Chapitre 5 : Des pancakes au smarties

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Emalyne

J'ouvre les yeux alors qu'un rayon de soleil passe au travers de mes rideaux et vient me chatouiller le nez. Rabattant la couette sur ma tête, je grogne. C'est mon quatrième réveil dans ma nouvelle chambre et j'émerge difficilement tant j'ai bien dormi. La première nuit a été un peu compliquée et surtout, courte dû à une fête avec mes colocataires, mais les suivantes ont été reposantes. Je pensais que je mettrais plus de temps à m'habituer à ce nouvel environnement, que la peur de voir quelqu'un surgir par la fenêtre m'aurait tenu éveillée, mais non. Depuis quatre jours que je suis loin de ma famille, personne n'a attenté à ma vie ou à mes perles. Ma rencontre de l'autre fois n'était sûrement qu'un malheureux hasard.

Je soupire de bien être en m'enfonçant sous l'édredon moelleux.

Les yeux clos, l'esprit divaguant sur mes souvenirs de ces derniers jours, je profite encore quelques minutes de cette grâce matinée. La dernière. Ma pré-rentrée a lieu cet après-midi.

Finalement, je m'extirpe de mes couvertures. Il fait déjà frais à Oxford en ce début de septembre et je frissonne. Je ne pense pas que la maison soit mal isolée, mais j'ai constaté que Georgie a la bonne habitude d'ouvrir les fenêtres en grand dès son réveil, laissant ainsi l'air froid s'infiltrer dans les chambres.

Le premier étage est plutôt calme lorsque je pointe le nez hors de ma tanière. Toutes les portes des chambres de mes colocataires sont closes. Ce niveau s'agence tel un carré, le centre de la pièce forme un trou qui donne sur le hall du rez-de-chaussée. La rambarde qui l'entoure est recouverte de vêtements, des fiches de révisions et j'ai même aperçu des peluches suspendues. Je passe en revue les différentes portes. Ne les ayant pas encore tous rencontrés, je n'ai pas retenu le nom de chacun des résidents. Je me souviens seulement que la chambre de Géorgie est celle sur le mur de droite, elle surplombe l'entrée de la demeure et la rue. La pièce juste à côté de la mienne est habitée par un couple de garçons avec lesquels j'ai déjà eu le plaisir de passer du temps. Quant à mon vis à vis, je ne l'ai pas encore vu. En avançant vers l'escalier je laisse traîner mon regard sur cette dernière porte qui, pour une fois, est légèrement entrouverte. Je la vois même bouger. Je la fixe avec un peu plus d'attention et distingue une patte grise, puis un museau poilu. Le chat pousse légèrement le battant puis trottine vers moi.

— Petit dej, Milo ? demandé-je à l'animal.

Pour toute réponse, il se frotte à mes jambes avant d'entamer sa descente de l'escalier. Il est en bas avant moi et sait parfaitement me guider jusqu'à la cuisine.

Il grimpe tout de suite sur le plan de travail où il prend quasiment toute la place. Il ne se fait pas pressant pour autant. Il s'affale pendant que je me saisis de la tablette tactile de la maison qui traîne. Georgie m'a indiqué lors de mon arrivée que cette dernière peut être utilisée par tous. J'ouvre l'application musique et un sourire attendri courbe mes lèvres lorsque je constate qu'une playlist à mon nom a déjà été créée. Il y a même quelques titres. Je comprends mieux pourquoi Niall, l'un des garçons, m'a questionné sur mes goûts musicaux le soir de mon arrivée. Plus pressée par le fait de manger que celui de me faire une session d'écoute musicale, j'enclenche les morceaux en mode aléatoire. Il ne faut que quelques secondes pour que je commence à me dandiner au son de Coldplay.

Je gratouille la tête du chat. Son pelage est d'une douceur infinie et je dois me retenir de ne pas l'enlacer tout entier.

Je tire saladier et fouet d'un tiroir, farine et levure d'un placard, œufs et lait du frigo et c'est parti pour la préparation de délicieux pancakes. Je ne connais pas encore la cuisine par cœur et je dois fouiner dans plusieurs compartiments avant de trouver tout ce qu'il faut pour ma recette que je connais sur le bout des doigts. Je ne regarde même pas dans le bol lorsque je verse la farine, j'y vais à l'instinct. Je chantonne.

La Guilde des ÉmotionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant