𝐏𝐑𝐎𝐋𝐎𝐆𝐔𝐄

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𝐕𝐈𝐍𝐂𝐄𝐍𝐙𝐎

— Nous recevons avec nous monsieur Moretti ! Veuillez l'accueillir avec une ribambelle d'applaudissements ! s'exclame le présentateur télé avec un geste théâtral, me signalant d'entrer.

Je resserre ma cravate, lisse d'un geste las mon pantalon crème, et fais mon entrée sur le plateau, sous les feux des projecteurs. Les applaudissements fusent, mais ils me paraissent déjà lointains, comme s'ils n'étaient pas destinés à moi.

Je m'installe sur un siège imposant, et je croise les jambes avec nonchalance, attendant le moment où je pourrai enfin quitter cet endroit.

— Monsieur Moretti ! Comment allez-vous ? demande-t-il, son sourire radieux collé à son visage, comme si sa question n'attendait pas de réponse.

Une question inutile, une façon de meubler le vide de cette émission, de me faire perdre un temps précieux.

Je réponds, poli mais froid :

— Très bien, merci. J'espère de même pour tout le monde dans la salle.

Quelques voix s'élèvent en réponse, mais je n'y prête même pas attention.

— Vous êtes aujourd'hui un symbole fulgurant pour le pays avec vos généreux dons envers les associations, certains dépassant même la barre des quatre-vingt millions ! dit-il, sa voix jubilante.

L'envie de souffler me submerge, mes lèvres se pincent. C'est toujours la même rengaine : parler de mes actions pour les enterrer dans un océan de flatteries.

Je m'apprête à répondre, quand il reprend soudainement :

— Dites-nous, monsieur Moretti, faites-vous cela pour votre image d'homme irrésistible, ou est-ce vraiment sincère ? demande-t-il, ses yeux plissés comme s'il était sur le point de découvrir un secret inavouable.

Je le fixe un instant. Une pointe d'irritation traverse mon esprit. C'est exactement ce qu'il attend : un moment où l'on me dévoilerait ma "vraie" nature.

— Je fais cela parce que je le souhaite, monsieur, rétorqué-je, mon ton glacial cachant mal un agacement grandissant. Je n'ai pas besoin de me justifier.

La salle se tait, et la tension entre nous devient palpable. Le journaliste semble avoir trouvé son adversaire, mais il n'y a ni victoire ni défaite dans cette guerre silencieuse.

Je relève lentement la tête vers les coulisses, la mâchoire crispée. Mon demi-frère, Valentino, secoue négativement la tête. Il m'ordonne silencieusement de ne pas bouger, de ne pas quitter le plateau sans prononcer un mot. Il me connaît à la perfection.

Si cela n'avait tenu qu'à moi, je n'aurais même pas fait l'effort de venir. Mieux vaudrait nourrir les rumeurs qui m'entourent : celle de l'homme distant et irrésistible, destiné à séduire un public féminin avide. Je déteste profondément ce genre d'émissions inutiles, destinées uniquement à alimenter les blogs et les journalistes en quête de scandales.

La vérité que l'on cherche à forcer dans cette pièce n'existe tout simplement pas.

Du moins... tant que je ne la laisse pas éclater au grand jour.

— Je vois que vous demeurez toujours aussi glacé ! rigole-t-il, cherchant à détendre une atmosphère déjà tendue.

Je me contente d'arquer un sourcil, un léger soupir m'échappant sans que je m'en rende réellement compte. Je décroise mes jambes et me prépare à quitter cet endroit, lasse de cet exercice futile. Pourtant, une voix inattendue s'élève au fond de la salle, m'obligeant à patienter quelques secondes de plus :

— E-Excusez-moi ?

Une jeune femme se lève, sa chevelure rousse scintillant sous les projecteurs. Elle descend lentement les quelques marches qui la séparent du centre du plateau. Je discerne alors plus nettement les traits fins de son visage, empreints d'une détermination froide.

— Oui, mademoiselle ? Pouvons-nous lui apporter un micro ? demande le présentateur, d'un geste distrait, appuyant simultanément sur son oreillette.

Un homme en tenue noire lui tend le micro, et elle ne se fait pas prier pour lancer, sans la moindre gêne :

— Je crois que vous prenez Monsieur Moretti de haut en raison de votre classe inférieure. Elle marque une pause, ses iris émeraude glissant lentement sur mon visage. Certes, Monsieur Moretti évite souvent de parler de ses généreux dons ou de ses occupations, mais est-ce vraiment une raison pour le réduire à un intrus ? Aimeriez-vous, vous-même, qu'on vous enferme dans une case à cause de votre statut et de votre apparence ?

Le présentateur, manifestement pris de court, se redresse brusquement. Son sourire s'efface aussi vite qu'il est apparu, et son ton devient sec, presque menaçant. Il interrompt la jeune femme d'une manière glaciale, balayant d'un geste l'instant de rébellion qu'elle a osé déclencher :

— Très bien ! C'était "Rodrigo Show", à bientôt !

Le micro est arraché de la main de la jeune femme, et un malaise s'installe dans l'atmosphère. Aucun mot ne vient rompre cette tension, chaque regard, chaque mouvement semble suspendu dans un espace où la liberté d'expression se trouve étouffée.

— Bien, je crois que nous avons terminé, je lâche dans un sourire arrogant.

Il me faut à peine quelques secondes pour quitter le plateau, suivis de près par mon demi-frère, qui, comme à chaque émission, me balance ses éternelles remontrances :

— Fais un effort, Vincenzo ! Ce n'est pas comme ça que tu arriveras à maintenir ton image intacte, siffle-t-il entre ses dents.

— Laisse-moi tranquille, je réplique sèchement.

Je claque la portière de ma Chevrolet grise, allumant le moteur qui rugit dans l'air, tel un coup de tonnerre. Le blond souffle, s'installe bruyamment sur le siège passager, et son index glisse déjà sur l'écran de sa tablette, prêt à signaler les blogs qui me critiquent.

— D'ailleurs... C'était qui, cette femme ? demandé-je, le souvenir de son discours presque protecteur flottant encore dans ma tête.

— Qui ? La rousse ? demande-t-il, sans vraiment détourner les yeux de son écran.

— Ouais.

— C'est une petite journaliste en herbe. Elle a d'ailleurs déposé son CV dans notre boîte mail pour alimenter notre blog, explique-t-il, toujours aussi distrait, tandis que je hoche la tête.

Je n'avais pas vu ça venir.

J'ai apprécié le fait qu'elle ne retienne pas ses mots, mais surtout le fait qu'elle ait osé prendre ma défense devant tout ce public. Elle pourrait devenir un atout sur mon échiquier, un pion stratégique pour maintenir l'image des Moretti à flot.

— Mets son CV de côté, il m'intéresse, dis-je enfin.








Hello, mes étoiles ! Ça gaze ? ^^

Euh... surprise ?

J'avoue que mes enfants m'avaient manqués, mais il m'a fallut beaucoup de temps pour tout restructurer et la remettre à mon goût ! Je tiens à dire que IYH n'est plus une darkromance mais une romance psychologique, hihi :)

J'ai hâte que vous découvriez cette toute nouvelle version...

P.S : la sortie des chapitres sera super irrégulière ! Je me concentre avant tout sur mon chouchou TPOC !

Aller, prenez soin de vous.
Love, love, Rachel !

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 07 ⏰

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𝐈𝐍 𝐘𝐎𝐔𝐑 𝐇𝐀𝐍𝐃𝐒 (en réécriture) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant