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Notre première année universitaire est terminée. Nous méritons quelques vacances, pour décompresser après les examens et avant de commencer nos jobs d'été, pour renflouer les caisses en vue de l'année prochaine. Avec mes deux meilleurs potes, Alexis et Fabien, nous prenons le train, direction le sud de la France. En ce qui concerne Alexis, notre amitié remonte au collège. Comme nous sommes partis dans la même ville pour les études supérieures, nous avons pris une colocation. Nous étions sûrs de nous entendre. Enfin, il y a une différence entre voir un pote régulièrement et partager le même espace en permanence. Finalement, tout s'est bien passé et je crois même que notre amitié s'est renforcée. Fabien, lui, je l'ai rencontré sur les bancs de la fac. J'étais un peu perdu au début, lui aussi et c'est ensemble que nous avons affronté toutes les difficultés d'une première année de liberté et d'indépendance, loin des parents.

Ces vacances se présentent donc bien, avec des potes, pour partager une place de camping. Une solution évidente pour le côté économique, bien sûr, mais aussi parce qu'on veut profiter un maximum, sans s'embêter avec les horaires et les contraintes d'un hôtel.

– Pas mal comme standing.

Nous avons quand même loué un mobile home, on ne se voyait pas dormir sous une tente. C'est donc un séjour au camping un peu amélioré dont nous allons profiter.

– Y a quand même un souci.

En explorant les lieux, ce qui ne prend pas beaucoup de temps pour un mobile home, il y a effectivement un détail auquel nous n'avions pas pensé. En nous focalisant sur le prix, nous avons oublié de lire l'ensemble de la brochure. Et dans l'espace que nous avons loué, il y a un lit double et un lit individuel.

– On fait comment ?

– Alexis et moi on prend le lit double.

– Ça ne vous dérange pas ?

– Non, si vraiment y a un problème l'un de nous dormira par terre.

Mais il n'y aura pas de problème. Enfin je ne pense pas. Dans l'appartement on a des chambres séparées, certes, mais collées l'une à l'autre. Je sais qu'il ne ronfle pas et apparemment, moi non plus. Il n'y a jamais eu de plainte.

– Plage ?

Évidemment, nous allons commencer par aller voir la plage, avant de découvrir toutes les activités proposées par le camping. Alexis et moi commençons à nous déshabiller, pour enfiler le short de bain.

– Vous faites quoi exactement ?

Je suis déjà à poil. C'est vrai que devant mon meilleur pote je n'ai pas de pudeur, on se voit souvent nus dans l'appartement, surtout quand la chaleur commence à monter, de plus en plus tôt chaque année...

– Euh, c'est comme dans les vestiaires.

Fabien nous regarde. On sent qu'il hésite. Et puis, pour ne pas paraître trop pudique, il commence aussi à se déshabiller, devant nous. On va partager un petit espace pendant deux semaines, ce sera compliqué s'il faut sortir chaque fois que l'un de nous se change. Il se met quand même de dos et se dépêche d'enfiler son caleçon, il va falloir qu'il se détende, on est entre nous.

– Waouh, c'est énorme.

La plage ! Elle est effectivement très large et il n'y a pas encore beaucoup de monde. Il faut en profiter. Une baignade, lézarder au soleil, les vacances commencent vraiment très bien.


Nous restons près de deux heures au soleil, une très mauvaise idée quand on est encore totalement blanc. On sait déjà qu'il va falloir lutter contre les coups de soleil. Disons que ça fait partie de l'ambiance. Puis nous retournons au mobile home, pour déposer nos affaires et aller explorer le reste du camping.

– Y avait de belles vues sur la plage.

– Quoi ?

– Des filles magnifiques. Ça va être dur de se retenir.

– Ouais, le soleil, la mer, des beaux corps dénudés. Je sens qu'on va se soulager souvent.

– Les toilettes vont beaucoup nous servir.

– Ou sous les douches.

Fabien semble étonné. Enfin, plus précisément, d'après son regard, il est surpris de réaliser qu'il n'est pas le seul à se soulager en se lavant. On croit souvent être le seul à pratiquer certaines choses, avant de découvrir que beaucoup d'hommes ont les mêmes idées.

– Elles sont collectives.

– On trouve toujours des solutions quand on a un besoin urgent de se faire plaisir.

Je croise rapidement le regard d'Alexis. C'est suffisant pour qu'on se mette d'accord. Même si ce sera difficile, on va devoir convaincre Fabien de faire comme nous, quand nous sommes tous les deux à l'appartement...


Nous avons passé notre première soirée de vacances sur notre emplacement de camping, avec un barbecue et beaucoup de bière. Nous sommes là pour profiter de chaque instant, en caleçon de bain, nous n'avons pas mis grand-chose d'autre dans nos sacs. Nous n'avons pas l'intention de nous habiller énormément pendant ces quinze jours.

– Vous...

Fabien est vraiment très pudique. Ou alors, Alexis et moi sommes bien trop ouverts. Nous avons pris nos habitudes, sans nous rendre compte que tout le monde ne partage pas une si grande complicité.

– Moi je dors toujours à poil.

– Moi aussi, mais là vous allez partager le même lit.

– Et alors ?

– Je trouve ça... bizarre.

– T'inquiète pas, on ne va pas se toucher, on est juste deux mecs qui partagent un grand lit.

Fabien n'a pas vraiment l'air convaincu par ma logique. Il laisse tomber la discussion, faisant semblant d'être ouvert d'esprit et de finalement trouver la situation normale.

Nous nous glissons dans le lit. Fabien s'endort rapidement. La journée a quand même été bien remplie, surtout qu'on s'est levés tôt pour prendre le train. Et puis, l'avantage du mobile homme est qu'il possède une petite climatisation, suffisante pour nous éviter de transpirer comme des porcs sous les draps. Alexis et moi, nous sommes allongés face à face. Un regard suffit pour qu'on se comprenne. Le plus discrètement possible, chacun prend son sexe dans sa main et commence un lent mouvement de va-et-vient. On se fixe droit dans les yeux, le challenge de ce soir est de réussir à être le plus silencieux possible. Pas de gémissements, pas de bruits de masturbation trop évidents. Il ne faut pas réveiller notre pote. Alexis tend le bras pour attraper un mouchoir et m'en tend un. Nous avons tellement l'habitude de le faire ensemble que nous avons fini par être parfaitement synchronisés. C'est l'étape la plus difficile, jouir sans pousser un cri de plaisir... Ensuite, eh bien l'un après l'autre on file discrètement aux toilettes, surtout pour se débarrasser des mouchoirs.

Trois amis - Été 2022Où les histoires vivent. Découvrez maintenant