Un somme nie l'évidence que le monde tourne encore
Un somme nie l'innocence de la nuit qui s'écoule
Un somme nie l'arrogance du désir qu'on refoule
Un somme nie l'ingérence des rêves qui nous dévorent
Alors je ne dors plus pour vivre davantage
Alors je ne dors plus pour suivre les nuages
Alors je ne dors plus et succombe à ma rage
Alors je ne dors plus et contemple ma cage
Et la fatigue m'use chaque instant un peu plus
Et la fatigue rue en tout temps et me tue
Et la fatigue rit de me savoir perdu
Et la fatigue m'abat et moi je n'en peux plus
Alors mon insomnie bascule dans le noir
Et le noir du sommeil efface le réel
Et le réel se pare de couleurs et de phares
Des phares qui me regardent et dont les yeux me gèlent
Au réveil je suis mort et c'est la vie qui naît
Qui naît autour de moi dans un concert de voix
Des voix qui me dispersent au sortir de chez moi
Chez moi comme une tombe que je fuis à grands pas