CHAPITRE XXXIII - LE SCORPION

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- Te voilà.

Scorpio avait croassé ces mots de sa voix rauque et râpeuse, et Arthur en eut la chair de poule. Lorsqu'il posa les yeux sur l'homme vouté, au crâne dégarni et aux yeux verdâtres, dont l'énorme queue de métal dardait dans le dos, son sang se glaça et son pouls s'accéléra. Penché sur son établi, à tester d'étrangers mélanges aux couleurs criardes, il ne prêta pas attention au jeune soldat. En guise de sommation, celui-ci dégaina. Mais rien. Scorpio ne daigna même pas lui jeter un regard. Alors, Arthur s'élança, prêt à frapper, et l'énorme queue de métal, comme animée d'un souffle de vie, lui bloqua la route. La lame d'or crissa contre le fer du dard lorsqu'ils s'entrechoquèrent, et le jeune soldat fut repoussé par la puissance de son ennemi.

- Il n'est pas très poli de s'attaquer à un ennemi occupé, tu sais ? Si tu tiens tant que ça à passer, tu n'as qu'à le faire, déclara-t-il en désignant la porte de bois située à l'autre bout de la pièce.

- Je ne peux pas avancer tant que vous êtes là, pirate. Mon devoir me pousse à vous arrêter.

Scorpio eut un petit rire mesquin.

- C'est bien, mon garçon, tu as de l'honneur et le sens du devoir. Mais à quoi ces valeurs te serviront-elles si elle te mène à ta perte ?

- Je me fiche de mourir, si je peux le faire la tête haute, fier de mes actes.

- Alors tu es bien le plus fou de nous tous...

Sur ces mots, le vieil homme se leva lentement de son bureau et se plaça face au jeune soldat. Comme dans une arène, les deux combattants étaient maintenant prêt à en découdre.

- Ce n'est pas la mort qui t'attend aujourd'hui, Arthur. Simplement la défaite. Notre Dieu est très clair quant aux valeurs de notre équipage, et refuse que nous tuons nos ennemis. Certains ennemis très puissants t'attendent dans les étages supérieurs, alors que tu sois défait ici ou ailleurs, ça change peu de chose, finalement.

- J'ai du mal à croire que vous soyez un enfant de cœur, Scorpio. Après tout, votre tête est recherchée pour 72 000 000 de berrys...

- En effet. En tant que scientifique du Zodiaque, je suis perçu comme une réelle menace par le gouvernement. Que veux-tu, je ne peux pas me défaire de cette réputation de savant fou.

Il ôta lentement sa grande cape, et fit craquer son cou.

- Tu es prêt ?

- Evidemment, que je le suis.

...

Alors que Zell se relevait péniblement, contemplant le corps inerte de Libra, massant son dos couvert d'hématomes, la porte de la chambre fut une nouvelle fois poussée. Instinctivement, il avait bondit sur ses ciseaux, prêt à en découdre une nouvelle fois, mais il les abaissa bien vite quand il découvrit le visage de sa Haru adorée.

- Haru ! Tu n'as rien ? Tu n'as mal nulle part ?

- Ce n'est pas grand-chose, déclara-t-elle simplement en couvrant ses plaies avec les lambeaux qu'il restait de son chemisier. Tu n'es pas avec Arthur ?

- Non, il est monté pendant que je retenais la Balance. C'est quoi, ça ? demanda-t-il en désignant les parchemins jaunis de Virgo.

- Des cartes étranges sur lesquelles travaillait la Vierge. Elles nous aideront peut-être à comprendre plus en détail leur projet. Mais pour l'heure, il faut...

- Rejoindre les autres, la coupa Zell. Je suis d'accord. Arthur devrait être juste au-dessus de nous, déclara-t-il en levant le doigt vers le plafond, commençons par le rejoindre.

MARINES - A ONE PIECE story (FRENCH) - Partie IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant