Mon bel inconnu - Pierre Gasly

Chapitre 6

PDV Ellie

On était vendredi soir, ce qui signait le début du week-end. Même si je n'avais travaillé que 2 jours, j'étais crevée. Néanmoins, j'étais sincèrement heureuse, mon métier me plaisait. Tout était comme je me l'étais imaginée, les visiteurs désagréables en moins. Je découvrais le plaisir de l'indépendance. J'habitais déjà seule à Nice depuis quelques années, mais aujourd'hui, j'étais indépendante financièrement, et ça, ça changeait tout.

Mon programme pour les 2 jours à venir était simple : déballer mes derniers cartons et partir à la découverte de la ville. J'étais déjà venue à Monaco plusieurs fois mais je ne m'étais jamais aventuré plus loin que les quartiers touristiques.

Dès que j'avais parlé d'emménager ici, Noah m'avait promis qu'il serait là pour mon premier week-end, pour visiter avec moi. Je me doutais bien que les plans avaient changé. On ne s'était pas adressé la parole depuis jeudi midi. J'étais loin d'être une personne rancunière mais me prendre de la méchanceté gratuite comme ça, je n'acceptais clairement pas. Alors, il ne fallait pas s'attendre à que je revienne de sitôt. Pour être honnête, je m'étais fixé cette règle en pensant que Noah me renverrait un message dès hier soir, mais j'attendais toujours. Mon impatience et ma volonté de lui en vouloir était en plein combat, aucun des deux ne voulaient s'avouer vaincu. Pour que la team "volonté de lui en vouloir" remporte cette bataille, il allait sérieusement falloir que je m'occupe l'esprit. Et ça commençait dès maintenant. Je m'armai de mon carnet et ma palette d'aquarelle pour retourner au chemin que j'avais découvert quelques jours plus tôt.

***

Ça faisait une trentaine de minutes que je m'exerçais sur le dégradé d'orange pour peindre un coucher de soleil quand mes Airpods décidèrent de lâcher. Plus de batterie. La poisse. Non pas que le bruit des vagues et des grillons étaient désagréables, mais le silence et moi, c'était une relation amour et haine. D'une part, il me permettait de recharger mes batteries, mais d'une autre part, c'était la voie royale pour que mes pensées divaguent. J'essayais de focaliser mon attention sur mon aquarelle mais en quelques minutes, je me retrouvais à penser à Noah. Je me forçais à le chasser de mon esprit, je voulais passer un moment agréable et non pas remettre toute ma vie en question. Je repensai alors à Pierre. Depuis hier, il faisait des aller-retours dans mes pensées, mais inconsciemment, je le repoussais, comme si je ne voulais pas qu'il prenne de place. Pourtant, à cet instant, je lui laissai la liberté de m'envahir. Je me repassai, d'abord, mes gaffes mais cette fois, ce n'était pas de la honte que je ressentais, juste de l'amusement. J'avais compris que je n'avais pas gêné Pierre et c'était comme si, mon cerveau m'avait pardonné. Je me surpris à imaginer le revoir. Je ne savais pas s'il comptait vraiment revenir. Était-ce un mal d'espérer que ce soit le cas ? Je n'avais pas assez d'expérience professionnelle pour savoir si sympathiser avec un client était courant ou si cette fois, on s'était réellement bien entendu. J'avais peur de m'emporter, finalement, c'était juste un gars random parmi tant d'autres, que je ne reverrais sûrement jamais et qui m'avait déjà oublié. En même temps, il n'avait aucune raison de se souvenir de moi, je n'étais que la guide d'un musée dont il avait déjà égaré le nom.

 

PDV Pierre

J'avais passé la journée sur simulateur avec Charles. Niveau hygiène de vie, on repassera, mais ça faisait du bien de se laisser vivre, le temps d'une journée, sans se casser la tête. Après avoir battu mon meilleur ami, pour la 4ème fois sur le circuit de Monte Carlo, il décida que c'était le bon moment pour arrêter et ranger le bazar qui nous entourait, entre assiettes sales de ce midi et canettes en tout genre, on avait de quoi faire.

