Chapitre 3 (26) : Expression of trust

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Il pousse un profond soupir.

« Et puis... Fais attention à toi. S'il te plaît. »

Ses mots sont lourds de sens. Tellement lourds que je ne peux retenir un frisson. Son inquiétude va devenir contagieuse. Et puis, vous voulez que je dise quoi ? Elle est légitime. Sachiko a potentiellement tué quelqu'un. Et pourrait potentiellement s'en prendre à moi, dans la logique de celui qui l'a trouvée devant le corps d'Houshang, avec du sang plein les mains.

Je me permets un signe de tête le plus rassurant possible à Ibrahim avant de rentrer dans le salon.

Ledit salon n'a rien de la prison qu'il est. Assez sombre, la télé dans le fond, des canapés répartis, un bol qui a autrefois contenu de pop-corn et très certainement celui que j'ai partagé, la dernière fois, avec Ibrahim, un environnement censé inciter au repos. Pourtant, quand j'y rentre, je me sens aussitôt agressé par une bonne dizaine de pensées paniquées et parasites. Il y a quelque chose dans ce salon qui tranche avec cette atmosphère de calme autrefois omniprésente.

Est-ce le sang qui a goutté au sol, la certitude qu'il s'agit d'un lieu d'incarcération, ou le fait que la prisonnière en question, attachée les mains dans le dos et les bras immobilisés, une corde autour de sa cheville l'empêchant de s'éloigner du canapé, me regarde avec un sourire carnassier ?

Je ne sais pas, et je ne veux pas savoir.

Elle est assise au sol, devant le canapé, jambes croisées. Continuant de me fixer alors que je vais me placer, hésitant, devant elle avant de prendre la même position, appuyé sur le pied de la table la plus proche. Essayant du mieux que je peux de ne pas croiser son regard moqueur.

Je ne me suis pas retrouvé en tête à tête avec elle depuis plus de deux mois. Depuis le trente juin, même, pour être plus, précis, le moment où Emerens et moi avons franchi cette étape dans notre relation. La revoir, comme ça, maintenant, alors que cela fait plus de deux mois que je n'ai pu lui parler en face, alors que pèse sur sa tête une suspicion de meurtre, est... Une situation très étrange, mine de rien.

Même en oubliant toute la tension qui traîne, l'urgence, et le fait que je parle à une potentielle meurtrière. Ça a quelque chose de... Plaisant d'être enfin en face d'elle, alors qu'elle ne peut plus me fuir, ni échapper à mes questions, ni se cacher.

Cette fois, elle ne peut pas m'échapper, et moi, je peux enfin la voir, et c'est sans doute ça, la cause de mon plus gros malaise.

Je ne me rendais pas compte qu'il me manquait quelque chose.

Un silence s'installe un moment, et puis, elle a un petit rire.

« Tu sais, si jamais tu voulais mater mes seins, t'étais pas obligé de m'attacher, hein ! Sauf si c'est ton truc ? On en apprend tous les jours... »

... Je– Est-ce qu'elle vient de me faire une Sukina Karasu ou est-ce que je regardais vraiment ses boobs d'un peu trop près ? ... Je préfère ne pas répondre à cette question pour le bien de ma santé mentale parce que c'est vraiment pas le moment d'y penser. En plus elle exagère, pire phrase pour débuter une conversation...

En désespoir de cause, j'éloigne mon regard du torse criminel –non, je ne regardais pas ses boobs– pour fixer le lustre au-dessus de sa tête, ignorant mes joues en train de rougir d'un seul coup.

« On pourrait parler d'un autre truc que tes boobs, bordel, Sachiko ? Je crois que c'est pas tout à fait le meilleur sujet de conversation à l'instant précis !

— Ah bon ? Sourit cette dernière, moqueuse. Pourtant c'est bien ce que tu regardais en premier, vilain petit pervers. Qu'est-ce qu'il y a, tu veux toucher ? »

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