Cartello Nemico

00.

« On ne se rend compte de la valeur des choses seulement lorsque l'on est sur le point de les perdre... »

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23h54

Entrepôt, Manhattan

                               Layana

Des coups.

C'est tout ce que je ressens à ce moment précis. De violents coups.

— Layana ?! ressaisie-toi bordel !

Bam.

Une douleur vive à l'abdomen surgit soudainement. J'ai les jambes fébriles. Elles me font mal. Vraiment mal.

Attend encore un peu.

Crac.

Ma mâchoire se prend un coup et ma tête se fait propulser vers la droite d'une allure fulgurante.

Juste un peu, tien bon.

J'ai mal.

— VAS-Y C'EST ÇA ! ACHEVE-LA BÉBÉ, hurle une voix qui m'est inconnue.

J'ai la tête qui tourne, ma vision devient floue mais je garde des forces car le plan fonctionne.

Je suis obligée de suivre le plan.

Bim.

Mon nez se prend un énorme uppercut.
Je saigne, je saigne si fort que je sens ce gout si amer et désagréable dans ma bouche. Cela fait maintenant plus de sept minutes que je me prends des coups, sans riposter, aux plus grands étonnements des spectateurs, n'ayant pas l'habitude de me voir en position de faiblesse.

Ils doivent être en panique, doivent avoir peur de perdre leur argent qu'ils ont probablement misés sur moi. J'entends au loin le public me huer, me hurler de cogner et de déchirer mon adversaire. D'autres, sûrement les supporters adverses, crient victoire.

Mais je dois attendre. Ce sont les ordres.

Mon regard balaie la salle des yeux jusqu'à tomber sur les siens. Et à ce moment là, j'ai compris. C'est le moment. Je me repositionne alors debout et un sourire mauvais se dessine petit à petit sur mon visage sous le regard troublé de mon adversaire. Je lâche un petit rire.

Si seulement elle savait.

Maintenant !

Je récupère les forces que je m'étais contrainte à garder puis me rue sur mon adversaire, qui a toujours son sourire vainqueur aux levres.

Oh, chérie, si tu savais ce que je préparais, tu le rangerais vite.

Soudainement, je saute sur elle puis enchaîne les coups, les cris des spectateurs me paraissent si lointains, je suis dans ma bulle. Je frappe son visage, ses côtes, balance des coups de poings anticipés...

Je n'entends plus rien. Je ne vois plus rien. Plus rien mis à part ce rouge. Cette couleur vive qui borne mes mains, son visage, ainsi que le tapis. Le gong retentit et l'arbitre fait de grands geste avec ses bras pour annoncer la fin du combat.

J'ai gagné.

Je sens des bras encercler mon corps, puis tout revient d'un coup. Des cris de chocs, de stupeurs, une foule qui se rassemble, des caméras. Je balaie du regard la salle remplie à la recherche de ses yeux bleu azur.Je le vois, un maigre sourire apparaît sur son visage ridé. Il me regarde durement mais je comprend qu'au fond, il est fier.

Tu as réussi Layana,

Tu as gagné.

L'arbitre crie ma victoire et je ne peux empêcher la satisfaction qui monte en moi. Je suis un monstre, Mais j'ai gagné.

Et il n'y a que ça qui compte.

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A suivre....
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