Et maintenant? (2)

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Greg et l'écriture.

Je n'écris plus de poèmes. Mes poèmes étaient sombres, reflétaient mon passé, les pensées d'un amoureux torturé. J'ai arrêté l'exercice en 1999. J'ai réécrit quelque peu, en 2003 et 2009, pour coucher certains sentiments qui m'animaient. J'ai cependant créé un recueil de tous ces poèmes, que j'ai simplement intitulé « Poèmes d'ado ». Je pense que si certains textes peuvent aider quelqu'un, le fait que celui-ci puisse ressentir qu'il n'est pas seul dans ce cas, j'aurai eu raison de le publier.

Par contre, je ne pourrais plus écrire de tels vers. Je pense que si cela devait se reproduire, il y aurait des questions à se poser. Et je veux que mes textes reflètent plus ce que je pense maintenant : notre monde dispose d'une part sombre, c'est vrai, mais il y a tellement d'initiatives positives, de lumières, que c'est cette part si magnifique que j'ai envie de montrer.

Certains de mes textes sont d'ailleurs bien inspirés de mon vécu ou de cette dualité : que ce soit avec « le gars qui voulait changer le monde » ou « la planète bleue », je décris ces aspects. J'ai encore mes moments de découragement, où je vois la vie de manière plus sombre. Mais rapidement, la lumière reprend le dessus.

Globalement, j'essaie toujours de placer des éléments sur ma vision de la vie dans mes écrits. C'est peut-être fait de manière un peu gauche, je le concède. Je me considère d'ailleurs comme « Apprenti Auteur », et je ne demande qu'à m'améliorer. C'est une des raisons pour lesquelles j'écris presque tous les jours. J'ai tellement de messages à faire passer. Même Opération Bombe Humaine est bourrée d'avertissements, que ce soit sur le danger que peuvent apporter les technologies si elles sont utilisées à mauvais escient, mais aussi sur un des plus grands maux de notre époque : le corporatisme qui prend petit à petit le pouvoir sur nos instances « démocratiques ». La seule exception à cette règle, pour mes écrits, c'est ma saga d'Heroic-Fantasy que j'ai commencée en novembre 2014 (mais qui nécessite encore tellement de boulot que rien n'a encore été officiellement publié).

Et puis, parlons un peu de ma démarche d'écriture, même si j'en touche déjà un mot dans l'épilogue. Pour moi, le partage est une notion essentielle. Dans un monde où tout se vend, se monnaie, cette notion a été oubliée. Pourtant, la culture, l'enrichissement, le savoir sont pour moi des choses qui ne peuvent être marchandées. Le savoir et la culture doivent être accessibles à tout le monde. Ils appartiennent à l'Humanité. Nos idées nous sont inspirées par le quotidien, par d'autres artistes. Elles ne nous appartiennent pas. La seule chose qui nous appartient, peut-être, est la manière dont nous l'avons mise en forme.

Avec l'émergence du numérique, la propagation de la culture a explosé, bouleversant notre « consommation ». Internet a permis le partage des œuvres en grand nombre. Je vois certains d'entre vous déjà dire que le piratage est une plaie, pourtant quoique vous disiez, la copie a toujours existé. Alors pourquoi ne pas mettre la technologie à profit ? Pourquoi continuer à mettre des cadenas sur tout ce que nous créons ?

Mes créations sont donc disponibles avec le partage comme mot d'ordre. Tout le monde peut les télécharger, les lires, les modifier. Parce que c'est cette vision du monde, avec des valeurs telles que partage et solidarité, que je voudrais voir se réaliser. Et plutôt que d'attendre que quelqu'un le fasse à ma place, que les mentalités changent, j'ai décidé d'agir. D'ailleurs, Gandhi le dit si bien : « sois le changement que tu veux voir dans le monde ».

