La Colocation de l'amour

Jour 1 - Soie

De la soie.

Samuel doit bien se l'avouer, il est quand même plus habitué au coton, voire à l'acrylique de ses boxers et caleçons. Le contact est très agréable sur ses fesses, frais, léger. Le jeune homme se regarde dans le miroir. Il a enfin repris le sport, son torse est musclé, un peu halé, et assez fin pour mettre en valeur le bikini noir. Il aurait cru que cela ferait trop féminin, mais en fait pas du tout.

Le slip est noué sur ses hanches, il sera extrêmement facile de le dénouer, d'une seule main. Samuel ricane, non, il faudrait éviter d'avoir une érection maintenant, ce n'est pas le moment, pas encore tout à fait.

La pièce du haut recouvre ses tétons, mais il suffira d'une seule caresse pour voir pointer ses piercings à travers le tissu.

Le jeune homme fait encore un tour sur lui-même. Il a toujours été plutôt glabre, il n'est même pas obligé de se faire épiler comme Pix. Il monte les bras au-dessus de sa tête. La lingerie suit le mouvement. Ouais, il est à croquer. S'il ne se fait pas renverser immédiatement, c'est que ses amants sont devenus complètement aveugles.

Il est allé chez le coiffeur, s'est fait faire les ongles des mains et des pieds, et il inaugure un nouveau piercing dans le nombril. Le petit anneau doré ressort entre sa peau bronzée et le tissu noir.

C'est juste parfait.

— Sam, tu es là ?

— J'arrive, j'arrive...

— Mais tu mets combien de temps pour essayer un maillot de bain, franchement ?

La tête d'Alex s'introduit entre les rideaux de la cabine d'essayage. Il le voit, il marque un blanc en regardant Sam des pieds à la tête.

— Un slip de bain pour aller nager, Sam, fait-il. Avec ça tu vas arriver dans l'eau et tout va se dénouer, et en plus tu va te retrouver la queue à l'air en un rien de temps.

Samuel souffle fort tout en ôtant l'ensemble. C'est beaucoup moins érotique que dans sa vision, puisqu'il a dû garder son boxer Pokemon pour faire son essayage.

— Tu n'as même pas rougi ! D'habitude tu rougis !

— Oui ben excuse-moi, répond Alex en récupérant le slip de bain choisi ar Sam ainsi que l'ensemble en soie. Je trouve que les cabines d'essayages sont des tue l'amour. Y'a du monde, c'est étroit, ça pue, et y'a toujours un vieux qui viens ouvrir le rideau en pensant qu'il n'y a personne.

Sam se rhabille en vitesse avant de suivre son copain jusqu'à la caisse de la toute petite boutique de lingerie masculine où il vient de dépenser une partie de ses économies.

— Ça t'est déjà arrivé ? Demande-t-il.

— Oui. Depuis je n'essaie plus rien. Plus rien.