𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐

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˚ Les changements de la vie nous éloignent d'une routine destructrice... ˚


Ife.




Quelques heures plus tard dans la soirée...

Depuis quelques minutes maintenant, le bourdonnement de mon téléphone sur la table de nuit résonne dans ma chambre. La chaleur de la nuit, oppressante et moite, semble s'infiltrer partout, rendant le sommeil encore plus lourd à décrocher. J'hésite un instant, mais l'agacement finit par l'emporter.

Je saisis mon LG, l'écran s'illuminant de notifications. Un mélange de messages et d'appels manqués provenant de la même personne s'affiche.

Solveig !

Qu'est-ce qu'elle peut bien me vouloir à trois heures du matin ?

Je m'accorde encore quelques secondes de pause avant de relancer son numéro, sans grande enthousiasme.

— Enfin, tu décroches ! beugle-t-elle à l'autre bout du téléphone.

— Il est 3h, lui rappelé-je, un brin agacée. Les gens dorment.

— Si tu le dis !

— Qu'est-ce que tu veux ? Demandé-je, le ton un peu plus ferme.

— Actuellement, je suis dehors avec mes amies... Tu nous rejoins ? Comme ça, je fais les présentations et tu retournes à ton occupation ennuyante.

Je fronce les sourcils, la fatigue encore présente dans ma voix. L'idée de me lever, de m'habiller rapidement et de me faufiler dans l'obscurité de la ville me semble pas une bonne idée.

Vraiment pas une bonne idée...

— Ça ne peut pas attendre... genre à une heure normale ?

— Heuuuu non !

— Je ne connais pas la ville, et mon téléphone n'a pas de GPS..

— Toi alors, souffle t'elle. Tu ne peux pas te perdre à BushWick ! Nous sommes devant le grand cinéma qu'on a vu tout à l'heure pour te rendre chez toi. Si tu t'en rappelle pas, prend à gauche après le kiosque à journaux, celui avec la Une de Libé sur la canicule. Si tu tombes sur le type qui vend des cassettes x, t'as trop dépassé.

— Hmmm

Je coupe l'appel en roulant des yeux, lassée par son insistance. Elle a de la chance que ma mémoire enregistre tout, parce que je sais qu'elle ne lâchera pas l'affaire.

Je me lève de mon lit, les pieds à peine en contact avec le sol frais, et me dirige vers la salle de bain pour me rafraîchir. L'éclat du miroir me renvoie une silhouette fatiguée, et je me brosse les dents avec une vitesse automatique, le goût de la menthe fraîche me réveillant peu à peu. J'asperge de l'eau froide sur mon visage, chassant les dernières traces de sommeil, et me sens un peu plus vivante.

Une fois propre, je fouille dans mon armoire et enfile en apnée un vieux sweat-shirt ample de mon père qui sent la naphtaline , 3 tailles trop grand. Les vans au semelles décollées rafistolées au Super Glue épousent mes pieds. J'attache mes cheveux en un chignon désordonné, laissant quelques mèches s'échapper pour encadrer mon visage. Avant de quitter ma chambre, je n'oublie pas de prendre mon lecteur iPod, que je glisse dans ma sacoche où se trouve déjà mon caméscope.

Je ne suis pas fan des vêtements amples, mais je sais que en les portant on ne les verra pas.

"Cache un peu ta poitrine, Ife, tu veux attirer tous les garçons que tu croises ?"

CARELESSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant