{ Partie 5 }

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Aujourd'hui, bien que ce soit mon anniversaire, je préfère ne pas le célébrer. Mon choix s'oriente vers quelque chose de plus important : rendre visite à mon père.Ayline et Salim ont fortement insisté pour que je célèbre, mais je préfère m'en abstenir.

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Je me suis rapidement vêtu et j'ai contacté Bilel. Il est devenu un ami proche, apportant un soutien essentiel, et il est au fait de mes récentes crises de panique.

Appel Bilel

Moi: allo bilel ?

Bilel : Salem  princesse, sdk ?

Moi : Rien de spécial. Jte dérange ?

Bilel : toi me déranger ? Jamais.

Moi : Y'a moyen tu me ramènes chez mon père ?

Bilel : Oe azy j'suis là dans 5min.

Moi : ok shukran.

Fin de l'appel

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En entrant dans la chambre d'hôpital, je remarque que tous sont présents : mon père, mes deux frères, Ayline et Yousef. Ils entament un joyeux anniversaire, sauf Yousef, qui me regarde avec indifférence. Je suis laissé sans voix.

Mon père est en train de partir, et ils font ça  ? C'est bien intentionné certes, mais pas maintenant. Pas pendant les derniers moments de mon père.

Baba : 3id milad sa3id, bnti ! ( = Joyeux anniversaire ma fille )

Moi : Shukran baba, mais mashi lwqt l-feṭḥa ḥna... ( = Merci papa mais c'est pas le moment de faire une fête ... )

Baba : Fahemt, bnti, walakin hadi hiya akhir
mara nkon hna I-3id milad dyalek.
Ba3d wafati, ma ghadi nkonsh
mawjud. (= Je comprends, ma fille, mais c'est la dernière fois que je serai là pour ton anniversaire. Après ma mort, je ne serai plus présent.)

À la suite de ses paroles, mes larmes ont commencé à couler sans que je me rende compte de la présence des autres.

Je le trouve dans les bras d'Emir qui m'avait tellement manqué.

Emir : Ağlama, prenses. ( = ne pleure pas princesse )

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J'ai retrouvé ma sérénité, et nous avons discuté de sujets variés. Mon père affichait un sourire, comme si c'était sa dernière occasion de sourire, et cela me déchire intérieurement.

Nous avons pris place dans le jardin à proximité de l'hôpital, car mon père voulait profiter de cette belle journée en plein air.

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Ayline et Bilel étaient partis car tout les deux avaient quelques choses à faire. Ils ne restaient plus que mon père , mes frère , Yousef et moi.

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Salim : Venez on retourne à l'intérieur, il fait de plus en plus froid et jveux que vous tombez malade.

Emir : Dit plutôt que ta froid Eşek.

Baba : bon stop. Darya bnti

Moi : Oui baba ?

Baba : tourne toi dit-il

Donc bien évidemment je me tourne. J'ai l'impression qu'il place quelque chose autour de mon cou, comme un collier.

Je regarde ce qu'il m'a mis , j'ai réalisé que c'était effectivement un collier, plus précisément celui de ma mère.

Baba : Bghit nkhlīk bhad shi qbl ma nruḥ. 3āfak, ḥfiḏhū līl-3umr koulḥā. Huwa akhir dhikr smāḥt mn 'umruk qbl waftuha. ( = Je désirais te remettre ceci avant de partir. S'il te plaît, conserve-le pour le reste de ta vie. C'est le dernier souvenir que j'ai pu préserver de ta mère avant son décès. )

Après ses paroles, j'ai perdu le fil de la situation. Tout ce que j'ai retenu, c'est la chute, la chahada et les cris.

Après avoir pris conscience, je m'agenouille, submergé par l'émotion, et laisse éclater des cris et des larmes.

Moi : BABA !!!!!

Moi : NAN BABA TU PEUX PAS ME LAISSER !!!

Moi : S'IL TE PLAÎT!!! NE ME LAISSE PAS. Ne me laisse pas s'il te plaît...

Les médecins ont emmené mon père, avec mes frères à ses côtés, tandis que je traversais une crise, réconfortée dans les bras de Yousef.

Alors que je m'apprêtais à me lever pour rejoindre mon père, je m'effondre soudainement, perdant connaissance.

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Je me réveille, une lumière éclatante me force à cligner des yeux. Après quelques instants, je m'aperçois que je suis allongé dans un lit, un lit d'hôpital. La chambre n'était pas vide ; mes frères étaient présents, visiblement marqués par des larmes, avec Yousef à leurs côtés.

En les apercevant, les souvenirs des événements récents me submergent. Il me vient à l'esprit que mon père, l'homme qui comptait le plus pour moi, n'est plus de ce monde depuis quelques heures.

Moi : Emir, Salim dites moi que c'était qu'un cauchemar...dis-je d'une voix cassée

Emir : Princesse, j'aimerais te le dire autrement, mais il n'est plus là. Il a quitté ce monde. Dit-il d'une voix triste

Moi : Emir c'est pas possible... c'est pas possible dis-je en pleurant

Après le départ de ma mère il y a huit ans, voilà que c'est mon père qui s'en va maintenant.

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Darya : « Qui doit se retrouver se retrouvera...»Où les histoires vivent. Découvrez maintenant