Chapitre 2.

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Calliopé

— Attends... tu as fait quoi ?!

— Chut ! Putain, Aby ! Tu m'avais promis de ne pas crier.

Je regarde autour de nous pour vérifier que personne ne nous a entendues. Par chance, les toilettes sont désertes.

Quand je suis revenue dans la voiture sans son muffin, Aby m'a demandé ce qu'il s'était passé. Une fois arrivée au lycée, je l'ai entraînée dans les toilettes et lui ai tout raconté.

Étant donné la tête qu'elle fait maintenant, je sens qu'elle est choquée de mon comportement. Elle me regarde ébahie, puis éclate de rire.

— Tu as versé du café sur la tête d'un mec hyper canon, arrive-t-elle à dire entre deux éclats de rire.

— Ce n'est pas drôle Ab' ! je réplique, vexée.

— Pardon, pardon, c'est juste que ça ne te ressemble tellement pas... dit-elle, une main posée sur son ventre, essayant d'arrêter de rire.

— Bref, j'espère que je ne vais pas le revoir mais je ne sais pas... j'ai comme un mauvais pressentiment...

— Arrête un peu ta paranoïa ! Tu imagines le pourcentage ridicule que tu as de le revoir ? C'est la même chose que si je rencontrais Harry pour de vrai et qu'il me faisait un bisou et que...

Je ne l'écoute plus. Quand ma meilleure amie commence à fangirler sur les One Direction, rien ne l'arrête.

*Votre attention s'il vous plaît. Les élèves de terminale sont attendus dans le gymnase pour découvrir leur classe. Je répète, les élèves...*

— Merde Calli on va être en retard !

Je me regarde une dernière fois dans le miroir, réajuste mon débardeur et nous sortons des toilettes.

Des dizaines de lycéens vagabondent dans les couloirs. On marche le long des casiers, avant d'atteindre le gymnase, dont Aby pousse la porte. Il y a déjà plein de gens installés sur les gradins. Mon cœur bat de plus en plus vite, et ma gorge s'assèche. Etre de retour au lycée m'angoisse encore plus que ce que j'imaginais ! J'essaye de refermer la porte discrètement, pour qu'on ne se fasse pas remarquer.

— Ils sont là-bas ! hurle Aby.

Ok, pour l'entrée incognito, c'est raté. Tous les regards se tournent vers nous alors que je pousse Aby pour avancer plus rapidement, morte de trac J'ai l'impression que les gens chuchotent sur mon passage, s'interrogeant surement à propos de mon retour après cette demi-année d'absence. Je tente de calmer le tremblement de mes mains.

Tout va bien Calliopé, C'est dans ta tête tout ça, ils ne te veulent aucun mal.

On rejoint notre petit groupe qui s'est installé sur les gradins de gauche. Pour l'instant il y a Simon et un autre gars, qui s'appelle James... je crois. Je n'ai pas trop eu le temps de le connaître car il est entré dans notre bande un peu avant que mes parents divorcent, mais je le trouvais sympa.

Mon copain m'attrape par la taille et m'attire contre lui. J'enfonce ma tête dans son cou et respire son odeur familière. Elle me rassure tellement. Et même si ça fait seulement une semaine que je ne l'ai pas vu, il m'a vraiment manqué.

— Salut toi ! murmure-t-il contre mes cheveux.

— Bonjour toi ! je réponds en me redressant et lui faisant un rapide baiser sur les lèvres.

Des petits frissons parcourent immédiatement mon corps.

— Jeunes gens ! La règle du lycée stipule qu'il est strictement interdit de fricoter dans l'enceinte de l'établissement, nous reprend un surveillant.

Je me sépare de Simon. Je préfère être sage et faire ce qu'on me dit, pour ne pas avoir de problèmes. Exactement le contraire de ce que j'ai fait ce matin. En repensant à ça, j'avale ma salive de travers et mon cœur bat plus vite. Il faut que je me calme. Je ne le reverrai jamais de toute façon, inutile de paniquer.

Je m'assoie sur les gradins entre Simon et Abygail. Le directeur commence son fameux speech interminable sur le fait que nous sommes en dernière année, et qu'il faut nous prendre en main. Je regarde à ma droite et remarque qu'Aby est sur le point de s'endormir. Je lui donne un petit coup de coude, elle me répond avec un regard blasé et lève les yeux au ciel. Je ris doucement.

Cela fait maintenant vingt minutes que le directeur parle et rien ne semble l'arrêter, alors j'entame une conversation à voix basse avec Simon.

Tout à coup, la porte s'ouvre. Je ne peux pas voir la personne qui entre à cause du gars devant moi qui possède une grosse touffe de cheveux.

— Tiens, pourquoi ne suis-je même pas surpris de votre retard M. Miller ? Allez vite vous asseoir avant que je ne m'énerve, menace le directeur.

— Bonjour à vous aussi monsieur ! Vous m'avez tellement manqué cet été, si vous saviez...

Tout le monde éclate de rire mais franchement, je ne vois pas ce qu'il y a de drôle.

La personne devant moi décale enfin sa tête et je peux voir qui est le jeune homme en retard.

Mon cœur rate un battement. Pas lui. Pitié, pas lui. C'est le gars du café. Je prie intérieurement pour qu'il ne me voit pas et me recroqueville sur les gradins.

Par chance il monte les marches de l'autre côté, et va s'installer avec la bande des footballeurs. Il fait tranquillement un check à tout le monde, alors que le directeur attend qu'il soit assis. Après avoir fait la bise à toutes les pom-pom girls, il s'installe et prend une fille sur ses genoux.

— Vous pouvez recommencer à parler, hein !

Nouvel éclat de rire général.

J'ai envie de pleurer. Qu'est-ce qu'il fait là ? Mais qu'est ce qui m'a pris aussi ! De toute façon, il va sûrement ne pas faire attention à moi. Ou alors s'il m'agresse, je m'excuserai et ce sera terminé. Voilà, je vais faire ça.

Le directeur repart dans son discours et Aby me donne un coup de coude pour attirer mon attention.

— Le mec qui vient de rentrer, c'est Evan. Il est arrivé un peu après ton départ. Il y a des rumeurs comme quoi il était en prison avant d'arriver ici. Ne t'approche pas de lui, il est dangereux Calli !

D'accord, déjà que je flippais avant, maintenant je suis complètement paniquée. De la prison ? Mais c'est quoi ce malade !

— Ça va Calli ? T'es toute blanche, tu vas faire un malaise ? me demande Aby.

— C'est lui Aby. Le mec du café. C'est lui, j'avoue d'une voix tremblante.

— Non ? Lui ? Calli mais dans quoi est-ce-que tu t'es embarquée, mon Dieu !

Elle a l'air encore plus paniquée que moi.

— Les bavardages au fond ce n'est pas bientôt fini, oui ! s'énerve le directeur.

Tous les regards se tournent vers nous. Y compris celui d'Evan. Et quand je croise son regard, je sais qu'il m'a reconnue. Il articule silencieusement des mots qui me font froid dans le dos.

« Tu es morte princesse. »

Je suis vraiment dans la merde.


Bad choice, Bad boy (High School Challenge, Sous contrat d'édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant