Chapitre 33

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GUINÉE

Esnya et les onze autres Palamoriens atterrirent dans une zone désertique, qui semblait loin de tout. La guinéenne se demanda pourquoi Shell les avait envoyés ici, alors qu'ils semblaient loin de la ville, et, par conséquent, du centre qui se trouvait dans la zone désolée au Nord-Est de la ville.

Elle posa la question à Rol', qui les accompagnait. Il répondit:

«Nous avons repéré une entrée pour y accéder non loin d'ici. Nous avons préféré passer par là plutôt que d'inquiéter toute la cité, même si au premier abord je t'accorde que cela peut paraître étrange.»

Esnya jeta un coup d'œil autour d'elle. Il n'y avait rien, à part du sable et de la roche. Toute la planète était comme ça désormais. Les continents alternaient villes et désert, et le niveau de l'eau reculait pour laisser encore un peu plus de terre. La mer avait déjà reculé de près d'un mètre, ce qui était énorme, et ce, malgré les glaciers qui avaient fondu. Le soleil frappait fort et asséchait plus rapidement les lacs et les rivières.

La guinéenne peinait à imaginer son pays lorsqu'il était encore 'forestier'. Rien à présent ne laissait penser que cette terre était auparavant couverte de verdure et d'arbres.

«Bien. Rol', guide-nous vers cette entrée», demanda un des compagnons d'Esnya. L'élémentaire hocha la tête et se dirigea vers le nord en faisant signe aux autres de le suivre.

Ils arrivèrent devant une butte de sable qui, de prime abord, semblait ressembler à toutes les autres. Mais Rol' se pencha et passa la main dans le sable pour l'écarter, et sous ses doigts apparurent une porte de métal. Au fur et à mesure qu'il dégageait la dune apparaissait une entrée qui ressemblait à celle d'un bunker.

L'homme fit appel à une jeune femme qui faisait partie de l'équipe et lui demanda d'ouvrir la porte. Grâce à sa télékinésie, celle-ci leva le bras d'un coup sec, paume tournée vers le ciel, et la plaque de métal sauta et alla se ficher un peu plus loin comme si elle n'était qu'un vulgaire fétu de paille.

«Nale imey.»

Les douze Palamoriens entrèrent en file indienne, l'élémentaire de sang en premier. La fraîcheur et l'ombre qui les accueillit leur firent beaucoup de bien. Dehors, le soleil de plomb leur brûlait les épaules et la lumière picotait la rétine. Plusieurs soupirs de soulagement se firent entendre.

Le couloir sur lequel ils avaient débouché semblait extrêmement long, tellement qu'Esnya n'en voyait pas le bout.

Elle se dit que cela était normal, étant donné qu'il menait jusqu'en dessous de la ville.

Arrivés dans le centre, par chance, personne ne les attendait. Le groupe se sépara en six groupes qui explorèrent l'entièreté du centre, à tâtons. Esnya se retrouva avec Emy et elle commencèrent à fouiller le plus discrètement possible.

Quand elles furent à une dizaine de mètres du lieu d'où elles étaient parties, elles entendirent des bruits de courses, des cris, et un mot, crié par l'un des leurs:

«Napam!»

Tendues, elles s'arrêtèrent et attendirent quelques secondes que le bruit se calme. Elles ne comprenaient pas d'où venaient les pas, quand soudain, tout bruit cessa. Un bruit étouffé de chute leur fit comprendre que des soldats étaient tombés sur un duo de Zelenyyens qui les avaient mit hors d'état de nuire.

Au bout de quelques minutes, elles trouvèrent enfin un couloir donnant sur une vingtaine de portes blindées et verrouillées. Heureusement, on leur avait distribué une pince qui leur permettait de faire sauter le verrou facilement. Les deux jeunes femmes firent sortir une petite dizaine de détenus avant de passer à l'autre côté du couloir.

Quand Esnya poussa la porte d'une énième cellule après en avoir cassé le verrou. Soudain, elle se figea sur le pas de la porte.

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