Versets 1 - Genèse d'une Fin

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100DAMNÉS

Verset 1 :Genèse  d'une  FIN

Base de Meads Cliff, Nevada, 70 km à l'Est de Las Vegas, 15 km de la ville de Meads Cliff

: 26 am

-Mon dieu, pardonne-nous nos erreurs en ces heures sombres, car nous ne sommes rien face à ta grande sagesse. Pardonne-nous nos offenses, car toi seul es juste et bon. récita-t-il pour la centième fois dans sa tête avant de chasser cette phrase de ses pensées tandis qu'il avançait dans le sable tout en caressant l'embout noirci de son révolver.

L’odeur aride du désert qui se mélangeait avec le monoxyde de carbone parfumait l’air et venait emplir ses poumons et titiller ses narines à chaque mètre que sa voiture fonçait à travers cette route oubliée. Cette route sans nom s’éloignait de la 165; une petite route qui menait à cette insignifiante ville sans importance non loin de là. Il sentit soudainement une drôle d’odeur en s’enfonçant dans le néant. Aigre, comme du vinaigre. Il prit une grande inspiration avec dégoût. Ses yeux allèrent se poser sur le long cigare cubain entre son index et son majeur. Sans aucun remord, il le lança par la fenêtre avec dédain. Du bout du doigt, il caressa la carapace de son Hummer. Douce créature de puissance brute, pensa-t-il.

Après quelques minutes, l’odeur avait finalement disparu. Peut-être ce n’était que lui qui s’y était habitué. Au moins, elle ne se faisait plus sentir. Ce fut alors une étrange bâtisse qui attira son attention. Un rien de plus gros qu'une étable. C'était une vulgaire cabane en bois. L'homme appuya d'un coup sec sur la pédale d’accélérateur et s’approcha de plus en plus vite vers la chaumière tandis que son moteur laissait surgir un rugissement terrifiant annonçant sa venue. Structure en rondin banale, la porte en bois semblait en mauvais état. De loin, seule une épaisse fumée grise permettait de laisser entrevoir une moindre trace de vie.

Il gara son monstre près d'un vieil autobus. Derrière, quelques bouches d'aérations et quelques cheminées dissimulées en geysers sortaient du sol et laissaient entrevoir quelque chose de suspect. Ses yeux allèrent alors fixer une espace de petite cabane en bois. D’où il était, le Colonel entendait le son des pompes qui fonctionnait à plein régime. Ce bruit dérangeait l’opération. Mais de toute façon, qui viendrait perdre son temps ici?

Il sortit de la voiture en replaçant sur ses épaules sa tunique de militaire. Son costume de colonel, orné de maintes décorations toutes différentes les unes des autres et soigneusement placé le long de son petit corps musclé, était la preuve même qu’Azraël Sensenmann, plus connu sous le nom du Colonel-Terreur, était un homme dur, froid, sans morale et implacable. Ses ennemis disaient de lui qu’il était l’emblème même de la dictature américaine. Ses alliés se disaient tout simplement chanceux de ne pas l’avoir pour ennemi et ils essayaient de rester le plus longtemps dans ses bonnes grâces.

 Azraël Sensenmann s’approcha. Au-dessus du porche, une inscription. Amenti. Il poussa la porte. Ambiance de vieux western. Les têtes se retournaient et le dévisageaient avec de gros yeux. Deux hommes en blanc jouaient aux cartes. Des armes reposaient à côté d'eux, appuyées contre les pattes de leur chaise en bois. Les bouteilles de Whiskeys avaient pourtant étés échangées pour des Aquafina. Ils écarquillèrent les yeux avant de se relever. Le colonel leva la main et ils se rassirent immédiatement. Inconfortable moment de silence. Il fit le tour de la pièce et tira sur le gros tapis qui traînait dans le salon. Une énorme porte en titane dans le plancher se laissa dévorer par son regard perçant.

...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant