Chapitre 20

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Coucou! J'espère que vous allez bien!

Encore merci infiniment pour vos commentaires sur le chapitre précédent. Merci pour tout votre amour et votre soutien. J'espère sincèrement que ce chapitre vous plaira, j'ai hâte de lire vos réactions!

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CHAPITRE 20

« La mort tombe dans la vie comme une pierre dans un étang : d'abord, éclaboussures, affolements dans les buissons, battements d'ailes et fuites en tout sens. Ensuite, grands cercles sur l'eau, de plus en plus larges. Enfin le calme à nouveau, mais pas du tout le même silence qu'auparavant, un silence, comment dire : assourdissant. » -Christian Bobin

(Homesick_Dua Lipa)

Harry.

Ce matin, lorsque mon père décide de me conduire au lycée pour que je ne prenne pas le bus, je me doute qu'il a besoin de me dire quelque chose. Parce qu'il sait que j'apprécie prendre le bus en compagnie de Charlie et Lenny. Durant tout le trajet, il me parle de divers sujets. Comme le bal d'hiver du lycée qui aura lieu à la fin de la semaine. Il me demande si j'ai déjà choisi quelqu'un pour m'y accompagner et, à cette question, je reste vague en disant que j'irais sûrement avec Lenny et Charlie. J'hésite de trop penser au prénom qui résonne immédiatement dans mon esprit lorsqu'il me pose cette question. Surtout que je ne sais pas si cette personne souhaitera y aller avec moi. Je ne pense pas. Ça ferait sûrement trop officiel. Et ce n'est pas ce que nous sommes, malheureusement.

De plus, nous avons un plan avec le groupe de soutien pour le bal d'hiver. Le premier plan de notre mission pour briser le silence. On doit se réunir pour en reparler, surtout que madame Smith est dans la confidence et compte nous aider. Encore plus depuis qu'elle a lu les nombreux témoignages anonymes qu'on a reçu sur notre site Silence. On a tristement réalisé que nous n'étions définitivement pas les seuls à mal vivre certains aspects de nos années lycée. Tout ça pour dire que je devrais plus me concentrer sur cette partie là de la soirée plutôt de la personne avec qui j'irais.

C'est ce que j'essaie de me convaincre, en tout cas, lorsque je vois des élèves inviter leur moitié au bal avec des ballons, des chocolats ou un simple mais sincère baiser. Ça me fait sourire discrètement. Mais ça me serre le coeur aussi.

Je sors de mes pensées lorsque mon père se gare sur le parking du lycée. Instinctivement, je remarque la voiture de Louis garée, signe qu'il est déjà arrivé. Et mon coeur ne devrait pas se réchauffer autant à cette simple idée.

Mais, comme je l'avais pensé, mon père m'arrête au moment où je m'apprête à ouvrir la portière:

-« Attends, Harry, je voulais te parler de quelque chose. »

Je tourne la tête vers lui et ça aussi ça me fait mal au coeur. L'appréhension dans son regard. La tristesse aussi. C'est exactement la tête qu'il fait lorsqu'il compte dire quelque chose en rapport avec Aimée. Je le sais. Je le sais parce que c'est comme si ma soeur était devenue un sujet tabou à la maison. On ne parle pas d'elle, même pas de son souvenir, comme si elle avait jamais existé. On se voile la face, clairement. Faire comme si elle n'avait pas existé, c'est éviter d'accepter qu'on nous l'a violemment retiré.

Je ne sais pas ce qui me fait le plus mal. Ne pas parler d'elle ou prononcer son nom à voix haute. Je crois que, dans tous les cas, c'est putain de douloureux.

C'est encore pire, ces derniers temps, en entrant dans la période de Noël. Au dernier Noël, elle était encore là. Il y a un an jour pour jour, on avait déjà décoré la maison. Parce qu'on a toujours adoré le faire avec nos parents. Aujourd'hui, on a encore rien installé. Et je me demande si on va vraiment le fêter. Mon père essaie de parler de Noël lors de nos repas mais ma mère ne réagit pas vraiment. Et moi non plus.

SILENCE [L.S] ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant