En plein milieu de la nuit, j'entends du bruit dans le salon. Inquiète et curieuse, je me lève discrètement de mon lit et m'approche de la porte à pas de loup. Mon coeur bat la chamade. J'entend des cris, et une voix qui supplie de se calmer et d'arrêter. J'ouvre tout doucement la porte, qu'un petit peu, pour observer la scène. Ma mère par terre, couverte de bleus et de sang, qui pleure et n'en peut plus mais subit les coups de mon père, debout au dessus d'elle, avec une bouteille à la main. Papa bat encore maman. Je ne devrais plus être surprise par la violence de mon père et l'état de ma mère mais pourtant, ça me fais toujours un choc. Voir mon père alcoolisé, dans une colère noire contre ma mère, me terrifie.
Soudain, il s'arrête et se tourne dans ma direction.Est ce qu'il m'a vu ? Merde, je dois retourner dans mon lit et faire semblant de dormir. J'entend ma mère pleurer encore plus fort et le son de mon coeur qui va exploser. Je me suis mis sous ma couette, mon père entre en ouvrant la porte sans faire de bruit. Je sens sa présence derrière mon dos, à attendre le réflexe qui va me trahir. Il rapproche sa tête de mon oreille et moi dit d'une voix douce:
Papa - Ma chérie, tu dors?
Je ne répond pas car je sais ce qu'il m'attend. Alors il me dit, avec son haleine d'homme bourré:
Papa - Su Min, papa t'aime tellement. Alors arrête de faire semblant de dormir sinon papa va se mettre en colère.
Je suis paralysée de peur. Même si je voudrais bouger, je ne peux pas. J'ai trop la trouille.
Papa - Tu ne veux pas bouger? Vente conne! C'est pas bien de mentir à son papa chéri!
Je sens un mouvement derrière moi. Je n'ai pas le temps de réagir que je me prend la bouteille qu'il tenait dans sa main sur la jambe. Heureusement qu'il est bourré, car j'aurai pu me la prendre dans la tête. Je n'en peux plus, je lâche de grosses larmes et supplie mon père de se calmer. Il me frappe encore un peu puis s'endort d'un seul coup. Je me dirige vers ma mère en boitant et nous soigne. Voilà comment se déroule les violences quotidiennes de mon père.
C'est le matin. Je fais ma routine quotidienne, nourriture, brossage de dents, coiffage, habillage, petit coup de parfum et je regarde si quelqu'un dort avant de partir. C'est bon.
J'arrive au lycée dans ma bonne humeur habituelle, enfin ça, c'est ce que je veux faire croire. Je passe à côté d'un petit groupe de seconde, que j'intimide à mon plus grand bonheur, puis je monte dans ma salle de classe et vais à ma place dans ma nonchalance. Je suis entourée de mon groupe habituel et de Soraya. J'ai encore mal à la jambe alors je n'ai pas envie de chercher la binoclarde.
Moi - SOO YUN!
Soo Yun - E-euh ... Sa-salut ...
Moi - La binoclarde, j'ai mal à la jambe. Va m'acheter des béquilles et des médicaments et tu porteras mon sac par la même occasion.
Soo Yun - M-mais ... T-tu peux porter ton sac non?
Moi - Pardon? Tu n'es pas d'accord? Ma gentille petite Soo Yun, approche toi.
Voilà, ça y est, elle m'a énervée.
Moi - Tu crois que tu as vraiment le choix?! Je te demande d'obéir, pas de discuter mes ordres! Discute-les encore une fois et j'appelle des gars pour s'occuper de toi wesh. Maintenant disparait de ma vue.
Elle s'enfuit en courant. Lol, elle est trop peureuse cette fille. C'est trop facile de lui faire peur.
Fille 1 du groupe: Tu lui as pas assez gueulé dessus je trouve. La prochaine fois déconne pas et vas-y sans filtre, sans retenu.
Moi - Ouais ouais ...
