Le combat d'une vie

"T'as fait ça parce que tu ne m'aimais plus ?"

Point de vue Jenifer :

Je n'ose même pas le regarder dans les yeux. De toute façon, ça ne mènera à rien de bon...

Je redoute tellement cette conversation. Si je pouvais, j'aurais déjà fui depuis longtemps. Mais bon, il va bien falloir parler un jour ou l'autre.

Le savoir à côté de moi, sentir son odeur et son regard sur moi me mets dans tous mes états. Tous mes sens se sont éveillés dès le moment où il a passé la porte de ma chambre.

Me sentant complètement éteinte à côté de lui, il a donc engagé la conversation. Cependant, sa dernière question m'a plus interpellée que les précédentes. Serais-je vraiment prête à passer le reste de mes jours sans Thomas à mes côtés ? Sincèrement, je ne pense pas. Enfin, je ne pense pas me remettre avec lui maintenant, car il faut vraiment que je prenne le temps dont j'ai besoin... en fait, non, je ne sais pas trop, enfin si, mais non... bon, bref, laissez tomber !

- Jen... M'interpella-t-il en posant sa main sur mon bras.

- Oui, je... j'étais perdue dans mes pensées, désolée... dis-je en m'écartant rapidement de lui afin de rompre ce contact.

- Tu... tu veux toujours discuter ? Demanda-t-il doucement.

- Ce n'est pas vraiment un souhait, mais plus une obligation, tu sais...

- Je me doute, lâcha-t-il tristement.

Je le vois alors se diriger vers la porte de la chambre. J'avoue ne pas comprendre sa démarche. Il veut discuter mais prend la fuite dès qu'il en a l'occasion.

- Je ne m'enfuis pas Jen, je vais chercher un truc à boire, me répondit-il avant même que je ne pose la question. Tu veux quelque chose ?

- Non. Merci...

Il acquiesce, puis passe le pas de la porte. J'attends alors qu'il revienne afin que l'on ait cette discussion. Dans quoi me suis-je embarquée ?

Point de vue Thomas :

Je suis vraiment le plus grand des lâches. Vouloir boire quelque chose n'était qu'un prétexte pour échapper à cette conversation. J'avoue que j'aurai pu trouver mieux comme excuse parce que bon, là, Jen s'attend à me revoir dans quelques minutes, boissons à la main, alors que je n'ai toujours pas bougé et que je me trouve encore devant la porte de sa chambre.

En réalité, j'ai extrêmement peur. Il faut que l'on parle, c'est indispensable et je le sais autant qu'elle. Mais je suis terrifié à l'idée de lui parler de tout ça. Je suis terrorisé à l'idée de ne pas réussir à répondre à ses questions, j'ai peur de ne pas avoir les réponses qu'elle désire et j'ai peur que cette conversation aggrave considérablement la situation, éloignant encore plus Jen de moi...

Bon, assez parlé. Je décide alors d'enfin descendre afin de remonter avec des choses à boire, histoire de ne pas passer pour un con. Une fois en bas, je me dirige vers la jolie cuisine d'Amel, dans laquelle elle se trouve d'ailleurs.

- Ça y est, vous avez discuté ? Ça s'est bien passé ? Demanda-t-elle.

- Euh... nous n'avons pas vraiment discuté en fait, répondis-je gêné.

- Bah, qu'est-ce que tu fais là ? S'étonna-t-elle.

- Je viens prendre à boire.

- Ah, d'accord. Qu'est-ce que tu veux boire ?

- Prépare-moi deux thés s'il-te-plaît, dis-je.

- Pas de soucis mon ami, sourit Amel. Et après ça, promet-moi d'aller parler à Jen.