◈ ━━ ⸙ 29 - 𝐅𝐨𝐨𝐥𝐢𝐬𝐡𝐥𝐲 𝐢𝐧 𝐥𝐨𝐯𝐞

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Ce même jour [...]

RILEY

Avant de sortir du boulot, je me suis regardée dans la glace et le reflet que j'y ai vu c'est celui d'une pauvre fille paumée complètement perdue. J'ai cligné des yeux, une, deux, trois fois et j'ai cru apercevoir l'ombre d'une personne se débattant pour survivre à elle-même et aux autres. Lorsque j'ai passé de l'eau sur mon visage, je me suis de nouveau dévisagée face au miroir et j'y ai entrevu une jeune femme amoureuse, une guerrière au front.

En vérité, je faisais peine à voir.

Ma mère avait raison, j'étais complètement idiote. Je l'avais eu brièvement au téléphone durant ma pause et comme d'habitude nos échanges étaient remplis de coup de poignard subtiles, chacune faisant du mal à l'autre. Elle m'insupportait. Mais elle demeurait ma génitrice, elle m'avait porté neuf mois dans son ventre alors qu'elle pouvait avorter. Je m'efforçais donc quelque peu de sauvegarder un minimum de lien avec elle.

En quittant mon poste de conciergerie à 19h30, je n'arrivais toujours pas à faire taire ta voix. C'était....comme si nous étions liés par un fil invisible et que tu m'hurlais en pleine face de te venir en aide. Alors, je n'avais plus réfléchi pour laisser mon cœur et mon instinct me guider vers ton âme. Les minutes défilaient et plus je me rapprochais de toi, plus les papillons volaient dans mon ventre. J'aimais cette sensation apaisante d'être en paix, je flottais, je me sentais légère plus rien n'avait d'importance. Cela faisait si longtemps que je n'avais pas ressenti de tel scintillement dans mon être.

D'un coup, j'entendis doucement, ton cœur battre en écho avec le mien et cela me rassurait, car j'avais été inquiète pour toi tout au long du jour. Je n'avais rien pu faire de productif aujourd'hui, en raison de mon état physique déployable : nausées et battements cardiaques insupportables. J'entendais tes cris désespérés, tel un vrai appel au secours. J'avais eu vers midi quelques sueurs froides et une envie particulière de vomir. Puis mon état c'était plus ou moins calmé.
Je n'avais pas eu le cran de t'appeler, ni de t'écrire car je n'étais plus sûre de rien. Est-ce que tout ceci n'était que mon imagination ou bien la réalité ? Et si cela s'avérait tangible, comment expliquer ce fait irrationnel et physiologiquement impossible ?

Je soufflai d'exaspération.

Cela faisait de longues minutes maintenant, que j'étais postée devant ta porte d'entrée et rien ne se passait, à part peut-être ma respiration haletante et mes mains moites légèrement tremblantes.

J'avais peur.

Je n'avais pas le droit d'être là.

Je prenais des risques en venant à ta rencontre et sur ton lieu de vie privée.

Tel un boomerang, j'avais été projeté au loin pour revenir par la suite à mon point de départ, à savoir toi, Kim Seokjin.

Je pensais être capable de t'oublier mais il n'en fut rien. Au contraire, tu me hantais chaque jour ou presque. Quarante-six jours séparé de mon âme-sœur, tu pensais que j'allais survivre même si c'est moi qui t'avais poussé à partir ?

T'imagine même pas ce que j'ai enduré pour toi et à cause de toi.
Tes baisers coulaient dans mes veines et ta voix se réfléchissait en moi. J'en étais venue à me demander si je n'étais pas atteinte d'une variante de schizophrénie, que j'avais nommé une « Jinphrénie ». Peut-être qu'après tout, ceci n'était que des hallucinations auditives et visuelles ?
Ces longues semaines sans toi furent un véritable enfer, physiquement vivante mentalement absente. J'avais arrêté d'écouter votre musique pendant un moment mais cela était complètement inutile. Car tu étais partout. Si ce n'était pas dans mes songes, j'allumais ma télé tu apparaissais dans une publicité. Quand je sortais de chez moi, je te voyais sur un panneau géant. Lorsque je travaillais, il y avait toujours ces étudiants étrangers qui parlaient de vous. Puis durant mes courses, je tombais systématiquement sur un ou deux produits à ton effigie.

Par ailleurs, mes persécuteurs continuaient de m'harceler. Une fois quelqu'un m'avait lancé des œufs pourris alors que j'attendais le bus, j'avais reconnu le visage de l'une de mes assaillants. Un autre jour, un postier m'avait livré une boîte. J'avais commencé à défaire l'emballage qu'une odeur nauséabonde s'emparait déjà de la pièce. J'avais accusé pour le coup le hasard mais quel ne fut pas le choc en découvrant le contenu : une langue et des yeux de bœufs tachés de sang. Ecœurant. J'avais ingurgité mon repas du jour en raison de l'odeur nauséabonde.
Ce soir-là j'avais dormi chez Yuki mon ancienne collègue japonaise de chez Big Hit, tellement j'en ressortis malade.
Hormis cela, j'avais souvent cette sensation d'être suivie jusqu'à l'appartement quand je finissais tard. Alors j'avais pris pour habitude de me balader avec une petite bouteille de sauce piquante et de laque à cheveux, pour me défendre si besoin.

Je faisais mine que j'allais bien au téléphone avec mon entourage mais au fond, je me vidais de mon énergie. Parce que le jour où tu m'avais quitté, tu avais emporté avec toi ma moitié. Tu sais, c'était comme respiré avec une moitié de poumon endommagée. Alors je n'étais plus entièrement Riley, juste une moitié de moi-même et c'était beaucoup trop peu pour vivre loin de toi.

Moi qui pensais ne jamais oublier mon ex- Louis, tu accaparais 90% de mes pensées actuellement.

Respirant un bon coup je me décidai à sonner chez toi. Quelques minutes d'attentes. Les secondes de l'angoisse. Et la porte s'ouvrit.

- Riley ?

J'ouvris grand les yeux, choquée en voyant l'hôte m'ouvrir. Ce n'était pas toi. Je sentis ma mâchoire se resserrée et une tension se propager dans mon corps.

- S-.. Seul-bi ? déclarais-je, en dévisageant outrée son corps à moitié dénudé.

Je crois que mon cœur manqua un battement, quelques secondes. Que faisait cette fille chez toi habillée d'une nuisette semi-transparente rouge ? Kim Seul-bi ? Ta meilleure amie ?

Peut-être qu'au final je m'étais inquiétée pour rien ?

Je croyais qu'il n'y avait rien entre vous ?

Pourquoi me faisais-tu cela Seokjin ?






A suivre.




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997 mots

Le 30.06.21.

Merci pour tout 💜

𝐂Œ𝐔𝐑 𝐌𝐄𝐓𝐈𝐒𝐒𝐄́ 진Où les histoires vivent. Découvrez maintenant