— Célèbre ? Carrément ? Riais-je.

— Tu passes à la télé, tu es célèbre !

Il sort immédiatement son téléphone et me montre une photo qu'il a prise de sa télé. On me voit en train de discuter avec George à l'écran. Nous nous regardons tellement intensément que rien ne pourrait nous déranger, et que nous n'avons même pas remarqué les caméras braquées sur nous. J'essaie de voir de quand datent ces images, et me rends compte que c'était à Barcelone.

— Ah ouais, t'es vraiment amoureuse pour le regarder comme ça, lance Ryan. Si un jour on m'avait dit que tu arriverais à te poser avec quelqu'un, surtout quelqu'un comme lui, je n'y aurais pas cru.

— C'est dingue que certains doutent de votre relation, enchérit Lana, tu n'as jamais regardé personne comme ça.

Si je ne suis pas étonnée de sentir Taylor se tendre à côté de moi lorsqu'elle rencontre le sourire de Lana, je suis davantage surprise de voir Ryan changer complètement d'expression. Il lui décoche un regard mauvais avant de se concentrer à nouveau sur moi. Je fronce les sourcils, il secoue la tête, comme pour me dire de ne pas m'en mêler.

Je crois que le rapprochement de Lana et Pierre lui est remonté aux oreilles, et qu'il n'apprécie pas du tout. Je ne m'occupe pas de leurs affaires, c'est leurs problèmes.

Le repas se déroule dans une bonne ambiance, tout le monde semble content d'être là. La seule qui ne se fait pas autant remarquer que d'habitude, c'est Lana. Elle est souvent sur son téléphone, elle s'efface complètement de la conversation dès que Ryan prend la parole.

Nous nous rendons au bar où nous avons l'habitude d'aller, heureusement personne ne me reconnaît. Il n'y a pas énormément de monde, normal pour un dimanche soir. Taylor et Théo vont danser, me laissant seule avec les deux qui ne peuvent pas se regarder sans se fusiller du regard. Je me dois d'intervenir, je n'aime pas du tout la tension qui règne.

— Il faudrait que vous ayez une conversation, tous les deux.

— Pour quoi faire ? Il ne veut rien entendre, râle Lana.

Elle a complètement perdu son sourire. La peine dans ses yeux me fend le coeur. Moi qui ai toujours cru qu'elle jouait avec lui, elle semble bien plus touchée par la situation que ce qu'elle devrait. Elle se lève et s'apprête à aller danser, quand il daigne lui adresser la parole.

— Tu n'as qu'à aller parler avec ton français, je suis sûr qu'il acceptera de te sauter et de le dire à personne.

Elle lui jette un regard noir.

— Ne t'avises pas de me parler comme ça encore une fois, ou je peux te jurer que tu n'en sortiras pas indemne. Tu es doué pour sauver les apparences, mais crois-moi, je ferais en sorte que tout le monde sache quel enculé tu es.

Il se lève à son tour, ils se regardent en chien de faïence. Il pose ses deux mains sur la table en s'avançant vers elle, menaçant.

— Et qui te croira, hein ? Personne n'écouteras un seul mot qui sort de ta bouche.

Ils ne semblent même plus se rendre compte que je suis là. La jolie rousse esquisse un mouvement de recul. Mais elle semble se ressaisir vite, la lueur dans son regard change. Elle s'apprête à le détruire. Elle pose ses deux mains sur la table également, approche son visage du sien. La scène est irréelle, ils ne sont qu'à quelques centimètres l'un de l'autre alors qu'elle se lâche complètement.

— Tu n'as jamais mérité la moitié de l'attention que je t'ai accordé, je n'aurais jamais dû avoir pitié de toi. Je devrais te remercier, tu m'as ouvert les yeux sur une chose : je n'abaisserai plus jamais mes standards. Tu n'es rien, tu n'es personne. Tu profites de gens qui ne te connaissent même pas, sinon ils ne t'adresseraient même pas la parole. Tu es une sous merde, plus jamais je ne m'abaisserai à fréquenter quelqu'un comme toi.

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