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𝙣𝙖𝙗𝙞𝙡
𝗷𝘂𝗶𝗹𝗹𝗲𝘁 𝟮𝟬𝟬𝟲
Allongé sur mon lit j'observe le plafond alors que la petite brune à côté de moi me parle depuis quelques minutes. J'ai perdu le fil de la conversation, j'avoue.
— Enfin, j'ai pas tout compris à cause du réseau et tout mais je crois que mes parents vont finir par l'adopter le petit tellement ils ont l'air de l'aimer.
Elle soupire en se mettant sur son flanc pour regarder le profil de mon visage et j'ai l'impression qu'elle me brûle rien qu'avec ses iris foncés. Moi, je garde toujours mes yeux fixés au plafond, j'aime pas trop parler des darons.
— Tu kifferais avoir un autre frère ?, je lui demande en tournant ma tête vers elle pour l'observer à mon tour.
— J'sais pas, c'est chelou quand même. On aurait beaucoup de différence mais j'adore les enfants, elle me répond avec un sourire discret aux lèvres.
— J'avoue que tu gères avec les petits.
Elle hoche la tête, toujours le sourire aux lèvres et je la suis en l'imaginant avec des enfants. Tous les petits de la cité la kiffe et elle leur rend bien. En quelques mois c'est ouf la complicité qu'ils ont créé.
Puis je pèse le pour et le contre dans ma tête. J'ai envie de lui parler à mon tour de mes parents. Mais j'en parle jamais, je suis pas très expressif là dessus. Mais c'est Lucia.
— T'sais moi je parle pas beaucoup de mes darons.
Elle se redresse en me regardant me faisant comprendre qu'elle est à mon écoute et je souffle un bon coup en plongeant mes yeux dans les siens tout en essayant d'arrêter les nombreuses questions qui me passent par la tête.
— Je connais pas ma mère, je lâche directement. Elle s'est barré quand on était tout petit avec Tarik. J'ai presque pas de souvenirs avec elle et on a toujours dû compter seulement sur mon père. Il a joué le rôle du papa et de la maman. Et en vrai, j'aurais pas pu rêver mieux. C'est mon héros, je souris en pensant à mon père, je sais pas comment je pourrais m'en sortir sans lui et Tarik, je soupire en m'imaginant sans eux et je me reprends pour continuer mes explications. Enfin bref, mon père a toujours tout géré mais la justice l'a rattrapé. C'est pas un saint, pas du tout même. Il a eu pleins de problèmes dans sa vie mais je te promets qu'il est incroyable.
Je relève ma tête, l'ayant baissé durant mon monologue pour ne pas me laisser déconcentrer par ses yeux. Je finis par faire rencontrer nos regards pour voir ses yeux me fixer avec intensité. Je lui souris presque timidement, un peu gêné de me livrer autant.
— Il est en prison, je lâche brusquement.
Elle se redresse d'un coup et ses yeux s'écarquillent presque, elle ouvre plusieurs fois la bouche mais rien ne sort. Je pince mes lèvres pour me contenir devant son visage gêné qui me donne envie de rire.
