbore un sourire crispé et fait demi-tour pour aller rejoindre une table un peu plus loin.
Je relève la tête vers le faux blond qui se décale un peu et semble chercher ses mots.

Je lui fais signe de me dire ce qu'il a à me dire.
Hugo semble, lui aussi, perdu entre nous deux, le pauvre.

- Tu es revenue quand ?

Je souris un peu.

- En début d'après-midi. Tu vas bien ?

- Ça va et toi ?

Je hoche la tête pour dire oui.
Il ne sourit pas.
Je le vois jeter un regard à sa copine qui est déjà assise à leur table.
Je vois.
Mon retour ne lui fait ni chaud ni froid.
À quoi je m'attendais en même temps...

- On se revoit plus tard.

Il check Hugo et m'envoie un sourire très crispé avant de s'éclipser.
Ma tension redescend un peu quand il nous tourne le dos et repart.
C'était bizarre.
En même temps, je comprends sa situation.
Vis à vis de lui, je m'en veux un peu plus. Je pensais finir ma vie avec lui. C'était avant.