𝗦𝗮𝘃𝗲 𝗠𝗲 𝗙𝗿𝗼𝗺 𝗧𝗵𝗲 𝗙𝗹𝗮𝗺𝗲𝘀 - 𝗍𝗈𝖽𝗈𝖽𝖾𝗄𝗎

𝟷.

Deux semaines. Ceci correspondait au temps qui s'était écoulé depuis la disparition de Shoto Todoroki. Deux semaines qu'il était retenu dans ce qui s'apparentait à une vieille cave sale et sinistre. Deux semaines que son ravisseur lui rendait visite quotidiennement et s'amusait cruellement à le faire souffrir toujours plus que le jour précédent.

On l'avait à peine nourri et la faim lui tordait douloureusement le ventre. Il n'avait droit qu'au minimum d'eau pour survivre et sa gorge lui était devenue si sèche, qu'elle lui faisait mal au point qu'il peinait à parler normalement. Son corps, évidemment, en payait les conséquences. La fatigue et le sentiment de faiblesse prenaient possession de chaque infime parcelle de son être, et ne cessaient de gagner du terrain. Demandant plus d'énergie qu'il n'en avait, l'utilisation de son alter lui était presque impossible. Sa peau avait perdu son éclat de vie et la saleté assombrissait sa pâleur. Plusieurs entailles et égratignures, brunies par le sang séché, parsemaient son visage alors que son corps laissait voir des blessures d'une envergure bien plus grande.

Des étendues rêches et rougeâtres, plus ou moins larges, étaient visibles à plusieurs endroits sur la surface de son être affaibli. Certaines disparaîtraient avec le temps, d'autres, il le savait, resteraient gravées à vie sur sa peau. Ces marques écarlates, il avait connu une seule fois auparavant, alors qu'il n'était qu'un enfant, la douleur qu'elles pouvaient provoquer. C'était des brûlures. Des brûlures qui, lui semblait-il, rongeaient sa chair chaque instant, ancraient plus profondément encore leur souffrance à travers toutes ses cellules.

Son malfaiteur, celui qui commandait et décidait des douleurs que Shoto devait endurer chaque jour, prenait un plaisir malsain à le contempler se tordre sur le sol poussiéreux de l'endroit où il le détenait prisonnier. Crématorium, celui qui était parvenu à s'emparer du dernier fils Todoroki alors que la ligue des vilains attaquait Yuei, se délectait de le voir geindre et hurler sous l'ardente chaleur de ses flammes d'un bleu froid.

Les premiers jours, Shoto tentait de retenir au mieux ses cris de douleur ainsi que ses pleurs, ayant rapidement compris ce que Crématorium attendait de lui. Il ne voulait pas d'argent. Ne cherchait pas non plus à obtenir des informations. Rien de cela ne l'intéressait. Tout ce qu'il souhaitait, c'était faire souffrir Shoto Todoroki de ses propres mains. L'apprenti héros n'avait donc aucune intention de lui donner ce qu'il convoitait, c'était pour cela qu'il s'évertuait à garder une apparence impassible face aux coups brutaux et au feu brûlant de son ravisseur. Mais les douleurs qui lui étaient infligées, étaient bien trop importantes pour qu'ils puissent les supporter en restant inexpressif plus de quelques courtes minutes.

Perdant de sa force chaque jour, il cédait de plus en plus rapidement aux hurlements effroyables alors que les torrents de larmes inondaient son visage abîmé. Maintenant, il n'essayait même plus d'y résister. Son corps et son esprit avaient été meurtris, à un tel point que pleurer et crier lui étaient presque impossible. Même pour cela, il n'était même plus capable de fournir suffisamment d'énergie. Ses cris étaient devenus de pitoyables geignements étouffés et ses pleurs de minces filets d'eau qui s'asséchaient dans les secondes suivant leur apparition.

Shoto ne souhaitait plus qu'une seule chose. Qu'on le sorte de là. Il n'en pouvait plus, ne savait pas combien de temps encore il parviendrait à tenir face à cet enfer. L'unique chose qu'il espérait dorénavant, était qu'on vienne le sauver. Et ce fut ce qui arriva. 

Alors que sa troisième semaine passée ici débutait, Crématorium descendit les marches de l'escalier qui menait à cette cage de torture, sans savoir qu'il avait été suivi. Les héros étaient finalement parvenus à retrouver sa piste. Tandis que plusieurs d'entre eux s'attelaient vivement à neutraliser le vilain, d'autres se pressaient pour mettre en sécurité la victime. Mais Shoto ne vit rien de tout cela. Quand ses sauveurs arrivèrent, lui était inconscient depuis déjà un certain nombre d'heures.