« - Au fait, non pas que je n'aime pas te voir ici, mais tu comptes repartir quand Pierre ?
- Génial, tu me vires de chez toi !
- Non du tout bouffon, je m'informe, c'est différent.
- Bien rattrapé, je t'avoue que mon idée c'était de squatter jusqu'à mardi, comme ça je retourne au musée lundi...
- Ah oui d'accord je vois, tu t'embêtes pas, tu m'utilises comme hôtel en attendant de revoir ta Ellie !
- Nonnn évidemment, j'adooore passer du temps avec mon meilleur ami pour la viiiiiie ! répondis-je en ouvrant mes bras.
- Moque-toi de moi, tu sais que les câlins c'est mon point faible en plus, tu m'énerves.
- Allez viens là mon coco, ajoutais-je en l'encerclant de mes bras.
- Mais attends t'arrives quand au Castellet pour le Grand Prix ?
- AlphaTauri m'a dit de venir que jeudi donc je passerais 2 jours à Milan pour me préparer.
- Oh non, j'y vais mercredi, je vais faire quoi sans toi.
- Fait pas genre, t'es super content, si je ne suis pas là, c'est toi qui monopoliseras l'attention, t'adore ça.
- Ok t'as gagné.
- COMME A BAKU !
- La ramène pas, t'as le don pour gâcher les bons moments. Je viens d'avouer que t'avais raison, SAVOURE !
- Oui mais maintenant, je peux savourer ça ET t'énerver, c'est encore mieux, concluais-je en rigolant.»

***

Il y a un grand prix un week-end sur deux, pourtant je vois les pilotes tous les samedis. Cherchez l'erreur. Parmi les 20 coureurs de la grille, un petit groupe s'était détaché et avait décidé de se retrouver une fois par semaine dans les pays des uns et des autres. On avait d'abord les deux McLaren : Lando et Daniel. Niveau humour, il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre. Ensuite, il y avait l'écurie Williams, 100% british avec George et Alex, tous les deux très distingués et terriblement doués. Puis, l'équipe des rouges, les Ferraris, Carlos et Charles. Une des meilleures équipes du plateau contenant, évidemment, les quasis meilleurs pilotes. Je dis quasiment car, actuellement, le meilleur pilote était Max Verstappen, il menait ce début de saison, pour ne pas dire survolait. Il avait la place de favori pour le titre de cette saison. Malgré le fait qu'on se connaisse plutôt bien, il ne daignait jamais se montrer à nos réunions du samedi soir, sûrement trop occupé à analyser ses données. Enfin, pour compléter ce groupe, il y avait mon coéquipier Yuki et moi-même. Nous étions connus pour être les deux terreurs du paddock, ce n'était pas pour nous déplaire d'ailleurs. On s'entendait à merveille et étions toujours en train de chercher un moyen d'énerver nos équipe set amis.

Passons, ce soir étant samedi, vous avez compris que le programme pour les prochaines heures était boire, danser, boire et si on avait un peu le temps, danser. Bonne nouvelle pour Charles et moi, le point de rendez-vous de ce soir était fixé à Monaco. En réalité, ce n'était pas une très grande surprise, la moitié de notre groupe habitait dans la principauté. En tout cas, aussi proche que cela pouvait être, tant que je n'avais pas réussi à me décider sur ma tenue, nous n'irions pas bien loin.

« - Pierre, viens m'essayer cette petite merveille, c'est ma dernière recrue ! me lança Charles, la tête dans son dressing.
- On parle toujours de chemises là ?
- Commence pas à te moquer ou je t'en refile une hawaïenne.
- Oula oui, donne-moi vite celle que t'as dans les mains, je tiens à mon image.
- Faudrait pas qu'Ellie te vois dans cet accoutrement, effectivement.
- VIENS LA, JE VAIS TE LA FAIRE BOUFFER TA CHEMISE, criais-je en lui courant après. »

——————————————————
coucou ! j'essaye de poster à 18h tous les jours maintenant :)
si vous avez 1 minute à perdre, j'aimerais bien savoir vos pilotes pref pour les intégrer au prochain chapitre haha
sinon vous vivez comment la pause d'un mois 🥲, c'est trop long puréééé
kiss kiss, à demain <333