Episode 1 : Ils avaient raison ces merdeux

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Non pas 1, ni 2, mais 3 mecs sont en train de danser autour d'elle. Moi, un brin agacée, je commence à me mettre en retrait pour danser un peu plus loin de ce spectacle désolant. J'espère que ces lourds se rendent compte qu'ils viennent d'interrompre un pur moment de délire sur le dancefloor avec ma grande copine Armelle. En même temps, je peux les comprendre : ma copine ne rigole pas avec la dancehall. Elle a un déhanché à faire revivre un cadavre !


« Burial Spot » du chanteur Busy Signal continue de tonner très fort dans les baffles. J'adore ce riddim, mais ces trois ringards ont vraiment tout gâché. Je n'ai même plus envie de danser, mais je me force pour ne pas paraître ridicule. Quoique je le suis peut-être déjà, à danser à côté d'une femme entourée de trois hommes irrésistiblement sous le charme...


Alors que le DJ s'amuse à répéter et ré-répéter une partie du riddim pour nous rendre fous, dans mon dos je sens l'un de ces mecs m'approcher. Tiens, tiens, on dirait bien qu'il en a marre de se battre pour un bout de viande un peu trop convoité. Alors il n'a rien trouvé d'autre que de se rabattre sur moi, la seule femme à proximité, comme si je n'allais pas remarquer qu'il me prenait pour la 5ème roue du carrosse. Je tourne légèrement la tête... Evidemment, j'ai écopé du plus vilain et du plus déchiré !

Un verre dans la main et le regard sûrement orienté vers mon gros derrière, il tente de se frotter à moi comme un porc. Je m'éloigne, écœurée par son attitude et par la tâche d'alcool toute fraîche qui assombrit son t-shirt. Il insiste un peu, pour finalement se retourner vers la belle et fine Armelle. Ben oui, pourquoi perdre son temps avec une grosse dondon difficile qui devrait déjà s'estimer heureuse qu'on lui accorde un peu d'attention ? C'est sûr qu'entre une fille de 54 kilos et une autre de 96, le choix est vite fait ! Très vite fait même !


Saoulée d'être « la copine grosse » du lot, je quitte la piste de danse sans demander mon reste. Armelle n'a pas encore remarqué mon absence, j'attends plus ou moins patiemment qu'elle sorte de son délire de charmeuse de serpents. Ou plutôt charmeuse de chacals. Pff...De toute façon je ne l'envie pas du tout ! Je préfère mille fois être dans mes baskets et pouvoir m'éclater en boîte sans que trois gros lourds m'empêchent de passer une bonne soirée.


Le morceau s'achève en se fondant dans un nouveau titre moins entraînant. J'observe Armelle sortir de sa rêverie et me chercher du regard. Elle ignore complètement ses trois soupirants qui cherchent tous à attirer son attention pour l'entraîner vers une nouvelle danse endiablée. C'est lorsque l'un d'eux l'attrape par le poignet qu'elle me trouve enfin. A sa tête, je vois qu'elle n'est pas contente. Sans aucune considération pour personne, elle se détache de l'emprise que l'autre ringard a sur son bras et me rejoint en tirant sur la jupe de sa mini robe. C'est vrai qu'elle est sexy.


- Carla, pourquoi t'es partie yaya ?


Passons sur ce petit surnom. Tout ce qu'il y a à savoir c'est que c'est censé être affectueux ; un truc de chez elle d'après ce qu'elle m'a dit.


- Parce que ça me saoulait de danser toute seule.

- Ohhh arrête !

- Ben c'est vrai, j'en avais marre c'est tout.


Elle ne répond rien et se contente juste de retirer une mèche de cheveux collée sur mes lèvres tartinées de gloss. Après une bonne minute, elle se penche vers moi :

Sandy KilosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant