33. Jacinthe

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« ... et, telle une jacinthe enflammée, elle fut astreinte à le désirer. »

– « Un cœur en fleur », Allie Rivoire

Non content de m'avoir magiquement transportée dans une aile inconnue du château, Hébène m'avait abandonnée à mon sort, me laissant seule face à des dizaines de milliers de livres

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Non content de m'avoir magiquement transportée dans une aile inconnue du château, Hébène m'avait abandonnée à mon sort, me laissant seule face à des dizaines de milliers de livres.

C'était la sentence à laquelle il m'avait condamnée, après s'être aperçu de mon entourloupe... et je l'avais méritée. 

J'avais cru agir dans mon intérêt et dans celui de Hans, en le séduisant, mais à présent que je contemplais la vaste bibliothèque souterraine dans laquelle il m'avait enfermée, je me sentais plus perdue que jamais. 

Je m'appuyai un moment contre le mur le plus proche, m'efforçant de faire abstraction de la sublime fresque de divinités qui recouvrait le plafond, de même que les dorures chargées de délimiter les différentes sections. 

Je n'aurais pas assez d'une vie pour étudier tous les ouvrages entreposés ici, ce qui ne pouvait signifier que deux choses : soit Hébène désirait me voir mourir, soit il m'avait laissé un indice suffisamment important pour que je déchiffre par moi-même l'énigme que constituait son existence. 

Dans un sursaut d'optimisme, je me résolus à lui faire confiance et agrippai les pans de ma robe pour me poster face au premier rayonnage : A. 

Certains noms m'étaient familiers, comme Aristote, puis Boileau, Corneille et Du Bellay, mais la plupart des auteurs qui se présentaient à moi demeuraient des inconnus, tandis que je vagabondais d'une étagère à une autre sans repérer de signe distinctif qui m'encouragerait à m'arrêter. 

Je commençais à désespérer, lorsque j'atteignis la lettre V. Presque aussitôt, mes yeux se posèrent sur un épais volume qui se détachait du meuble. Un large sourire se peignit sur mes lèvres sèches. J'en étais convaincue : les informations que je désirais apprendre depuis des jours étaient là, dans ce manuscrit. 

Pourtant, je ne me réjouissais pas seulement à la perspective de recevoir des réponses aux questions qui hantaient mon esprit : j'étais tout aussi heureuse qu'Hébène consente enfin à me dévoiler son identité, même à travers un intermédiaire de papier. 

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