Utopie.

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PDV DE LOUIS:

Je me réveillai tard le lendemain, encore tout habillé, mon téléphone affichait 11h18.

Je passai une main engourdie dans mes cheveux, essayant tant bien que mal de leur donner un aspect normal avant de retirer mes vêtements froissés de la veille et fouiller dans ma valise à la recherche d'habits décents.

J'optai finalement pour un t-shirt ample gris et un baggy de la même couleur.

J'avais enfilé mon haut et marchais à présent vers la salle de bain pour me laver le visage, pantalon en main, quand un cri particulièrement aigu se fit entendre à l'autre bout de l'appartement.

Je me ruai vers la source du bruit, la cuisine, pour y découvrir un Harry au t-shirt trempé, interdit devant une casserole emplie d'eau bouillante qui se déversait sur les plaques.

«- T'es un vrai boulet Harry, doublé d'une Castafiore! Laisse moi faire!»

Il me regarda avec une mine contrite si mignonne qu'elle me donna envie d'embrasser le bout de son si joli nez.

Je m'approchai du récipient en me servant de mon jogging pour en prendre les anses ardentes afin de vider son contenu dans l'évier.

Je me retournai fièrement en arborant un sourire supérieur, appuyé sur le rebord du plan de travail.

«-Voilà! m'écriai-je. Merci qui?

Harry se rapprocha de moi jusqu'à ce que nos corps se touchent et me glissa à l'oreille:

-Merci, Louis. Il s'attarda sur mon prénom d'une manière particulièrement significative tandis que ma respiration s'affolait.

Il avait appuyé ses mains sur le mur derrière-moi et sa tête s'était logée dans le creux de mon cou, son nez chatouillant ma nuque. Son souffle chaud brûlait ma peau. Non. Nous étions trop proches et ce contact me tuait. Je ne devais pas flancher.

Je posai mes mains sur son torse, le repoussant délicatement. À quoi jouait-il..?

PDV D'HARRY:

Il me repoussa, et sortit de la pièce en silence. Merde, j'aurais du être plus délicat. Pour une “première approche” c'était franchement nul.

Pourquoi était-il descendu en t-shirt et boxer aussi! N'importe qui aurait cédé à la tentation, non?

Pourquoi étais-je en train de me chercher des excuses? J'en avais tout simplement marre de me tenir à l'écart de lui. Il m'avait dit qu'il avait besoin de moi, il m'avait embrassé et maintenant, il me rejetait..

Quoi que l'on en dise, cela me faisait mal.

Un violente douleur s'empara de ma tête et je m'assis sur une chaise, tentant en vain de maîtriser ma souffrance.

Ça te tuera.”

Ellipse de la journée entière jusqu'au coucher:(pdv Louis)

Je refermai la porte de ma chambre doucement.

La journée avait été laborieuse. J'avais évidemment bien pris soin d'éviter Harry, ne lui adressant la parole que lorsque c'était nécessaire, et avait passé la quasi-totalité de la journée dans ma chambre, ne sortant que pour manger, et encore, je ne mangeais pas vraiment.

J'étais très fatigué, d'humeur maussade après le “dîner” que nous avions partagé et les nuages amoncelés dans le ciel, n'annonçant rien de bon, ne contribuaient pas à l'amélioration de mon état d'esprit. Je n'aimais pas les orages, seulement cet enchevêtrement de cumulonimbus l'annonçaient: ce soir, il y aurait des éclairs. Et pas des moindres.

J'ôtai mes vêtements et me glissai sous la couette, roulé en boule, les mains sur les oreilles afin de ne pas entendre le bruit que ferait le tonnerre.

Il ne me restait plus qu'à espérer que je m'endorme avant que tout le bordel ne commence.

CRRRRRRRR.

Pas de chance. Le ciel m'en voulait aussi apparemment. Je m'enfonçai encore plus, si cela est possible, dans mon matelas. Bon Dieu, que j'avais peur.

Je lâchai un "putain" d'énervement, m'en voulant à moi-même d'être aussi apeuré par les orages. Mais je n'y pouvais rien, cette peur était encrée en moi depuis des lustres.

CRRRRRRRRRRR. Cette fois-ci, la lumière et le son n'étaient plus autant décalés. Une des sources d'éclairs s'était donc rapprochée de notre immeuble. Formidable..

Je laissai une larme s'échapper de mon œil. Elle fut suivie par une multitude d'autres. Je sanglotais. J'avais vraiment peur du tonnerre.

CRRRRRRRRRRRRRRRRRR.

N'en pouvant plus, je me levai, mon drap enroulé autour de moi, et me dirigeai vers la chambre d'Harry. J'avais besoin de compagnie, au point que même la sienne ne serait pas mal venue.

J'avançai à pas feutrés dans le couloir, sursautant à chaque éclair que j'entendais, avant d'arriver devant sa porte. Je restai planté la, droit comme un piquet, devant sa porte.

Ce fut un énième coup de tonnerre particulièrement puissant qui me décida à toquer.

Un “oui” sans conviction m'incita à entrer.

J'ouvris la porte et mon coeur fit un bond dans sa cage en découvrant la vue que m'offrait mon colocataire.

Harry était assis, torse nu, le bas du corps à moitié recouvert par son drap, et se frottait les yeux tel un petit chat en me dévisageant. Il était trop mignon.

«-Ça ne va pas? me demanda-t'il

-Eh.. bien.. c'est que.. enfin.. le tonnerre.. bah.. j'ai peur. je bégayais, à présent honteux.

Il me regarda, l'air attendri

-Tu veux venir avec moi?»

J'hochai la tête, lui indiquant mon consentement, et me dirigeai rapidement dans son lit. Il écarta les draps et se mit a l'extrémité du matelas, dos à moi.

Non. Ce n'était pas comme ça que je voulais qu'il soit. Je m'approchai de lui, faisant grincer les ressorts, et passai un de mes bras sur sa hanche tandis que l'autre se posait un peu au dessus de sa tête. J'entrelaçai nos jambes et mis ma tête dans son cou.

A présent j'étais bien. J'étais en sécurité.

C'était dur à admettre mais il n'y avait que dans ses bras que je me sentais vraiment bien, comme maintenant, malgré l'orage.

Et je lui en voudrai toujours, rien que pour ça.

Fall - Larry Stylinson (AU)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant