[Eldarya][OC-Nevra]Un millier d'année

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Cela faisait des jours qu'il ne l'avait pas vu. Elle était partie rejoindre son frère pour un peu de repos mérité. Il avait voulu l'accompagner, mais ses obligations l'avaient retenu. Cela faisait maintenant dix jours. Il les avait tous comptés, un par un, laissant les journées défiler, presque passivement. Son entourage, famille et collègue, n'avait pas été dupe de son état. Alors, ils avaient essayé de le distraire, de le secouer. Mais rien n'y faisait. Chaque fois qu'il était revenu dans ses quartiers, qu'il s'était allongé dans son lit, il avait saisi l'oreiller sur lequel elle dormait. Il emplissait ses narines de son parfum s'estompant à mesure que les jours passaient.


Et puis enfin le jour de son retour était arrivé. Une angoisse de jeune amoureux l'avait alors saisit à son réveil, malgré leurs sept années de relation. Sera-t-elle heureuse de le revoir ? Comment se passera leur baiser de retrouvailles ? À son grand étonnement, Nevra se sentit comme un jeune jouvenceau découvrant les secrets de l'amour. Mais, à l'angoisse, se mêlait également l'excitation. Il s'était levé, lavé, habillé. Il devait se faire beau pour sa bien-aimée. Lorsqu'il voulut sortir, il remarqua une lettre glissée sous sa porte. Elle était signée de Huang Hua, en personne. Il l'ouvrit et sourit : il avait quartier libre aujourd'hui. La Fenghuang se montrait toujours aussi attentive. Pour un peu, il l'aurait embrassée. Pas sur ses lèvres bien sûr. Elles appartenaient à Eweleïn et les siennes n'étaient consacrées qu'à sa dulcinée.


Débarrassé de ses obligations de bras droit, il se précipita vers l'extérieur, croisant, sans faire attention, Karenn et Chrome batifolant. Les deux amoureux, en revanche, l'avait aperçu au loin, courant presque dans la salle des portes vers la sortie du Q.G. Un sourire attendrit s'était dessiné sur leurs lèvres. Il était bon de revoir Nevra revivre un peu.


Il traversa le marché, le refuge, continuant sa route jusqu'aux portes puis vers les plaines extérieures. Il voulait l'apercevoir. Mais le soleil n'avait commencé que le premier quart de son ascension. Il fallait encore attendre un temps incertain. Qu'importe. Il attendrait. Et pour concrétiser sa détermination, il s'assit sur une hauteur, les yeux vers l'horizon. Il ne fit pas attention aux salutations des badauds qui passaient, ni aux familiers qui avaient commencé à se rapprocher de lui. Même Sheïtan n'avait pas réussi à le sortir de son attente. Seules ses mains, se tortillant encore et encore l'herbe qui l'entourait, indiquaient qu'il était un être encore vivant.


Lorsque le soleil atteignit son point culminant, il aperçut, enfin, une petite tâche à l'horizon. Il plissa les yeux, se figea tout entier et attendit que ce point se rapproche. Il aperçut alors les prémices d'une chevelure bleutée et ondulée, une peau albâtre vêtue d'un tissu de mousseline légère, montée sur un équidé imposant et noir. Aucun doute possible : c'était elle.


Alors il se leva, prit quelques instants pour réfléchir à ce qu'il devait faire. Attendre encore ou courir à sa rencontre ? Mais son corps répondit à la place de son esprit. Il courut, laissant son cœur s'alléger à mesure que Cayline se dessinait plus distinctement. Cette dernière le vit également et le palpitant du vampire manqua un battement lorsqu'il la vit descendre de sa monture pour le rejoindre en courant. Elle aurait pu le rejoindre au galop, mais non. Elle souhaitait courir elle aussi à sa rencontre.


Enfin, Nevra saisit sa dulcinée dans ses bras, la serrant contre lui, s'enivrant de l'odeur de ses cheveux. Puis, il lui embrassa le cou, la joue, la commissure de sa bouche et enfin ses lèvres avec une passion nouvelle. Elle répondit à son étreinte, à son baiser, mêlant bientôt sa langue à la sienne. Il eut l'impression qu'un poids énorme s'ôta d'eux. Il se sentit léger, vivant.Lorsqu'ils finirent leur embrassade passionnelle, ils ne dirent pas un seul mot tandis que leurs fronts se touchaient, que les yeux restaient clos. Il n'y avait pas besoin de parler à cet instant. Juste de profiter. Quelques instants plus tard, la monture de Cayline les rejoignit, poussant doucement les amants de son museau.


-Je suis ravie de te revoir aussi Achille, déclara le vampire après un rire bref.


Il flatta son encolure puis, difficilement, les deux amants se lâchèrent. Il valait peut-être mieux qu'ils rentrent. Alors, Nevra monta sur Achille et aida sa compagne à monter devant lui. Tel un prince charmant, il se saisit de la bride, collant le corps de Cayline contre lui. Sur le chemin de retour, il profita de cette proximité pour s'imprégner d'elle, entièrement, tandis que l'olympienne se calait contre son torse. Un profond bien-être le saisit. Il eut la sensation de revivre. Contre son oreille, il décida de lui chuchoter des mots doux et sincères, ceux qu'il avait eus sur le cœur ces dix derniers jours.-Je t'aime, Cayline et je t'aimerai mille ans et mille années encore.Il ressentit le cœur de l'olympienne s'accélérer à l'unisson avec le sien. Son visage se tourna, offrant aux vampires des lèvres à embrasser. Il répondit à l'invitation, déposa un énième baiser sur sa bouche gracieuse, se promettant plus de baiser encore lorsqu'ils seront seuls.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 28, 2022 ⏰

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