PDV Ellie
Dans un premier temps, je devais calmer ma respiration. Respire Ellie, respire. Je me concentrais pour qu'elle redevienne régulière. Une fois cette première mission réussie, il fallait que j'étudie toutes les solutions qui s'offraient à moi, ma rationalité était ma meilleure arme. J'avais 2 possibilités. La plus raisonnable était de, tout de même, prévenir Pierre. Sauf que cela signifiait que notre relation devenait publique. Et ça, ce n'était absolument pas envisageable pour moi. Ma seconde option était de suivre ce que Clara me disait. Je n'aurais qu'à me taire et je conserverais mon anonymat. Dans le fond, cette malade n'avait pas tout à fait tort sur un point, j'étais censé être capable de faire confiance à Pierre, au point de le laisser se faire draguer lourdement par une autre fille. Dit comme ça, ça sonnait très faux. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser que si elle forçait autant, c'est qu'elle devait être à peu près sûre de réussir à lui faire tourner l'œil non ? Je sentais mon rythme cardiaque accéléré de nouveau rien qu'en y pensant. Dans tous les cas, je me retrouvais dans une position plus que délicate. J'avais l'amère impression d'être au pied du mur.
La seule chose que j'avais en tête, à l'instant présent, était Pierre. Je le voulais près de moi. Je mourrais d'envie de le serrer dans mes bras, de l'entendre me dire que tout allait bien se passer, qu'il allait tout arranger. Mais je ne pouvais pas. Non seulement il était dans un autre pays, mais en plus, je ne pouvais définitivement pas le mettre dans la confidence.
Je soupirai un bon coup, comme pour extérioriser toutes ces galères. Le pire dans tout ça, c'est que je n'avais même pas le temps de m'apitoyer sur mon sort, j'étais déjà en retard pour le travail. Pourtant, je n'avais qu'une seule envie, c'était de me réfugier dans mon lit. C'est dans ces moments-là que je regrettais de ne pas m'entendre avec mes collègues. En soi, nos relations n'étaient pas mauvaises, elles restaient toujours cordiales, mais la différence d'âge créait un fossé entre nous. Toute l'équipe semblait déconnecter de ma réalité. J'aurais aimé arriver au musée et avoir quelqu'un à qui me confier mais je devais me rendre à l'évidence qu'aucun de mes collègues en avait quelque chose à faire de mes problèmes de cœur. En enfilant mes écouteurs, une troisième solution s'imposa à moi. Comme un compromis entre en parler à Pierre ou ne pas du tout en parler. Je pouvais demander conseil à Charles. C'était comme un demi-Pierre au vu de leur proximité. Lui, il saurait m'aider.PDV Charles
L'avion se posa enfin sur le tarmac, ce voyage m'avait paru durer une éternité malgré la sieste que j'avais fait. La nuit avait été très courte et le réveil très dur. Pas besoin de vous faire un schéma, si un de nous fait un podium, le lendemain matin est toujours compliqué.
Je récupérai mon sac et descendit sur le sol monégasque. Mon premier réflexe fut d'enlever le mode avion de mon téléphone.Ellie : Coucou Charles, je ne sais plus quand tu reviens à Monaco, mais quand ce sera le cas, tu pourras me dire ?
Charles : Salut ! Je viens de me poser, je serais chez moi dans une petite heure, je te manque déjà ?
Ellie : Non, loin de là, ça me faisait des vacances justement, mais là, c'est un cas de force majeure. Ça te dit de manger chez moi ce soir ?
Charles : Quand il s'agit de ne pas avoir besoin de faire à manger, je suis toujours présent ! Tout va bien ?
Ellie : Je t'expliquerais ce soir, merci Charles :)
Charles : Avec plaisir, hâte qu'une tu m'expliques tout ça.***
J'avais passé l'après-midi à faire du rangement chez moi. Je m'étais un peu laissé aller les dernières semaines et mon sol était de moins en moins praticable, signe que cette flemme devait prendre fin. Au moins, comme ça, le temps était passé bien plus vite qu'à l'habitude. Tant mieux à vrai dire, j'étais vraiment impatient de savoir ce qu'Ellie avait à me dire. Les moments passés seulement tous les 2 étaient très rares, aussi étonnant que cela puisse paraître au vu de notre proximité spatiale.
Je m'apprêtai à mettre mes chaussures pour y aller, mais Pierre m'appela. J'attrapai rapidement mes écouteurs, les vissaient dans mes oreilles et décrochai tout en faisant mes lacets.

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Mon bel inconnu - Pierre Gasly
Fanfiction"Enjoy the butterflies", c'est la phrase que la mère d'Ellie utilise pour la décrire. En effet, cette jeune guide de musée calme et débrouillarde est capable de s'émerveiller devant tout. Voir de simples papillons virevolter autour d'elle est capabl...