J'ai beaucoup réfléchi avant de lâcher mes créations dans la nature. Peur que des compagnies s'approprient mes créations pour en faire une masse de pognon. Au début, j'avais mis des cadenas, en n'autorisant que la copie et les modifications sans but commercial derrière. Mais mettre des cadenas empêche la propagation, le partage du savoir et de la culture. C'est l'enthousiasme de Pouhiou qui m'a réellement convaincu de franchir le pas. Tous mes écrits sont donc maintenant dans le domaine public. Mon écriture, même si elle n'est pas parfaite et doit encore s'améliorer, est ce que j'ai de mieux à donner à ce monde.

Mes œuvres sont libres de vivre leur propre vie. Je dois dire que je suis curieux de voir le chemin qu'elles vont emprunter. Même si avoir fait ce choix me fait encore un peu peur. Mais je ne le regrette pas.

Hypersensible?

On m'a souvent demandé, en lisant certains de mes billets ou lorsque j'ai commencé à publier cette histoire sur Wattpad, si j'avais fait le test d'hypersensibilité ou pour voir si j'étais surdoué. C'est vrai que j'ai lu pas mal d'articles sur internet, et que je m'y retrouve dedans : cette sensibilité à fleur de peau, difficile à expliquer, le fait que l'on ressente les choses différemment, qu'on voie simplement un petit changement dans le regard des autres, imperceptible pour la plupart des gens et qu'on sente que l'état d'esprit d'une personne n'est pas normal,... Si vous lisez des billets sur les personnes hyper-sensibles, en gros vous avez une assez bonne description de ma personnalité. (oui, il m'arrive de pleurer pendant un film, oui, il m'arrive de poser des questions qui font tomber des nues, de remettre chaque décision en doute, etc.)

Cependant, non, je n'ai pas fait le test. Même si j'avais les moyens financiers, je ne le ferais pas. À quoi bon ? Au bout de toutes ces années, j'ai appris à m'accepter comme je suis. Que je suis conscient de mes forces et faiblesses et de ce sur quoi je dois encore travailler pour être pleinement épanoui. Peut-être que oui, le faire pourrait expliquer des choses, me donner une raison à tout ceci, à mon vécu.

Je me définis néanmoins comme hyper-sensible. Parce que je sais que j'ai une sensibilité à fleur de peau. Dire que je suis surdoué, je trouve cela présomptueux, et ce, même si un test me disait que je l'étais. Et dans ce cas, je dois dire que je ne me considère pas comme tel. Je sais bien que j'ai tendance à me dévaloriser (visiblement, c'est une caractéristique que j'ai lue dans certains billets sur les hypersensibles, encore un !), mais lorsque je me retrouve face à certaines personnes, je me sens vraiment bête. Que ce soit dans le fait de pouvoir exprimer ses idées oralement, mais aussi dans les connaissances et dans la manière de parler. Pourtant, il y a une chose qui permet de relativiser : oui, nous n'avons pas le même niveau d'études. Néanmoins, les quelques tests de QI que j'ai faits (j'en ai trouvé quelques-uns sérieux sur le net), me plaçaient légèrement au-dessus de la moyenne. Il faudrait peut-être que je fasse ce genre de test sérieusement un jour, pour voir. Mais cela revient à ma première pensée, sur le test d'hypersensibilité. Je ne pense pas que cela changera quelque chose à ma vie. De plus, un QI ne remplace pas des années d'études. On peut simplement dire que j'ai un autre vécu qu'un parcours traditionnel. Les deux ne sont juste pas comparables.

Et puis, dans le cas où je me définis comme hyper-sensible selon la définition médicale, ou surdoué, et que je passe le test : si je ne le suis pas, quelles seraient mes réactions ? Je ne sais pas. Si on me met martel en tête, que j'accepte cela et que finalement un test me donne une réponse inverse, je risque d'être déçu, et de me poser des tas de questions en me demandant alors quel est le sens de tout ceci.

J'ai appris à me connaître. J'ai encore du mal à gérer certaines de mes réactions, mais je fais avec, et j'apprends encore maintenant à mieux les maîtriser. Je pense que c'est cela qui est important : ne pas se faire cataloguer comme étant X ou Y, mais bien d'être en accord avec soi-même et accepter son soi intérieur.

Salut, moi c'est Greg [édité chez Atramenta]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant