Chapitre 8 : Jalousie

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Louis' POV

Après la dispute avec Harry, je m’étais dis que faire une petite promenade dans le parc qui bordait le lycée était une bonne idée. Je cherchais à le jeter hors de mon esprit et à penser à autre chose mais la seule chose qui me revenait en tête était son regard. Ces deux billes noires entourées d’un vert-forêt m’avaient longtemps fais rêver.

Je chassais cette image de ma tête et m’asseyait sur la pelouse parfaitement coupée. Au loin, je vis Liam. Il était seul, le regard fixé sur le sol et quelque chose me disait qu’il valait mieux que j’aille le réconforter. J’ai connu Liam un an après avoir connu Harry et c’est toujours resté un de mes meilleurs amis. C’est le genre de type à l’écoute et toujours prêt à faire n’importe quoi pour me redonner le sourire. Et je sais que quelque fois, derrière son air de pitre, il se sentait mal parce que souvent les gens qui font rire la galerie sont aussi ceux qui sont les plus anéanti. Je me relevais, époussetais mes vêtements puis je courais le rejoindre. Je lui donnais une tape amicale dans le dos et il releva ses yeux pour rencontrer les miens.

-Salut Lou. Comment tu vas ?

-Ce serait plutôt à moi de te poser cette question. T’as l’air d’un type complètement abattu. Laisse-moi deviner… C’est ton père ?

-Bonne pioche, marmonna-t-il.

Je marchais à ses côtés, les mains dans les poches puis je m’arrêtais soudainement.

-Ce type est un connard et je pense que tu devrais vraiment lui en foutre une, une bonne fois pour toute.

-T’es dingue ?! Il me tuerait. Il vaut mieux le laisser faire ce qu’il veut après tout. Je veux pas que ma mère se sépare de lui parce qu’elle aime ce foutu connard et que je ne dois pas me mettre entre elle et lui. Je ne veux pas qu’elle me déteste parce que je ne l’ai pas laissée être avec lui.

-Liam, c’est de ta mère dont tu parles, cette femme extrêmement gentille et compréhensive et tu devrais lui dire que ton père te frappe-

Je fus stoppé net lorsque Liam posa violemment sa paume de main contre mes lèvres. J’ouvrais de grands yeux alors qu’il regardait autour de lui.

-Ferme la Louis. Personne ne doit le savoir. Oh et puis bordel tu n’as aucune discrétion. Je rentre chez moi. A plus tard.

Puis sans attendre, je le vis partir, je m’apprêtais à le rattraper mais je crois que Liam avait besoin de temps avant de me reparler de ça. Il n’avait peut-être même pas entièrement confiance en moi à ce sujet.

Je lâchais un long soupir et continuais mon chemin puis je le vis. Harry était assis à une table et il engloutissait un sandwich mais en compagnie de Niall. Je fronçais les sourcils en continuant de les fixer, et mes yeux devaient sûrement jeter des éclairs puisque les gens accéléraient le pas après m’avoir jeté un coup d’œil. Je m’approchais d’eux. Harry n’avait pas le droit de m’oublier pour ce foutu Niall Horan. Je m’asseyais à la troisième chaise et je vis les yeux d’Harry s’agrandir puis revenir à leur taille d’origine avant qu’il ne détourne le regard.

-Qu’est ce que tu fiche ici Louis ? Demanda-t-il, froidement.

-Je me suis dis que je pourrais manger un truc avec vous, tu sais que-

-Non tu ne peux pas. Maintenant pars, s’il te plaît. Me coupa Harry.

Je le fixais silencieusement puis je détournais mon regard vers Niall.

-Tu sais quel est le groupe de rock préféré d’Harry ?

J’étais décidé à savoir si, depuis leur rencontre, Niall savait un minimum de choses à propos d’Harry. Et, évidemment, j’étais persuadé qu’à ce sujet là, je pouvais battre n’importe qui. Je connaissais Harry comme le dos de ma main.

-The Stone Roses, répondit Niall en haussant les épaules.

Je lâchais un rire sarcastique avant de lui répondre :

-Son groupe préféré est The Beatles. Son chanteur préféré ?

-Eric Clapton.

-Non, c’est Elvis Presley. Vous êtes sûr d’avoir réellement fait connaissance ?!

Ma voix devint de plus en plus forte si bien que je sentis de nombreux regards se poser sur nous. La minute d’après, Harry se levait, entraînant avec lui Niall. Je les suivais alors que je continuais d’énumérer chacune des choses que je savais d’Harry et je peux vous dire que j’en connaissais un rayon.

-A son premier anniversaire, Harry a vomit sur son gâteau et à ses dix ans, son chien est mort lorsqu’il est revenu de chez sa grand-mère. Depuis ce jour, Harry ne veut plus remettre un pied chez sa grand-mère parce qu’il est persuadé qu’elle a une malédiction. Harry n’aime pas les frites parce que ça fait grossir. Il chante à merveille « Isn’t she lovely ».

Harry se retourna et me foudroya du regard avant qu’il n’explose :

-Je ne sais absolument pas ce que tu cherches Louis. Mais ça fait déjà pas mal de temps que tu me tourne autour depuis que j’ai rencontré Niall alors c’est quoi ? De la jalousie ? Quelle blague. Non toi tu peux être jaloux de Mike, ton coéquipier de l’équipe de football qui passe plus de temps avec ta petite amie que toi. Mais alors qu’est ce que tu cherche Louis ? A me séparer de l’unique ami que j’ai ?

Je le fixais longuement, sans un mot. Je dois avouer qu’il venait de me clouer le bec. Mon regard s’attarda sur sa main qui agrippait le poignet de Niall puis remonta jusqu’à son visage. Ses yeux verts me donnaient la chair de poule parce que son regard était noir et que son visage était déformé par la haine qu’il entretenait envers moi. Sans plus attendre, Harry s’éloigna et je restais sans rien dire, la bouche entrouverte. Je sentis ma gorge se nouer peu à peu. Là, c’est certain, Harry Styles me hais.

Une fois rentré chez moi, je m’étais enfermé dans ma chambre et m’étais mis à jouer de la guitare sèche. Je jouais « Hey there delilah » lorsque mon beau père entra dans ma chambre. Je me stoppais net et tournais lentement mon regard vers lui.

-Arrête de jouer de la guitare Louis et va étudier. Les examens arrivent bientôt et demain Harry viendra te rendre visite pour travailler donc je veux que tu te montre particulièrement gentil si ce n’est pas trop te demander.

 Je hochais la tête et reposais ma gratte pour aller étudier comme me l’avais presque ordonné mon père. Ce dernier me regarda un instant avant de quitter la chambre. Je restais à fixer la feuille devant mon nez sans pour autant tenter de réviser quoi que ce soit. Je n’avais pas envie de passer mon temps à étudier et réviser. Je me fichais de réussir. Puis soudain, la seule pensée qui me vint en tête fut le visage d’Harry, assis à côté de moi, ses boucles désordonnées et ses grands yeux verts me fixant, son petit sourire au coin des lèvres. Et je restais un instant sans bouger, me demandant pourquoi je pensais à lui. C’est mal de penser à un homme quand on en est un. Ca veut dire qu’on est homosexuel et je ne serais jamais amoureux d’un homme. Plutôt crever.

Childhood Memories (larry stylinson)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant