SILENCE [L.S] ✓

Chapitre 4

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J'espère sincèrement que ce chapitre vous plaira!

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CHAPITRE 4

« Le silence est un aveu. » - Euripide

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(Angels_The xx)

Harry.

Non. Non. Non. Ce n'est pas possible. Je regarde le toit, je reviens sur mes pas. Je gratte même la terre à certains endroits, je pousse les montagnes de cailloux. Je refais le chemin encore et encore. C'est pas possible. Je ne peux pas avoir fait ça. Putain, non, non, non.

Le collier. Le papillon.

Je l'ai perdu.

Ces mots résonnent en boucle dans mon esprit alors que je sens mon estomac se retourner et mon coeur se serrer plus fort que tout. Les larmes que je retiens donnent l'impression à ma tête qu'elle peut exploser à tout moment.

Je redescend du toit comme un pantin dont les fils se coupent, petit à petit. La gorge nouée, je regarde l'heure sur mon téléphone. Bientôt dix-sept heures. L'heure de la première réunion de soutien. A cet instant, je n'ai plus envie d'y aller. J'ai envie de continuer de fouiller le lycée, encore et encore, à la recherche du collier.

Mais je ne sais pas si j'en ai encore la force après une heure de recherche.

Tu sais, je suis tellement désolé de ne plus avoir de force tout court.

Alors, je prends une grande inspiration. Et je pense à mes parents, encore. A l'espoir qu'ils mettent dans ce groupe de soutien. C'est seulement parce que je pense à eux que je me remets à marcher pour rejoindre l'intérieur du lycée. Les couloirs sont maintenant pratiquement vides. Les élèves sont rentrés chez eux ou sont en train de terminer leurs inscriptions.

Je continue d'avancer, lentement, jusqu'au gymnase où doit avoir lieu cette première réunion du groupe de soutien. Il est dix-sept heures dix lorsque j'arrive devant. Les portes sont fermées et, encore une fois, j'hésite. Le creux dans ma poitrine me rappelle que je n'ai aucune envie de franchir ces portes. Que je n'ai plus aucune envie tout court.

Puis l'image de mes parents me revient. Je peux encore entendre leurs cris, leurs larmes. Mon coeur se serre violemment et je secoue la tête, fermant les yeux quelques secondes. Lorsque je les ouvre à nouveau, c'est pour franchir ces portes, le visage neutre.

Une fois dans le gymnase, je vois plusieurs regards se poser sur moi. Je remarque d'abord la fille de la classe de photographie, Manël si je me souviens bien. Elle est dans un coin, non loin d'un blond qui parlait avec le coach de sport ce matin, ici-même. Mes yeux scrutent rapidement les autres personnes présente et s'arrête à nouveau sur le garçon que j'ai croisé aux toilettes, en train de retirer son vernis. Lenny. Lorsqu'il me voit, il semble d'abord surpris, avant de m'offrir un timide sourire et de parler à la fille qui l'accompagne. Je la reconnais alors elle aussi. La première fois que je l'ai vu, c'est lorsqu'elle a défendu Lenny à l'arrêt de bus. La seconde fois, elle se faisait traiter de vache pour ses rondeurs, pas plus tard que ce matin.

Il y a deux autres personnes que je ne connais pas. Une fille aux cheveux long et roux et un garçon aux cheveux et yeux marrons. Ils sont autant en retrait que tous les autres. Seuls Lenny et son amie discutent ensemble, échangeants quelques chuchotements. Sinon, il n'y a qu'un silence pesant et aucune trace de madame Smith pour le moment.