PDV Ellie
Une semaine s'était écoulée depuis que j'avais déposé mon enveloppe. Le fait que Pierre habite assez loin de Monaco compliquait grandement les choses. Je n'arrivais pas à savoir si, habituellement, il y venait régulièrement ou non. Je supposais qu'il était en vacances les dernières semaines, ou du moins en télétravail. Dans tous les cas, c'était étonnant qu'il puisse se libérer de nombreuses fois en pleine semaine. Passons, j'avais indiqué sur ma lettre que je reviendrais ce week-end. L'idée que Pierre m'ait possiblement répondu avait illuminée ma semaine. Dès que j'y pensais, tout allait mieux et il est possible qu'un sourire se dessinait sur mon visage, par la même occasion. Je commençai à me poser des questions sur ce que je ressentais. J'étais complètement perdue, à vrai dire, je n'étais plus sûre de rien. Qu'est-ce que Pierre représentait vraiment pour moi ? Un jeu ? Une source d'attention ? De l'amitié ? Ou bien de l'amour ? Non, ça ne pouvait pas être la dernière option. Ce qu'il me faisait ressentir n'avait rien à voir avec ce que je vivais avec Noah. Et ce dernier, c'était de l'amour. C'était sûr puisque, lui, c'était mon copain. Quand je vous disais que le silence faisait vriller mon esprit. Il fallait que j'arrête de me triturer l'esprit et que j'apprenne à laisser le temps faire les choses. Il était grand temps que je remette mes écouteurs pour me laisser un peu de répit. J'enfilai, par la même occasion, mes converses et récupérai mes clefs. À nous deux Pierre.
20 minutes de marche plus tard, j'aperçus la rue que j'avais indiqué dessiné une semaine auparavant. Je sentis mon cœur s'emballait. J'appréhendais sa réponse. Et s'il avait pris peur avec ma dernière lettre et qu'il avait tout arrêté ? Mine de rien, je m'étais attaché à lui, ou du moins à ce qu'il me faisait ressentir. J'aimais la façon dont il me surprenait, il était toujours là où on l'attendait le moins. Même si je lui compliquais grandement la tâche, il n'abandonnait pas. Il prêtait attention à ce que je disais, je me sentais écoutée. En bref, il me faisait sentir spécial. Mais d'une autre part, je crois qu'il était encore trop tôt pour dire que je l'appréciais en tant que personne. J'étais loin de penser le contraire, mais j'avais besoin de le connaître davantage pour en arriver là. Je voulais savoir d'où il venait, ses goûts, son plat préféré et tant d'autres choses futiles qui, finalement, faisait le charme d'une personne. Une chose était sûre, tu étais quelqu'un Pierre. La question était encore de savoir qui.
Un large sourire apparut sur mon visage en apercevant une enveloppe dépassait de la brique où j'avais moi-même laissé ma missive plus tôt. Pendant que je m'empressais de l'ouvrir, le monde autour semblait disparaître. Rien n'avait plus d'importance que ce bout de papier. Toutes mes angoisses s'évanouissaient au fur et à mesure que la colle se détachait du dos. Mon coeur loupa un battement en voyant les premiers mots : « Ma chère Ellie ». Rien d'extravagant, mais si affectif : tout comme j'aimais. Comment un inconnu pouvait aussi bien me percevoir ? Je poursuivis ma lecture : « Tout d'abord, merci pour cette découverte. Je n'aurais jamais pris le temps d'observer une simple rue en temps normal. Et pourtant, ce serait raté quelque chose. Je pense comprendre pourquoi tu l'apprécies. Dis moi, si j'ai tort. Cette rue relie perpendiculairement 2 routes très passantes et bruyantes pourtant, elle est silencieuse. Elle est petite et discrète, très facilement oubliable aux yeux de la population et pourtant, elle regorge de surprises. Les pavés qui tapissent son sol ne sont pas parfaitement alignés néanmoins, leur disposition est harmonieuse. C'est comme si ses défauts n'interféraient pas dans son entièreté. Quant aux briques sur les 2 murs, certaines se sont abimées avec le temps mais encore une fois, si l'on regarde avec une vue d'ensemble, on ne perçoit pas ces imperfections. Alors Ellie, j'ai une question, essaye-tu de me faire comprendre qui tu es, réellement, à travers ce passage ?
Maintenant, assez parlé de toi, c'est mon tour (ne fais pas mine d'être offusqué, je sais que t'adores que je parle de moi). Tu m'as demandé quel était mon plus gros regret. Je t'avoue qu'il m'a fallu plusieurs jours avant de réussir à t'écrire cette partie. Ma devise de vie est « mieux vaut vivre avec des remords qu'avec des regrets ». Donc j'aurais plutôt tendance à te dire que je n'ai pas de regret. Je suis le genre de personne a tenté même s'il y a 99% de chances que cela ne fonctionne pas. Enfin, je pense que t'avais déjà remarqué que j'aimais les missions difficiles ;) La vérité, c'est que je pense savoir quel est ce plus grand regret mais je ne me sens pas encore d'en parler. Certes, c'est plus simple de se rendre vulnérable à travers ces lettres que dans la réalité, mais je ne suis pas encore prêt à franchir ce pas. Et puis, on ne va pas se mentir, je vais utiliser ça en prétexte pour te tenir en haleine encore un bon moment. Une sorte de garantie pour que tu continues à m'écrire, et ce, jusqu'à ce que je me confie davantage.
Maintenant, place à ta question. Permet moi d'être un peu moins « deep ». Je voudrais savoir qui est ce mystérieux copain ? (simple curiosité, il m'empêche tout de même d'avoir ton numéro, tu me dois bien ça haha).
Enfin, je reviens sur Monaco mercredi prochain pour une journée, j'espère y trouver une lettre de ta part. Et puisque madame n'a l'air de se satisfaire de mes talents de dessinateur, je te laisse un petit indice : l'endroit que tu dois trouver est situé là où pousse les noix de coco.
Bonne recherche Ellie,
le mec un peu relou du musée. »

VOUS LISEZ
Mon bel inconnu - Pierre Gasly
Fanfiction"Enjoy the butterflies", c'est la phrase que la mère d'Ellie utilise pour la décrire. En effet, cette jeune guide de musée calme et débrouillarde est capable de s'émerveiller devant tout. Voir de simples papillons virevolter autour d'elle est capabl...