Chapter 25

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Le Berg était équipé d’une salle de bain, et tour à tour ils allèrent se laver, Jorge restant au poste de pilotage. Il ne leur fallu que quelques minutes pour tomber de fatigue, allongés sur les lits à leur disposition. Le Berg paraissait plus grand de l’intérieur, mais toutes les salles ne leur étaient que de peu d’intérêt. Ils ne profitaient que de l’essentiel, c'est-à-dire le dortoir, la salle de bain, la cuisine, et le cockpit. 

Une fois réveillés, Jorge leur avait expliqué qu’il les emmenait vers une ville fortifiée et stérile. Quelques bastions de la sorte résistaient encore à la maladie, cependant cela ne durerait pas, la Braise était comme l’eau, impossible à arrêter. Elle s’infiltrait par les moindres petites failles, puis se répandait, pire que la peste. La contamination se faisait par le sang, la salive, et même par l’air. Il était quasi impossible d’y échapper. Sauf pour les Immunisés bien sûr. 

Quand il avait raconté tout ça, Minho s’était senti mal à l’aise, surtout à l’évocation des Immunisés. Il n’osait pas regarder Newt. Chaque fois qu’il repensait au fait que son pote était malade, il avait le coeur gros et sa gorge se serrait. C’était dur à avaler, et il ne doutait pas que ça l’était pour Newt aussi. Il n’en avait jamais parlé, ce n’est pas comme s’ils avaient eu l’occasion non plus. Il n’empêche, Minho ne savait pas si c’était une forme de déni ou de la simple indifférence pour sa propre vie. Le Runner voulait évoquer le sujet avec lui, mais il avait trop peur de sa réaction. Il redoutait de ne faire que remuer le couteau dans la plaie.

Et puis il s’était décidé à ne plus l’approcher. Le souvenir de ses deux tortionnaires était encore vivace. Il savait qu’ils avaient raison. Il fallait qu’il s’écarte. Il n’entraînait que la mort autour de lui, cela ne servait à rien. Chaque fois qu’il avait tenté de l’approcher, chaque fois qu’ils avaient été un temps soit peu « intimes », il s’était comporté comme le pire des salauds. De toute évidence, il n’était pas fait pour les relations. Il passait son temps à blesser Newt, et il était inconcevable qu’il continue. Parfois, il faut faire des sacrifices pour ceux qu’on aime.

Aimer. Oui, Minho était on-ne-peut-plus amoureux de Newt, et c’est bien pour cela qu’il garderait ses distances. Désormais, il allait le respecter et le laisser vivre. Minho serra les dents à cette idée. Il n’avait aucune envie d’agir de la sorte, mais WICKED avait au moins réussi à lui ouvrir les yeux sur sa médiocrité.  

Après son topo, Jorge leur avait montré une mini cuisine, équipée du nécessaire, les étagères remplies de produits qui ne seraient pas périmés de si tôt. 

Brenda et Thomas y allèrent en silence, le Glader encore préoccupé par la - énième - trahison de Theresa. et Minho retourna dans le dortoir. Il n’avait pas faim. Il voulait seulement être seul. Trop d’évènements s’étaient passés, et il avait du mal à tout enregistrer. Son corps s’était accoutumé à ne rien faire, ses forces avaient fondu, et il avait épuisé son énergie restante pendant la fuite. Il se sentait vide. Le pire c’était de devoir rester à l’écart de la seule personne qui pouvait le faire se sentir mieux. Dans une vie où il n’avait pas de racine ni d’objectif auquel se raccrocher, il avait toutefois trouvé un foyer. Etre avec Newt était la seule chose qui le faisait se sentir vivant. Newt était son foyer, le point où, quoiqu’il arrive, Minho retournerait toujours. Le Runner grinça des dents en corrigeant, où il retournait, au passé.

Il s’appuya contre le mur, juste à côté de la porte qu’il venait de fermer derrière lui, et se laissa glisser au sol. Il se prit la tête entre les mains, les yeux clos. 

Il releva la tête quelques minutes plus tard en entendant la porte s’ouvrir. 

« Qu’est-ce qu’il y a ? » grogna-t-il, avant de réaliser que c’était Newt. 

Assumer and never surrenderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant