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Cela fait maintenant deux jours que Côme est à la recherche de ce mystérieux homme. Je suis en route vers notre café habituel car il a apparemment trouvé quelque chose qui pourrait correspondre à la vague description que je lui ai faite.

J'espère sincèrement que c'est le bon, j'ai rendez-vous avec la marque dans trois semaines et si je n'ai pas le bracelet à ce moment-là je dis au revoir à mon contrat et à toutes les choses qui vont avec.

Je marche à une vitesse inhabituelle, mais toujours d'un pas assuré. Arrivée devant la porte du café, je n'ai pas à ouvrir la porte car un grand homme qui doit déjà atteindre la quarantaine l'a ouverte avant moi.

Je profite de l'occasion pour me faufiler dans la salle et je sens l'homme se retourner vers moi, me reluquant sans gêne par la même occasion. Je lui lance mon majeur et lui lance un regard noir. Il ne perd pas de temps pour s'enfuir loin d'ici.

Les hommes, tous les mêmes.

J'aperçois Côme assis à une table sirotant son café. Je le rejoins et m'assois en face de lui, pose mes deux mains sur la table et lève la tête pour le regarder. Il me regarde sachant très bien ce que j'attend, il fait exprès de me faire patienter sachant que ma patience a des limites.

- Je savais pas que les vieux c'était ton style maintenant. plaisante-il faisant allusion à la scène qui vient de se dérouler sous ses yeux

- T'as mangé un clown ce matin ? je dis sarcastiquement. Dépêche toi de me dire ce que t'as trouvé, j'en peux plus.

Il fait exprès de me regarder en souriant, puis rigole face à mes sourcils parfaitement épilés qui se froncent comme une enfant.

- J'ai trois hommes qui correspondent à ce que tu m'as si bien décrit. il lance sa pique en me regardant par dessus ses lunettes, un sourire espiègle sur les lèvres

Je ne relève pas sa remarque de gamin et me penche vers son ordinateur. Trois noms sont inscrits avec des informations sur chacun d'eux. L'un d'eux est investisseur dans la région, un autre est footballeur professionnel et le dernier est chercheur dans un laboratoire.

Que des riches, t'as bien choisi Avanie.

- T'as pas des photos ? je demande. Je ne crois pas qu'il m'ai dit son prénom, ni même ce qu'il faisait dans la vie.

- Dis-donc jeune fille, on ne vous a jamais appris qu'il fallait d'abord demander le prénom avant d'embrasser quelqu'un ?

Je rigole à sa blague, me rendant compte de la stupidité que l'alcool peut me procurer. Je me sens si idiote que ça en devient marrant.

Je suis si désespérée que ça ?

Côme effectue quelques clics sur son ordinateur portable puis me montre trois clichés d'hommes. Celui du milieu est celui qui attire mon œil en premier. Je le reconnais, ses joues rondes, ses yeux noirs.

C'est lui.

- Comment s'appelle celui du milieu ? je demande le plus tranquillement possible à Côme

- T'as du goût ma chérie. Si mes yeux pouvaient lancer des balles, Côme serait déjà mort à cette heure là. Il s'appelle Ansu Fati, il est footballeur professionnel au Barça, 20 ans et célibataire. Parfait pour toi.

Évidemment fallait que je tombe sur un footeux, quelle chance.

- Tu sais comment le contacter ?

- Tu peux le DM sur Instagram. propose mon ami en face de moi, comme si c'était la meilleure solution.

- Non ! C'est humiliant ! T'aurais pas le numéro de son agent ou même de son coach ?

- Désolée chérie, je suis juste ton collègue pas inspecteur gadget hein.

Il a raison, il a déjà fait beaucoup pour moi. Mais lui envoyer un message via Instagram ça fout un coup à l'égo. Ça sera la pure preuve de mon désespoir. Il a intérêt à répondre rapidement cet idiot de footballeur. Côme commande un café et m'en prend un au passage.

- Tu ne veux rien manger ? il demande comme s'il n'était pas au courant

- Non Côme, tu sais très bien que je ne peux pas. Ils seraient fous.

- Qu'ils aillent se faire voir, je ne sais pas ce qui me retient de partir de là-bas. dit-il en colère, fronçant ses sourcils broussailleux

- Le salaire ? je réponds faussement interrogatrice

Il ne dit rien et se contente d'aller commander. Après ça, je discute un petit moment avec Côme, il m'informe que nous avons réussi à collecter une belle somme pour l'UNICEF grâce au gala. Malgré la situation dans laquelle cette réception m'a mis, je ne peux qu'être heureuse d'entendre cette nouvelle.

Quand mon agence m'a proposé d'être marraine de l'association, je n'ai pas hésité une seule seconde. C'est un sujet qui me tiens fortement à cœur, ayant grandi en Colombie j'ai pu voir ce qu'était la misère.

Dieu merci, j'ai pu échapper à une vie de pauvreté et j'ai trouvé une vie paisible à Barcelone. Mais je n'oublie pas d'où je viens, et j'essaie d'aider comme je le peux ma famille qui vit encore là-bas.

Après avoir longuement parlé avec mon ami, on se lève simultanément et on se quitte devant cette table. Le soleil se couche déjà et je n'ai pas vu le temps passer. Je rentre à pieds jusqu'à mon appartement qui se situe non loin du café.

Je défait la boucle de mes chaussures pour les enlever après être rentrée chez moi et m'affale sur mon canapé. J'allume la télé en guise de bruit de fond, je n'ai jamais aimé le silence. Je prends mon téléphone et soupire déjà face à ce que je m'apprête à faire.

J'écris dans la barre de recherche le nom de cet homme dont je connais maintenant l'identité. Je ne peux m'empêcher de jeter un œil à son compte et de faire défiler ses photos, tout en prenant garde de ne pas appuyer deux fois sur l'une d'elles.

Une fois mon inspection terminée, je me résous à appuyer sur le petit bouton "écrire" et tape mon message. Je le recommence bien une dizaine de fois, ne voulant pas paraître plus pathétique que je le suis déjà. Au bout du vingtième essai, j'abandonne et envoie un message simple mais compréhensible.

"t'as quelque chose qui m'appartient et
j'aimerais le récupérer, ça serait sympa si tu
pouvais me le rendre."

"dis moi quand t'es libre, j'en ai besoin
rapidement."

Qu'il aille se faire voir, je ne vais pas être polie avec un voleur. Cet idiot m'a mise sur les nerfs, il faut que je me détende. Rien de mieux qu'une douche brûlante pour faire descendre la colère.

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REMINDER a.f.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant