SILENCE [L.S] ✓

Chapitre 3

Hi! J'espère que vous allez bien?

On se retrouve aujourd'hui pour le troisième chapitre, et pas des moindres, de Silence!

Merci infiniment pour vos commentaires sur le précédent chapitre. Merci infiniment pour votre soutien, pour vos mots qui me touchent plus que tout et qui m'encouragent énormément. Merci du fond du coeur, vraiment.

J'espère que ce chapitre vous plaira!
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CHAPITRE 3

« L'ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine et la haine conduit à la violence. Voilà l'équation. » -Averroès

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(Give Me Something_Seafret)

Harry.

Avant, ça n'arrivait que le soir et la nuit. Cette sensation de soudainement manquer d'air, de sentir son coeur s'emballer. Comme si, en seulement quelque seconde, notre corps oubliait comment respirer correctement. Alors la panique monte soudainement et on en vient à se demander si c'est à ça que ressemble la mort. On pourrait croire que j'exagère, que j'emploie un mot beaucoup trop fort. Pourtant c'est ce que je ressens réellement. L'impression et la peur de mourir lorsque ça m'arrive. C'est pourquoi j'ai prit l'habitude de poser ma main sur ma poitrine, enfin de sentir les battements de mon coeur. Comme pour me prouver à moi-même qu'il est bien là, qu'il bat encore.

Sauf que, malheureusement, je ne ressens plus aucune satisfaction à le sentir battre aujourd'hui.

Ma vision de la mort est complètement brouillée. Je sais seulement qu'elle m'effraie encore. Mais ce n'est plus la même peur qu'avant. Cette impression d'avoir tout perdu et de, pourtant, avoir peur de perdre encore. Et, dans tout ce bordel, je ne sais plus où je me situe. Je ne sais plus ce que je ressens réellement.

Je ne sais plus si les pensées qui me traversent sont réellement les miennes ou si elles sont celles du coeur brisé que je laisse encore habiter ma poitrine.

Je sais seulement que, lorsque je pousse la porte des toilettes du lycée pour y entrer, je sursaute, ma main toujours sur la poitrine. En même temps que je sens les battement de mon coeur pulser contre la paume de ma main, je croise le regard larmoyant du garçon en face de moi.

Ses yeux, rempli de larmes, sont marron, un marron très clair. Aussi clair que ses cheveux blonds. Et je reconnais immédiatement le garçon de l'arrêt de bus de ce matin. Celui que j'ai vu se faire pousser violemment et se faire jeter le sac par un autre groupe d'élèves, alors qu'on passait en voiture avec mon père. Rien que penser à cette scène crée un long frisson qui me traverse de la tête aux pieds.

Instinctivement, je baisse le regard sur les mains du garçon. Parce qu'elles sont sous le jet d'eau du robinet et que je remarque à quel point le bout de ses doigts sont irrités. Je comprends pourquoi en voyant certains ongles avec du vernis et d'autres non.

Il est en train de retirer son vernis.

C'est comme si le temps s'était arrêté. Je ne sais pas comment réagir et lui non plus. Mais le pire, c'est la peur que je lis dans son regard. Tout se fait en silence et pourtant c'est comme s'il me criait de ne pas faire de remarque, de ne pas me moquer, de ne pas le mettre encore plus mal que ce qu'il est déjà.

-« Lenny! Je sais que tu es là! » On entend soudainement derrière la porte.

La voix est plutôt douce malgré que la personne semble inquiète. C'est une voix plutôt féminine. Je tourne instinctivement la tête vers la porte fermée des toilettes lorsque des coups commencent à tambouriner dessus.