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        La vérité était que Sym n'avait pas pu se résoudre à laisser sa mère. Elle avait eut l'air tellement inquiète en remarquant ce fourgon que les radars du jeune homme s'étaient alarmés. Quelque chose de dangereux tournait autour de leur maison, il n'avait pas voulu fuir et laisser sa mère l'affronter, quoi ou qui que ce soit.

        Jusqu'à la dernière seconde, elle essaya de le pousser en dehors de la maison mais ne parvint à le bouger que de quelques centimètres. Un groupe de personnes en combinaisons bleu marine, assorties au fourgon débarqua dans le salon. Certains d'entre eux étaient armés. Jean, Jahan et Wanda apparurent dans le salon, le visage inquiet, Sym leur fit un signe discret de retourner dans leur chambre. Même s'il était doué pour dissimuler les apparences, cacher sa peur était trop difficile, l'adolescent n'avait jamais été aussi effrayé de sa vie.

        Un homme portant une combinaison plus claire que les autres s'avança et se présenta.

- James Sifrey, programme ELIT. Vous êtes Sym Wellington ?

- Ne le touchez pas ! s'exclama sa mère en se plaçant devant lui pour faire rempart.

Le dénommé James Sifrey secoua la tête, comme s'il allait faire quelque chose qu'il regrettait déjà. D'un signe, il ordonna aux hommes derrière lui de se saisir de la mère de Sym. Ce dernier devina que celui en combinaison claire était le chef des opérations.

        Lorsque deux des soldats s'emparèrent de sa mère, Sym voulut les en empêcher et essaya d'en immobiliser un. Son élan de courage fut bref et inutile, l'homme se dégagea de son emprise comme s'il chassait une mouche. Dans la seconde qui suivit, on saisit les bras de Sym et on le traîna jusqu'à l'endroit où s'était tenue auparavant sa porte d'entrée. Le garçon tenta bien de se débattre mais il remuait les pieds dans le vide. Il avait été pris comme un enfant de quatre ans, il n'arrivait pas à croire que tout avait été aussi facile pour le groupe. À l'intérieur, il entendait les cris déchirants de sa mère qui hurlait qu'on lui ramène son fils. Épuisé, le jeune homme fit une dernière tentative pour se dégager de l'emprise des trois hommes qui le maintenaient. Toujours en vain.

- MAMAN ! cria-t-il à son tour.

        La silhouette de la femme apparut jusqu'à la porte d'entrée, elle entreprit de courir jusqu'à lui mais un des soldats de ce James Sifrey lui fit une clé de bras et elle se retrouva à terre. Elle hurla et pleura, de douleur physique ou de tristesse, Sym ne le savait pas. Désormais, sa gorge était si nouée qu'il ne parvenait même plus à parler. Les trois hommes le balancèrent dans le fourgon et grimpèrent avec lui avant de refermer les portes.

        Sym fit un rapide calcul mental, il n'était pas aussi intelligent que Cléo mais il devina qu'entre le temps pendant lequel tout le monde prenait place dans le véhicule et celui où il démarrait, il pouvait facilement s'enfuir. Il se leva difficilement et à l'aveugle, se jeta contre les portes du fourgon. Il chercha à tâtons les poignées pour les ouvrir mais lorsqu'il posa les mains dessus, on le saisit par les épaules et l'envoya dans le fond de la petite pièce. Son crâne heurta ce qu'il imagina être une barre en fer, dans le noir, il ne voyait rien mais il était presque sûr de s'être ouvert la tête.

        Les portes du fourgon s'ouvrirent de nouveau et deux autres hommes grimpèrent. Anticipant la réaction de l'adolescent, un des soldats se jeta sur lui pour l'empêcher de s'échapper. Sym n'était pas sûr qu'il l'aurait tenté un nouvelle fois, le choc l'avait assommé.

        Quelqu'un frappa contre la carrosserie, c'était la mère de Sym.

        James Sifrey faisait partie des quatre hommes montés à l'arrière avec lui. Il s'agenouilla et afficha un sourire franc, Sym aurait voulu lui cracher à la figure mais il n'en avait pas la force mentale, ni physique d'ailleurs car un des soldats était toujours allongé sur lui, l'immobilisant.

ELITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant