11.

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- Comment tu sais où elle dort ? s'enquit Cléo à voix basse. Tu l'as espionnée, c'est ça ? T'es vraiment un psychopathe.

- Pourrais-tu rendre service à l'humanité et la fermer ? s'énerva Sym qui s'impatientait devant la porte.

Le jeune homme ne cessait de lancer des regards inquiets autour de lui. Martello n'était pas humain et sentait toutes les infractions dans un rayon de deux kilomètres. Il n'avait pas envie de recommencer une course-poursuite, il avait eu son lot.

Cléo soupira un peu trop fort et son meilleur ami le rappela à l'ordre d'un coup de coude dans les côtes.

- Aïe ! gémit-il. Tu sais, Tobin est beaucoup plus sympa.

Sym préféra l'ignorer. Peu à peu, il avait senti cet autre lui s'effacer pour laisser place à la personne qu'il était vraiment. Tobin était différent, plus léger dans un sens, un peu naïf aussi. Comment avait-il pu être aussi naïf ? Il était presque sûr d'être passé à côté de centaines de mensonges, si on ne l'avait pas drogué, tout aurait été différent.

Le temps que Sym se perde dans ses pensées, la porte s'était ouverte, Cléo avait demandé à la locatrice de désactiver l'air conditionné et ils s'étaient retrouvés à attendre quelques secondes de plus. La jeune femme revint enfin leur ouvrir. Io avait les cheveux trempés et avait probablement écourté sa douche en vitesse pour pouvoir leur ouvrir.

- Qu'est-ce que vous voulez ?

Sym allait se tourner vers Cléo pour qu'il parle mais ce dernier avait les yeux rivés sur la poitrine de Io. À cause de l'eau dégoulinant de ses cheveux, son tee-shirt était devenu transparent. Quand elle s'en rendit compte, elle s'empressa d'enfiler un second, puis un troisième tee-shirt pour limiter les effets.

- Vous avez vraiment un problème avec ça... affirma-t-elle alors que Cléo reprenait ses esprits, quelque peu déçu par toutes ces couches de tissu supplémentaires. Bon, pourquoi vous êtes là ?

- Est-ce que tu peux nous faire un plan du complexe rapidement ? questionna Sym.

Elle fronça les sourcils, suspicieuse. Le jeune homme argumenta :

- Tu es la seule qui connaisse tous les couloirs par cœur ! Tu me l'as dit le premier jour, on a vraiment besoin de toi.

- Vous prévoyez de vous échapper;

- Non... mentit Cléo avec une nullité décevante.

Io le dévisagea. Sous la pression du regard de cette jolie fille sortant de la douche, Cléo allait céder et tout avouer mais son meilleur ami s'interposa et l'empêcha d'aggraver leur cas :

- Tu peux le faire, oui ou non ?

- À une condition, dit-elle en faisant durer le suspens.

Sym fit la grimace, il n'aimait pas les conditions. Généralement, les conditions impliquaient de rendre un service à la personne qui les posait. Personne n'avait jamais dit "D'accord, mais à une condition : que sur le chemin vous profitiez de la vue !". Ils n'avaient pas le temps pour rendre service.

Finalement, le participant soupira et fit un signe de la main à son amie pour qu'elle continue :

- Vous emmenez Eena avec vous.

Les deux garçons se dévisagèrent. De toutes les conditions qu'ils avaient imaginées venant de Io, celle-ci était pour le moins inattendue.

- Ta petite amie ? demanda Cléo.

- C'est pas vraiment ma petite amie... se défendit Sym. C'était plus un flirt de passage. Mais je croyais que toutes les deux vous vous détestiez ?

ELITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant