WHAT IF.... || LIVRE I

5. slytherin

Derrière un autre rideau se trouvait une porte, donnant sur leur salle de bain qui était... Absolument fabuleuse. Il y avait deux vasques en marbre blanc (oui, les riches Serpentard ils aiment l'association émeraude/marbre), surplombé par un miroir aux couleurs dorées. Étonnamment, j'ai trouvé que le vert et le doré se mariaient particulièrement bien comme couleurs.

Au milieu de la pièce se trouvait une grande baignoire, et sur le côté une douche italienne, les murs étaient faits de carrelage argenté, le sol en carrelage émeraude et une grande étagère noire trônait dans un coin pour que les résidentes puissent y ranger leurs affaires.

– Je reconnais que c'est vraiment pas mal, a lancé Daphné.

– Mes parents m'avaient tout décrit de ces dortoirs, est à son tour intervenu Pansy d'une voix hautaine. Toute ma famille est allée à Serpentard.

– Les miens aussi pourtant je ne me doutais pas que cela puisse être aussi... Impressionnant, a répliqué Millicent.

Nous sommes toutes les cinq ressorties de la salle de bain puis nous avons échangé un regard. J'ai été la première à pousser les autres pour courir, sautant au-dessus du canapé et terminant ma course sur le lit le plus éloigné de la porte de la salle de bain. Fière de mon coup, je n'ai pu m'empêcher de lancer un regard moqueur aux autres filles qui devaient à présent choisir leurs lits qui auraient forcément une place moins cool que la mienne.

L'heure suivante fut réservée au déballage des valises. Nous avons échangé quelques mots pour apprendre à nous connaître et très vite, je me suis rendu compte que j'aurais un peu de mal à m'entendre avec deux de mes camarades, et pour cause...

– Tu es une née-moldue ? s'est exclamé Millicent à l'attention de Tracy.

– Oui, j'ai découvert que cette école existait il y a genre six mois, j'ai essayé de lire le plus de choses possibles sur le monde magique mais j'ai bien peur d'avoir besoin de votre aide pour m'améliorer, a répondu Tracy, ignorant totalement les idées suprématistes de certains sorciers.

– Qu'est-ce qu'il se passe ? j'ai demandé en voyant l'air presque dégoûté de Pansy.

– Serpentard n'accepte que des sangs-purs, a répondu sèchement ma nouvelle ennemie.

– Des sangs-purs ? j'ai répété, sceptique.

– Des personnes qui viennent de familles de sorciers, a expliqué Daphné.

– Tu devrais le savoir, t'es l'une des nôtres, a ajouté Pansy.

– Je suis orpheline alors j'ignore si c'est vraiment le cas, je l'ai contredit en sachant parfaitement qu'elle avait raison.

Il était plus facile pour moi de prétendre ne rien savoir de mes origines plutôt que d'accepter venir d'une famille de... et bien, de fascistes. A cette époque, il y avait deux choses que je détestais plus que tout : les bourgeois et les fascistes (aujourd'hui, il y en a trois : les bourgeois, les fascistes et un gars violet répondant au nom de Thanos).

Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette conversation venait de jeter un terrible froid dans la pièce.

– Et puis cette histoire de sangs-purs est absolument ridicule, j'ai continué en m'asseyant en tailleur sur mon lit. La seule valeur du sang, c'est ton groupe sanguin. Sorcier, sang-mêlé, né-moldu, il n'y a aucune différence. C'est un peu comme les mutants dans les BDs des X-Men, c'est aléatoire, et si des personnes naissent sorciers dans une famille de moldus, alors c'est la preuve qu'il n'y a aucun facteur héréditaire. Le sang n'a rien à voir avec ça, c'est la mutation d'un gène qui entraîne ces dons, et des sorciers venant du monde moldu ne vont pas venir vous transformer en moldu alors je ne comprends vraiment pas pourquoi vous êtes aussi... communautaires.

– Et on peut savoir où tu as appris tout ça le génie ? a lancé Pansy. Dans le manuel de la parfaite orpheline ?

– J'ai juste lu l'origine des espèces de Darwin, j'ai répondu d'un air blasé.

Il n'en fallut pas plus pour provoquer un regard entendu entre Pansy et Millicent qui finirent par descendre dans la salle commune pour rejoindre certains de leurs amis, notamment des garçons de notre promo.

– OK... a murmuré Tracy. Et moi qui pensais qu'on allait bien se marrer ici, je me suis trompée.

– Fais pas attention à elle, a répondu Daphné. Certains sorciers estiment qu'ils valent mieux que les nés-moldus, en particulier à Serpentard.

– Pourquoi en particulier à Serpentard ? a demandé Tracy.

– Parce que Salazar Serpentard était un bon gros fasciste des familles, j'ai expliqué tout en nuances en prenant l'un des nombreux livres rangés dans ma valise pour le tendre à ma colocataire. Tout est là-dedans : l'histoire de Poudlard. Lis l'histoire de la chambre des secrets page 85, c'est un truc de ouf.

– Tu te souviens même de la page exacte ? s'est étonnée Daphné.

– Ouais, j'ai une mémoire eidétique, ou photographique si tu préfères. Je me souviens d'absolument tout ce que j'ai pu lire ou entendre.

– Ça c'est trop cool ! a lancé Tracy avant de prendre le livre que je lui tendais.

– En gros, pendant les exams, tu seras notre encyclopédie, a ajouté Daphné.

– Yep, j'ai confirmé. Dommage que les deux racistes se soient montrées aussi connes, elles ne pourront privilégier de mon savoir incommensurable.

Nous avons éclaté de rire avant que la discussion ne se fasse bien plus légère qu'il y a quelques minutes. Il était plus que clair que dans ce dortoir, deux groupes allaient se former : celui de Pansy et Millicent, et le nôtre, composé de Daphné, Tracy et de mon incroyable personne.

En réalité, je n'avais jamais été une personne très sociable, rester avec des gens me fatiguait vite et me forçait à recharger mes batteries. J'étais un électron libre qui s'entendait avec beaucoup de monde sans réellement s'attacher à quiconque. Après tout, comment pourrais-je m'attacher à qui que ce soit alors que je n'avais jamais bénéficier de ce truc que l'on appelle "amour" dans mon enfance ?

Je préférais largement la compagnie des livres et des cassettes audios. Cassettes audios qui furent bientôt au centre de la conversation puisque Daphné, qui était une sang-pur n'avait aucune idée de ce dont il s'agissait.

C'est ainsi que les trois nouvelles Serpentardes que nous étions passèrent leur première soirée sous les rires et des exclamations enthousiastes, prêtes à commencer leur première année à Poudlard.