Soraya - D'ailleurs tu lui as dit de te chercher des béquilles de ce que j'ai entendu. Est ce que ça va?
Moi - Ouais ouais tranquille.
Fille 2 du groupe: Mais au fait comment tu t'es fait mal?
Moi - Oh, euh ... Une bagarre de rue devant une épicerie. J'ai pris cher mais ça va, je les ai bien défoncés.
Soraya - Ah ouais ... T'as même des bleus sur ton poignet, regarde.
Et merde. J'avais pas vu ça, j'ai pensé qu'à ma cheville car la douleur est plus intense. Bon, elles ont toutes gobés mon histoire de bagarre de rue, alors ça va, je n'ai pas de soucis à me faire.
La sonnerie retentit, mais vu personne ne va à sa place. Il y en a même d'autres classes qui restent encore dans notre classe. Le prof principal arrive comme à son habitude un peu en retard, tout décoiffé. Il est tellement ridicule lol. Cette fois ci, il commence son discours par une citation et il nous envoie "des ondes de bonne humeur de son aura de fleurs de cerisier" comme il le dit. Ahhh, très ennuyeux mais bon, il est drôle parfois, à se ridiculiser comme ça. La plaisanterie terminée, il change son ton comique en un ton plus sérieux. Je sens l'info nulle à plein nez.
Professeur principal - Mes chers élèves, je dois vous annoncer quelque chose d'important aujourd'hui.
Tiens donc, qu'est-ce que ça va être? Un truc pas si important que ça, j'en suis sûre.
Professeur principal - Nous accueillons un nouvel élève dans notre établissement. La direction a décidé de le placer dans votre classe, le pauvre. Bref, veillez à bien l'accueillir.
Oh, tiens donc. Finalement ce n'était pas si inutile que ça, d'écouter. J'attend de voir si c'est un mec ou une fille, et s'il ou elle est pas mal physiquement.
Professeur principal - Ah, une dernière a choisi. Qui est volontaire pour faire visiter notre magnifique lycée à ce nouveau jeune homme?
Silence soudain dans toute la classe. Plus personne ne bouge ou ne bavarde avec ses voisins. Même moi, qui suit normalement agitée, je me tient à carreaux, droite comme un piquet pour paraître le plus exemplaire possible et ne pas me faire choisir, juste car j'ai une attitude relâchée.
Professeur principal: Tiens, Su Min, tu en adopte une, de position bizarre. Tu n'es pas avachie sur ta chaise ou ta table aujourd'hui?
Merde.
Professeur principal - Vu que je te trouve bizarre, je vais donc te nommer responsable de la visite et de l'admission dans notre lycée du nouvel élève.
Moi - Mais wesh monsieur! C'est pas juste, je me suis tenue à carreaux exprès pour ...
Professeur principal - Bah tu n'avais qu'à pas te tenir bizarrement et faire genre de m'écouter attentivement.
Moi - Mais ... Pff!
J'en ai marre. Je vais devoir jouer la gentille et me coltiner le nouveau aux basques. La déléguée était bien mieux qualifiée pour ce rôle. Ah, peut être que ...
Professeur principal - Et ne t'avise pas de donner cette tâche importante à quelqu'un d'autre, sinon c'est deux heures de ménages après les cours.
C'est une blague? Je n'ai donc aucun moyen de me sortir de cette situation?
Petite note: dorénavant, au lieu d'écrire "professeur principal", j'écrirais "PP", parce que c'est loooooooooooooong d'écrire à chaque fois "professeur principal"
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Change-moi, Tome 1 : Toi et moi ( Ancienne Version )
Teen FictionMi Sun, lycéenne, vit avec le poids d'une lourde histoire sur ses épaules. Elle essaye d'enlever ce poids à sa façon, mais elle n'est pas forcément la bonne pour elle et son entourage. Petit à petit, au fil des rencontres qu'elle fait et de la consc...
