SALVADO

PROLOGUE

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✹ Ava

« Sacrifice, amour, haine ». Ces trois mots je les connais par coeur, ils font partis de mon existence.

Je sens ses mains se balader sur mon corps, il tient fermement mes hanches puis descend vers mes cuisses, il les ouvre d'un coup et commence mon supplice. Je ferme les yeux, je veux oublier ce qui se passe, je me concentre sur la seule raison pour laquelle je ne résiste pas : ma soeur. Ellie a un an de moins que moi, soit 16 ans, c'est une fille innocente que je dois protéger des monstres de ce monde. Si je résiste et mets Jack en colère, il me laissera, et elle prendra ma place de martyr, ce qui est hors de question.

Après avoir fini ses affaires sur moi, mon bourreau se lève et sors de ma chambre, il s'arrête net à la sortie, puis se retourne et me colle une gifle titanesque.

J'ai mal, mais je ne pleure pas, je ne lui accorderai pas ce sinistre plaisir de me voir faible de cette manière.

- Je sors ce soir, profite de ta soirée parce que quand je reviens je passerai pas mal de temps en ta compagnie Ava, dit-il avec un sourire cynique.

Des frissons s'emparent de moi. Dégout, haine, honte, tous ces sentiments m'habitent depuis maintenant 5 ans.

Mon père est mort quand j'étais petite, ma mère a toujours été complètement dérangée. Lana Calvo est une femme alcoolique, dépendante, violente et colérique. Elle nous déteste depuis toujours, ma soeur et moi. On a toujours été battue, mais lorsque pour la première fois, j'ai vu ma mère mettre Ellie en sang, c'en était de trop.

Depuis ce jour, chaque fois qu'elle essaye de porter la main sur elle, je la provoque, espérant m'octroyer ses foudres, et ça fonctionne.

Il y a 5 ans, Lana a rencontrée Jack, un putain de drogué, elle l'a installé chez nous et depuis il me viole, sans aucun scrupule. La première fois je suis partie en pleure le dire à ma mère, espérant une quelconque réaction, je pensais que ça allait réveiller son instinct maternel et qu'elle foutrait ce tocard à la porte, mais je me suis bien trompée. Elle ma regardée droit dans les yeux et tout ce qu'elle a trouvée à dire fut : « et alors ? ».
À ce moment là, j'avais compris que j'étais complètement fichu, mais je ne voulais pas me laisser faire.

Lorsqu'il essaya de recommencer, j'étais dans ma chambre en train de faire mes devoirs, il est doucement arrivé et a bougé mes cahiers, il m'a plaqué contre mon lit et a commencé à me déshabiller. J'ai attrapé un verre sur ma table de nuit et lui ai assénée un coup digne de ce nom. Il m'a regardé intensément et s'est relevé. Je m'attendais à ce qu'il me frappe, abuse de moi ou je ne sais quoi mais il a simplement dit « si je ne peux pas t'avoir, je peux facilement avoir ta petite sœur non ? Parce qu'au fond, vous êtes pareilles». De la bile est remontée dans ma gorge.

Quelques jours plus tard j'entendais ma sœur crier dans sa chambre, j'ai couru vers elle jusqu'à que je vois Jack essayer de la violer. A ce moment là, je me dis que j'étais fichu, qu'il allait me détruire jusqu'à s'en lasser, mais il valait mieux que ce soit moi, plutôt qu'elle.
« Ne la touche pas, tu auras ce que tu veux, mais pas elle, je t'en supplie". Depuis ce jour-ci, je subis, j'ai pas d'autre choix, parce que c'est mon rôle de grande sœur de la protéger.